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L'étincelle de la lutte contre le colonialisme servira-t-elle à asseoir la démocratie ?
9 Avril 1938 - 9 avril 2013
Publié dans Le Temps le 09 - 04 - 2013

La Tunisie, connue pour la beauté de ses sites, la fertilité de sa terre, mais aussi pour la fierté de son peuple, toujours prêt à se sacrifier pour protéger et préserver sa souveraineté et ses richesses, par tous les moyens.
L'existence du territoire tunisien date de la préhistoire, à la période capsienne, d'où Gafsa, ville située sur le littoral méditerranéen garde encore de nos jours, les vestiges de la civilisation des ancêtres des berbères, qui apparut avec la révolution néolithique quelque milliers d'années avant JC.
Située en plein milieu du bassin méditerranéen, La Tunisie a été l'objet de convoitise des grandes puissances de l'époque, dont notamment les Romains qui détruisirent Carthage, nouvelle capitale phénicienne, fondée par la reine Didon ou Elissa. Celle-ci est devenue un mythe aussi bien pour la fidélité à son mari, tué par le roi de Tyr, que pour son courage et sa détermination à défendre son territoire.
Devenue terre d'Islam au 7ème siècle, la Tunisie a connu des périodes fastes non sans ébranlements à mesure de l'évolution de son peuple qui s'était toujours battu pour préserver son territoire, et ce, que ce soit devant l'enjeu des rivalités des puissances étrangères, dont notamment l'Espagne, sous Charles Quint, l'empire ottoman, ou ultérieurement, l'occupant français.
La période coloniale a été marquée par une lutte acharnée, menée depuis 1881 par ceux qui ont combattu en payant de leur vie, pour la libération de leur territoire et la préservation de la souveraineté de leur pays.
Les tribus du nord au sud, s'étaient vaillamment défendues contre les agressions de l'occupant, lequel n'avait pas hésité à massacrer les innocents sur leur propre territoire.
Un courant nationaliste né en 1907, le mouvement « Jeunes Tunisiens » a constitué le point de départ de l'action anti-colonialiste dont les précurseurs, tels que Ali Bach Hamba ou Béchir Sfar, avaient tenté la méthode de concertation, avec l'occupant, méthode qui s'est avérée inefficace.
C'est la raison pour laquelle, ceux qui leur emboîtèrent, dont notamment Abdelaziz Thââlbi, avaient changé de tactique, en durcissant le ton pour dénoncer par tous les moyens les injustices et les abus des autorités coloniales, lesquelles faisaient la sourde oreille.
Ce fut en 1911, année où les troupes italiennes avaient occupé le territoire libyen, que des manifestants avaient occupé le cimetière du Djellaz en novembre de la même année, en signe de protestation contre le projet de la municipalité, consistant à y faire passer une voie ferrée. Abdelaziz Thaâlbi et ses camarades avaient incité à cette manifestation afin de dénoncer ce qu'ils considérèrent comme une atteinte au droit à la sépulture. A cette manifestation qui s'était soldée par des morts et des blessés, suivirent d'autres encore plus sanglantes, telles que celle de 1912, au cours des évènements du tramway.
Dès lors la répression des autorités coloniales alla crescendo, incitant les militants de l'époque à fonder en 1920 le parti du Destour, (parti constitutionnel) qui fut dirigé par Abdelaziz Thaâlbi, et au sein duquel les militants de la première heure, tels que Tahar Sfar, Mohieddine Klibi, et tant d'autres, avaient appelé à la réactualisation de la Constitution tunisienne de 1861, afin de permettre au pays de recouvrer sa souveraineté.
Parmi les adhérents du parti du Destour, certains jeunes militants, tels que Habib Bourguiba, Salah Ben Youssef, Mahmoud Matri, fraîchement débarqués de Paris, et influencés par les philosophes de la lumière, n'étaient pas d'accord avec la stratégie de leurs prédécesseurs. Ces derniers, de culture zeïtounienne, étaient tournés vers le Moyen Orient, estimant qu'ils combattaient pour une cause commune, qui était celle de tous les arabes. Cependant les nouveaux militants, étaient plutôt tournés vers l'occident, et combattaient l'occupant par ses propres armes à savoir les nouvelles idées de libération des peuples opprimés, qui étaient à l'honneur à l'époque, surtout à l'issue de la première guerre mondiale, et le déclin de l'empire ottoman.
Aussi, ces jeunes militants avaient-ils jugé utile de se retirer du Destour pour constituer un nouveau parti le Néo-Destour, fondé en 1934.
Emeute et répression
Qu'ils fussent du Destour, ou du Néo-Destour, les militants de l'époque ne s'étaient pas pour autant désolidarisés en ce qui concernait la cause commune pour laquelle ils étaient fermement décidés à combattre à savoir la libération du pays du joug du colonialisme.
Les autorités coloniales ne connaissaient aucun autre moyen de réponse que la répression à outrance.
Des manifestations avaient été décidées les 8 et 9 avril en 1938. Ces jours traduisaient la colère du peuple qui dégénéra, notamment le jour du 9 avril en une émeute d'une extrême violence, se soldant par une centaine de morts et beaucoup de blessés.
Les exactions menées par les autorités coloniales n'avaient pas pour autant découragé les militants qui étaient prêts à tous les sacrifices.
Cet élan nationaliste, et cet amour de la patrie, resteront à jamais intarissables chez les Tunisiens de quelque bord qu'il fut.
Manifestants et répression
Le vent du printemps arabe qui avait commencé à souffler depuis le mois de décembre 2010, a permis d'ébranler toutes les structures d'un régime répressif, qui a pris la relève à celui de l'occupant, et qui s'est développé sous la dictature de l'ancien régime.
Les manifestants qui s'étaient rassemblés à l'avenue Habib Bourguiba un 9 avril 2011 en commémoration de la fête des martyrs, se sont affrontés à une répression massive de la police du gouvernement provisoire : matraquage, bombes lacrymogènes, et arrestations de plusieurs jeunes manifestants.
Cette attitude de la police serait motivée par l'interdiction de manifester à l'avenue Habib Bourguiba, décrétée par le ministère de l'Intérieur.
Devant la gravité de l'évènement la Constituante avait décidé le 30 avril 2012 de constituer une commission composée de 22 membres afin de mener une enquête sur les tenants et les aboutissants de ces évènements.
Absence de cadre légal
Cela fait un an que ladite commission a été créée, sans pour autant aboutir à rien de concret.
Les membres de la commission sont-ils en effet habilités juridiquement à mener une enquête en bonne et due forme ?
La question se pose d'autant plus que le président de ladite commission est plutôt sceptique à ce sujet. Il a en effet déclaré dernièrement, que « le travail de la commission ne fait pas partie des priorités de la Constituante », ajoutant que les travaux peuvent aboutir au mois de juin si les « conditions juridiques sont satisfaites ». Ces conditions résident essentiellement dans le fait que les membres de la commission soient juridiquement habilités à mener l'enquête auprès des institutions publiques, telles que le ministère de l'Intérieur par exemple, ainsi qu'auprès des privés, personnes physiques ou morales soient-elles.
Pourvu que ladite commission puisse parvenir à un résultat satisfaisant, afin de parvenir à la connaissance de la vérité.
C'est en effet la vérité et rien que la vérité qui peut être édifiante pour l'avenir, afin d'éviter que de tels évènements puissent se reproduire, et qu'il n'y ait plus de place à une répression par laquelle le peuple a souffert durant les régimes d'occupation et de dictature.


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