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Vote sanction et vote utile !....et puis quoi ?
Publié dans Leaders le 28 - 10 - 2014

Cette élection libre, historique s'il en est, -pour le moins enviée et scrutée par de nombreux pays du voisinage-, aura apporté, comme il se doit, son lot de confirmations comme de surprises. A l'heure où sont écrites ces lignes, les résultats définitifs et officiels ne sont pas encore connus. Cependant il est déjà permis de tirer quelques enseignements certes provisoires mais qui éclairent un tant soit peu le nouveau paysage politique.
On retiendra pour l'instant et faute de mieux, trois faits majeurs qui s'articulent autour de la participation, de l'étendue du spectre politique et enfin la vraisemblance de la formation d'une coalition de législature comme de gouvernement, cohérente et soudée, viable et stable, durant la durée de ce mandat de 5 ans.
Il va sans dire, mais c'est mieux en le répétant, que les conclusions partielles tirées ici ne peuvent tenir compte des éventuels recours en annulation, ou de tous autres ajustements et leurs impacts pouvant infléchir la teneur des réflexions retenues ici.
Ce scrutin aura confirmé, s'il le fallait, le niveau particulièrement élevé et inquiétant de l'abstention. Deux tunisiens sur trois, en âge de voter, ne se seront pas rendus aux urnes ! Le taux de participation, 51%, rapporté au seul nombre d'inscrits, mis en avant par l'ISIE, n'est qu'un artifice faussement représentatif, une pirouette fallacieuse !
Au-delà de cette désaffection qui se confirme, signe du désenchantement profond, large et persistant du corps social pour la « chose politique », il y a lieu s'interroger sur le contenu de ce refus de participation, fusse-t-il passif. Manifestement la politique ne fait pas recette, elle ne fait pas rêver.... du moins telle qu'elle a été pratiquée jusqu'ici.
Un phénomène, admettons-le, qui n'est pas propre à notre pays. Loin s'en faut ! Un taux de participation de 30% aux dernières élections européennes, 40% en Ukraine, hier !Il n'en faudrait pas, pour autant, oublier d'analyser la substance de cette abstention massive (sa sociologie, ses ressorts socioéconomiques, ses dimensions culturelles). Il en va de la vie politique future. Des réflexions plus poussées pourraient déboucher sur une nouvelle façon de faire de la politique. Faudrait-il, à l'image d'une douzaine de pays à travers le monde (Belgique, Brésil, Pays-Bas) instaurer un régime de vote obligatoire ? La question mérite au mois d'être posée ! Accessoire et plus proche des préoccupations de nombreux partis: Que faire de la lancinante question de l'argent en politique ! Peu de solutions satisfaisantes n'ont jamais pu être trouvées si ce n'est tempérer les excès les plus flagrants par des procédures judiciaires complexes. Il reste que notre pays, -la multiplication des faits en témoigne-, commence à connaître ce que d'aucuns appellent déjà les dérives d'une République Berlusconienne.
En attendant les résultats définitifs, il apparaît bien que la bipolarisation politique ait pris le pas sur toutes autres tendances qui avaient été pronostiquées. Une vraie fausse surprise mais amplifiée ! Le vote utile, -un vote par défaut-, aura joué à plein.
Selon les toutes premières estimations, Nida Tounès apparaît comme la formation victorieuse, sans conteste. Elle aura réussi son pari bien au-delà de toutes ses propres espérances. Plus significatif l'écart qui la sépare de son rival Ennhadha: Près de 7 points d'écart en pourcentage ou un différentiel net de plus de 15 sièges.
Par symétrie, Ennahdha est le grand perdant. Le parti islamiste aura été sévèrement sanctionné. Cette formation n'aura pas su capitaliser sur son départ du gouvernement et de cet intermède pour se « refaire une santé » comme on dit en politique. Une défaite sans être cuisante sous la forme d'un vrai vote sanction, perdant un tiers de ses 91 sièges acquis en 2011. En termes relatifs Ennahdha passerait de 39% à 31% aujourd'hui.
Avec plus de 80 sièges, Nida Tounès aura donc la main pour tenter de constituer une coalition gouvernementale et sa réplique parlementaire. Mais avec qui ?Vote sanction et vote utile auront combiné puissamment leurs effets. A un point tel que le principe même qui justifie la raison d'être du vote à la proportionnelle, à savoir une plus juste représentativité des divers courants est ici contredit, laminé et quasi anéanti.
Nous en voulons pour preuve que cette répartition des électeurs qui suit une courbe de Gauss extrême où les deux principales forces s'accaparent près des 2/3 de l'électorat, laissant un petit tiers (un million de voix) à plus d'une dizaine de formations politiques.Il est bien trop tôt pour tenter de tirer des enseignements sur l'évolution spectre politique. Cependant et comme pressenti plus haut, il n'y aura pas à proprement parler de troisième force à en juger par les scores peu flatteurs obtenus par les suivants: Au mieux 7% pour la troisième formation, les autres s'échelonnant derrière 5, 4, 3, 1% Conséquence immédiate pour Nida Tounès, il lui faudrait réunir jusqu'à 4 formations politiques pour lui assurer cette majorité de gouvernement nécessairement plus large que la seule majorité relative de 109 voix et se mettre à l'abri du défaut toujours possible de quelques frondeurs. De facto, une majorité quasi introuvable !
Alors une union sacrée avec le parti islamiste ! Une hypothèse que nous évoquions, très tôt, -il y a plus de dix huit mois déjà-, n'apparaît plus aussi cocasse, aussi saugrenue que ne voulaient bien l'affirmer et le faire croire nombre de nos contradicteurs. Un scénario, désormais plausible, même s'il risque de prendre à rebrousse poil plus d'un électeur qui a cherché à fuir la dite menace islamiste. Une formule originale d'alliance qui reste à inventer mais qui ne manquera d'être susurrée voire testée dans les prochaines semaines
Fait saillant, on aura observé au passage et s'en pouvoir s'appesantir, que les grands perdants dans cette affaire sont les vieux partis historiques de la mouvance centriste, de cette gauche dite modérée ou social démocrate ! Une Bérézina sans appel !
Seuls Afek à droite et le Front Populaire à gauche, obtiennent des succès d'estime. Au total le paysage politique n'échappe pas à cette loi d'airain propre à toute transition. Celle du processus toujours lent mais irréversible de recomposition-transformation des forces politiques... Où "Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître, et dans ce clair-obscur surgissent les monstres", disait le révolutionnaire italien Antonio Gramsci. Citation incomplète, car il faudrait y rajouter la suite....les monstres sont à toujours à l'oeuvre. Au-delà de la phraséologie propre à une époque révolue, il reste que les forces conservatrices et pour ainsi dire libérales sont les grandes gagnantes de ce scrutin ! Au grand dam d'une large fraction de ces couches moyennes toujours aussi peu clairvoyantes qui aura bien, malgré elle, redonnait vie au Marais contre la Montagne !
Paralogisme avec une quelconque « restauration » réfuterons certains, l'Histoire ne se reproduisant jamais à l'identique, peut être bien...mais cela y ressemble.
Alors soyons beau joueur et évoquons une restauration complètement renouvelée.L'avenir le dira, et probablement plus rapidement qu'on ne le croît....
Hédi Sraieb
Docteur d'Etat en économie du développement
Sami Dachraoui
Ingénieur en Sciences de l'Information.


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