Combien de Tunisiens savent encore que le 9 avril n'est pas seulement un jour férié, mais aussi l'anniversaire des évènements du 9 avril 1938 où des dizaines de tunisiens qui réclamaient un parlement tunisien et un gouvernement tunisien ont été massacrés par les forces d'occupation? Depuis trois ans, on essayé d'effacer tous les témoignages de la lutte nationale. On nous a confisqué toutes nos fêtes: le 9 avril, mais aussi le 20 mars 1956, le 15 octobre 1963, tout simplement parce qu'ils n'y étaient pas. Le 20 mars constitua le couronnement d'un long combat auquel avaient pris part trois générations depuis 1911 avec les évènements du Jellaz. Cela devait être un jour de liesse. Or depuis trois ans, le 20 mars n'a jamais été aussi triste parce qu'ils n'y étaient pas non plus. Le 9 avril, c'est aussi la commémoration des évènements qui sont produits ce jour-là en 2012. Cette fois-ci, ils y étaient. Une commission d'enquête parlementaire a été créée pour faire la lumière sur ce qui s'est passé sur l'avenue Bourguiba. Mais on a tout fait pour effacer les traces du crime. Quand on leur a demandé où en était l'enquête, ils ont répondu tout simplement : vous vous en souvenez encore? Mais c'est de la préhistoire.
