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Le patrimoine de «Bled Frigua» à l'épreuve du développement
Publié dans Leaders le 23 - 04 - 2014

Fidèle à ses traditions d'immersion dans le terrain, le laboratoire du patrimoine de la faculté des lettres, des Arts et des Humanités de La Manouba a choisi cette année de remettre sur la table la question du patrimoine à l'épreuve du développement dans le Nord-Ouest tunisien.
En collaboration avec l'Institut des Sciences humaines de Jendouba et en partenariat avec La Hans Seidel Stiftung, une vingtaine d'historiens, géographes, archéologues et experts accompagnés de jeunes chercheurs et étudiants se sont consacrés trois jours durant à débattre du devenir d'une région dont le potentiel patrimonial tant naturel que culturel attend ses promoteurs.
De Jendouba au Kef, de Bulla Regia à Althiburos et Chemtou, de la Côte du Corail aux vallées de la Mejerda, de Béja à Makthar et Thala, alliant exposés scientifiques et conférences sur sites, l'équipe pluridisciplinaire a établi un véritable diagnostic de l'état du patrimoine dans une région où le patrimoine risque de devenir « une malédiction » pour l'homme qui l'observe sans pouvoir en tirer bénéfice selon l'expression du chercheur Fathi Abed.
L'immense richesse visible ou encore enfouie sous terre fut montrée, non seulement à travers les exposés scientifiques des chercheurs, mais aussi grâce à l'exposition photographique de la talentueuse Cyrine ben Ghachem qui a su animer la place Sidi Boumakhlouf au bonheur des visiteurs et des jeunes du Kef.
Le Nord-Ouest tunisien, rebaptisé «Bled Frigua» par les chercheurs qui ont tenu à réconcilier ce territoire avec son histoire et sa vocation agricole de toujours a vu se succéder des civilisations et des puissances dominatrices sur plusieurs millénaires.
Douloureusement exploité et mis aux rudes épreuves de l'urbanisation massive depuis la haute antiquité, les carrières de Chemtou, admirablement valorisées par le musée du site, fruit de la coopération tuniso-allemande témoignent encore de cette mise au travail de l'homme africain pour les fastes des notabilités urbaines et de l'évergétisme d'époque romaine.
Sites culturels, villes historiques, monuments, lieux de mémoire, fôrets et paysages : une densité inégalée ailleurs fait du vieux pays numide le bassin le plus riche et le plus diversifié de notre territoire, mais qui souffre d'un sous traitement patrimonial à tel point que nous sommes tentés d'affirmer sans grand risque d'erreur que nous sommes face à un patrimoine en péril. L'état de délabrement des sites visités en témoigne. Rachid Bouallègue, mémoire vivante des lieux, homme des grandes restaurations, a parfaitement raison lorsqu'il évoque avec nous et devant les jeunes chercheurs les graves altérations dont souffre aujourd'hui le patrimoine.
Le constat est évident : l'incapacité de l'Etat et de ses institutions à prendre en charge à lui seul le patrimoine, surtout dans un contexte marqué par le désengagement de l'Etat, sauf bien sûr en matière de production et de contrôle des cadres juridiques et de leur application.
C'est vers la société même qu'il faut se tourner. Responsabiliser la société, ses élites et ses acteurs, c'est en des termes nouveaux que la question de la responsabilité face au patrimoine se pose aujourd'hui.
Une responsabilité citoyenne, que la Charte civile du patrimoine, proposée par le laboratoire et signée par plusieurs associations rappelle dans ses articles en affirmant que La gestion du patrimoine en tant qu'héritage commun et en tant qu'ensemble de ressources pour un développement durable doit obéir aux principes de la bonne gouvernance et de la responsabilité partagée vis-à-vis du patrimoine.
Mais au delà des principes généraux c'est l'homme et son imagination féconde qui sont interpellées. Le patrimoine a besoin d'idées nouvelles et d'acteurs nouveaux.
Ce ne sont heureusement pas les idées et propositions qui manquent. Le territoire de «Frigua» appelle à un véritable aménagement culturel respectueux des héritages, des paysages et de l'environnement. Du musée ouvert des techniques et savoir-faire agricoles, aux routes de la côte du Corail, à celle historique de Saint Augustin, les propositions étudiées et documentées sont multiples, variées et attractives, mais où sont les capitaux, où trouver les promoteurs et comment mettre en synergie, experts, promoteurs et jeunesse de la région.
Les cadres associatifs paraissent être les plus interpellés par ces questions face aux carences durables de l'Etat. Leur nombre a augmenté ces dernières années, ainsi que leurs compétences et domaines d'intervention. Mais elles ont besoin de fédérer leurs actions et d'élaborer ensemble des stratégies d'action commune.
Sortir de l'amateurisme associatif, certes bénéfique, pour s'engager sur le terrain du développement, de la contractualisation et du partenariat, seules conditions de maturation de la société face à son patrimoine.
Le véritable enjeu de ce patrimoine est l'Homme de la région. C'est de lui que doit jaillir l'initiative patrimoniale, et c'est à lui que revient le premier bénéfice de ce patrimoine s'il sait le conserver et s'en servir avec intelligence.
Abdelhamid Larguèche


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