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Rôle des compétences tunisiennes de l'étranger : 3 manières de soutenir efficacement la transition économique
Publié dans Leaders le 28 - 02 - 2014

Comment l'Inde est-elle devenue le Hub mondial des Technologies de l'information et des communications? A quoi est due la croissance économiqueincroyable des Tigres Asiatiques? Qu'est ce qui a fait de la Chine le premier industriel mondial? Leurs compétences résidentes à l'étranger! Les connaissances, l'expérience et les réseaux de nos compétencesà l'étranger doivent être mises à profit en ce moment critique de l'histoire de notre pays.
L'an dernier, lors d'une conférence à New York destinée aux professionnels tunisiens résidents aux Etats-Unis, j'ai été interpellé par le message d'un officiel tunisien :Il disait en substance " revenez en Tunisie ; vous serez payés beaucoup moins, mais votre pays a besoin de vous en ces temps difficiles !". Ce type d'appel trouve naturellement un sérieux écho auprès des compétences tunisiennes basées à l'étranger. Pour autant, nos compétences à l'étranger sont à même d'être aussi utiles (sinon plus) à la Tunisie,d'où elles se trouvent. Ainsi, lorsqu'elles sont engagées d'une façon appropriée, ces compétences peuvent être un puissant levier de croissance économique pour la Tunisie, un vecteur important de promotion et de lobbying dans le pays de résidence, et un pont pour accroitre les liens économiques , partenariats et échanges entre la Tunisie et le monde .
L'engagement des tunisiens de l'étranger s'est principalement traduit, dans le passé, par destransferts de fonds d'une part, et désinvestissements, d'autre part. A titre d'exemple, les envois de fonds représentaient 5% du PIB en 2012 et 22,7% de l'épargne nationale(1) .Par ailleurs, toujours en 2012, les investissements des Tunisiens à l'étranger ont concerné près de 5500 projets, dont deux tiers dans le secteur des services. Les Tunisiens à l'étranger sont en effet les mieux placés pour être des pourvoyeurs d'investissements directs étrangers, et ce en raison de leur compréhension des défis ainsi que des opportunités qui existent dans leur pays.Néanmoins, depuis la révolution, les envois de fonds et les niveaux d'investissement ont baissé. Si la situation en Libye et la crise économique en Europe peuvent expliquer en partie cette régression, les problèmes de sécurité et la crise politique y ont contribué pour beaucoup. Aujourd'hui, avec l'adoption de la Constitution et la nomination d'un nouveau gouvernement de compétences, l'énergie qui semblait s'estomper au cours des deux dernières années doit être de retour.
Malgré les obstacles politiques, économiques et sécuritaires, il y a aujourd'hui, pour nos compétences à l'étranger,une fenêtre d'opportunité de se réengager vigoureusementparticulièrement alors que l'espoir qui commence à renaître reste fragile comme l'attaque terroriste de Jendouba vient de nous le rappeler douloureusement. Avec 1,2 millions de tunisiens vivant à l'étranger, dont un tiers occupe des postes de responsabilité (management, services, recherche scientifique)(2) , nos compétencesà l'étranger peuvent et doivent s'impliquer davantage dans le soutien à la reprise économique de la Tunisie en ce moment critique. Ils sont en particulier idéalement placés pour s'engager dans les trois voies suivantes:
1 - Promouvoir le label «Tunisie» à l'étranger
Les compétences Tunisiennes à l'étranger peuvent être une voix efficace et puissante pour la Tunisie car ellessontcapables d'endonner une image à la fois précise, représentativeet objective aux investisseurs potentiels, aux touristes et à la société civile en général. L'apprentissage clé de notre propre expérienceà TAYP (Tunisian American Young Professionals) est que la promotion de la Tunisie comme destination d'investissement doit être faite d'une manière subtile et différenciée parce que ces investisseurs entendent les mêmes types de messages classiques en provenance d'autres pays de la région. Au-delà des atouts fondamentaux de la Tunisie (emplacement géostratégique, sociétééduquée, ratio coût/qualité attrayant, avantages fiscaux, infrastructure), le message doit décrire la valeur ajoutée du pays en tant que plate-forme d'expansion versl'Afrique, le Moyen-Orient et l'Europe du Sud. Nous devons également souligner les acquis de la Tunisie depuis la révolution: notre société civile active n'est-elle pas le meilleur garant de la transparence et de la primauté du droit? Le compromis atteint sur la constitution n'est-il pas un bel exemple que le dialogue peut devenir la norme et ainsi ouvrir la voie à la résolution des différends d'une manière équitable et transparente, et à une meilleure gouvernance? Les femmes tunisiennes ne sont-elles pas un différenciateurclé, et un indicateur d'ouverture et d'atténuation des risques ? Voici quelques exemples du label« Tunisie »que ses représentants à l'étranger sont àmême de mettre en valeur.
2 - Plaider pour un soutien international ànotre démocratie naissante
La Tunisie est le meilleur espoir pour qu'une démocratie se mette en place de manière effective dans la région. C'est une énorme opportunité mais elle reste fragile. Afin de renforcer la sécurité, relancer l'économie et créer une atmosphère propiceà des élections libres et transparentes, le gouvernement a besoin du soutien de tous les Tunisiens, et en particulier ceux qui vivent en dehors de la Mère-Patrie.
En effet, ceux-ci peuvent augmenter la visibilité de la Tunisie auprès d'autres gouvernements, auprès des organisations internationales, des médias et des organisations non gouvernementales:courriers, pétitions, rédaction d'articles dans les journaux, les blogs et les sites web d'informationen y exprimant son opinion et le support requis pour la Tunisie.
Un exempleconcret d'action consisterait à militer en faveur d'un soutien international plus important quant à l'organisation et au suivi des prochaines élections. Pour maximiser nos chances d'avoir des élections justes et transparentes, l'environnement économique et sécuritaire doit être stabilisé. Par conséquent, le soutien est tout aussi important dans ces domaines. Enfin, continuer les échanges d'étudiants, d'universitaires, de leaders de la société civile et du secteur privé permettront également une meilleure compréhension et davantage de liens et de partenariats.
3- Lancer des programmes de formation, de mentorat et de renforcement des capacités en Tunisie
Les Tunisiens à l'étranger peuvent être une force significative d'évolution sur le plan économique. De nombreux ministres dans l'actuel et les précédents gouvernements post révolution ont été choisis parmi cette communauté pour apporter unenouvelle énergie à leur pays. Nos compétences àl'étranger possèdent des connaissances, de l'expérience et des connexions internationales et ont l'avantage unique d'avoir cette double compréhension de l'art du possible dans leur pays d'accueil associée à une sensibilité forte aux défis et opportunités qui existent en Tunisie.
L'engagement des diasporas à travers le monde est abondant. Les réseaux de la diaspora indienne ou irlandaise sont des exemples de groupes qui ont fourni des connexions, facilité le transfert de technologie et de connaissances. Par exemple, les «Indus Entrepreneurs» ont été lancés dans les années 90 par des ingénieurs de la diaspora indienne dans le but de soutenir et d'encadrer les entrepreneurs indiens prometteurs. Elle a contribué à des milliers de success stories, aidé à modifier la règlementation et promouvoir le secteur du capital- risque en Inde.
En Tunisie, des organisations telles que l'ATUGE en France,ou encore NATEG au Canada ontfait de l'autonomisation économique des jeunes en Tunisie un objectif central. NATEG, par exemple, organise un camp d'été de trois jours, chaque année, qui réunit des élèves ingénieurs, des professeurs et des chefs d'entreprise de Tunisie, des Etats-Unis et du Canada. L'ATUGE organise un forum annuel pour connecter les entreprises avec les demandeurs d'emploi, favoriser l'entrepreneuriat, discuter de réformes et permettre du réseautage avec des chefs d'entreprise. D'autres initiatives initiées par nos compétencesà l'étranger, comme les « business competitions » contribuent également à renforcer l'écosystème de l'entrepreneuriat dans le pays.
Notre objectif à TAYP est plus modeste et ciblé: créer quelques success stories grâce au mentorat que nous fournissons à des jeunes entrepreneurs à haut potentiel. Cela peut servir de locomotive pour encourager l'esprit d'entreprise et stimuler la croissance économique par l'entreprise privée. Il est important à ce stade précoce de créer une dynamique où la confiance est renforcée pour les jeunes et faire en sorte de montrer que le succès est réalisable dans un système qui favorise l'équité et la méritocratie.
Les compétences Tunisiennes à l'étranger ont la capacité de contribuer à la transition de la Tunisie, bien au-delà de ces actions suggérées. Elles doivent canaliser leur énergie et leur attentionpour la Tunisie et les transformer en actions. La distance est un défi mais aussi une opportunité car l'analyse du pays de l'extérieur est souvent moins émotionnelle, fondée sur des faits et peut être de ce fait plus constructive. Dans un monde globalisé où la collaboration et le partage d'informations sont essentiels, la participation des talents de la Tunisie à l'étrangerdoit se concentrer davantage sur l'échange de connaissances et de la création de projets avec notre pays. C'est une façon engagée de contribuer à l'essor économique de notre pays, mais aussi d'apprendre, se connecter et às'efforcer de surmonter les nombreux obstacles et imperfections qui existent dans notre système et ainsi contribuer à faire prospérer la Tunisie par cet apport de ses enfants vivant à l'étranger.
Mohamed Malouche
*Mohamed Malouche est le Président du Conseil d'administrationde TAYP (Tunisian American Young Professionals), une association de Tunisiens aux Etats-Unis visant à renforcer la coopération économique, les liens et les échanges entre la Tunisie et les Etats-Unis. Il est également membre du conseil d'administration et trésorier du Tunisian American Enterprise Fund, un fonds créé par le gouvernement américain pour soutenir la transition économique de l'après -révolution avec un accent particulier sur les PME et les entrepreneurs tunisiens. Il est directeur chez Deloitte Consulting LLP a Washington DC.
1) Source: African Manager 2012 – “What to expect from expatriates in the wake of the Revolution?”
2)Source: Global Forum on Migration and Development- Tunisia report November 2012
Tags : Tunisie ATUGE Etats-Unis


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