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Le dilemme libéral en Tunisie
Publié dans Leaders le 01 - 11 - 2014

C'est un virage libéral qu'ont donné les élections en Tunisie. Il reste à savoir de quoi sera fait ce libéralisme : raisonné, à la fois socio-économique et politique ou exclusivement économique.
Le libéralisme versus la démocratie
Incontestablement, la dynamique initiée lors de la fameuse rencontre de Paris entre les chefs des deux premiers partis du pays par l'entremise de leur challenger surprise est en mesure de former une nouvelle troïka, en puissance pour le moins.
Le champ y serait libre, avec l'éclatement des forces démocratiques du pays, s'il n'y avait le beau score du Front populaire qui jouera les trouble-fêtes, non seulement sur le plan idéologique et social, mais désormais politique, pour tout projet exclusivement libéral, sans assise démocratique.
C'est que le trio en tête des élections a un point commun, celui de leur idéologie libérale, le parti islamiste et celui de l'homme d'affaires et du football baignant même dans un libéralisme passé de mode, quasiment sauvage.
Un tel atout libéral a permis, d'une part, à Ennhadha de garder les faveurs de l'ami américain sans qui rien de durable ne se fait en Tunisie et, d'autre part, à la surprise du scrutin du 26 octobre d'entrer dans la cour des grands.
Il y a actuellement une tentation libérale qui voudrait s'ériger en projet démocratique. Ce qui est somme toute assez logique après l'échec du projet de société des gouvernements qui se sont succédé au pouvoir depuis la révolution.
De fait, les conceptions libérale et démocratique sont intimement liées selon la vision occidentale où il ne saurait y avoir de démocratie sans libéralisme.
Aussi y met-on, à raison, l'accent sur les droits, notamment le droit à la différence. Ce faisant, on relativise les aspects sociaux tout en exagérant l'importance de la dimension économique. Or, si la démocratie ne peut exister sans aspects politiques et citoyens en pays en développement, elle ne saurait s'y limiter à une dimension exclusivement économique marchande.
En Tunisie, les aspects sociaux doivent aller de pair avec les aspects économiques, ces derniers ne devant en aucune façon devancer la réforme politique. Et celle-ci ne saurait se limiter au bricolage purement formel auquel on assiste, même si l'édification institutionnelle est inévitable. Sinon, une telle réforme relèvera du bidouillage sans lendemain.
Un package libéral
Toute réforme démocratique appelée à être viable en Tunisie doit avoir pour priorité le détricotage des textes liberticides, surtout ceux à connotation morale, supposés à tort être d'inspiration religieuse et n'ayant pour conséquence que de brider les libertés citoyennes, au niveau du comportement privatif notamment.
C'est à ce niveau que se situe la ligne de fracture entre l'idéologie islamiste et l'idéologie libérale. En effet, Ennahdha joue aujourd'hui à fond la carte du libéralisme en taisant cette dimension qui l'amènerait à reconnaître la nécessité d'abolir des lois scélérates justifiant moralement les inégalités, comme en matière successorale, les exclusions, comme en matière d'homosexualité, et de croyance, comme en matière d'apostasie.
Sur toutes ces questions et d'autres similaires, pourtant, l'islam est innocent de ce qu'on lui prête et de telles lois n'ont de justification qu'une tendance hégémonique et dictatoriale qui a moins en vue la moralité de la société que son contrôle dans ce qui est la base de sa liberté, sa vie privée et les droits fondamentaux de ses membres en tant que citoyens.
Or, une telle fausse vision des choses n'est pas propre aux islamistes et est partagée par nombre des forces supposées démocratiques dont la pudibonderie et le moralisme en dogmatisme se révèlent équivalents à ceux des intégristes islamistes.
C'est à ce niveau qu'il importe d'agir en premier ! D'abord, cela manifestera la réalité des convictions démocratiques qui ne doivent pas s'embarrassent pas de fausse moralité. Ensuite, cela lèvera le voile sur la supercherie des uns et des autres qui ne se font qu'une idée déformée du libéralisme, le réduisant au domaine économique le plus adapté à leurs intérêts qu'à sa dimension intrinsèque de liberté profitant à toute la société, du plus éminent au plus humble de ses membres.
Aussi sont nécessaires en Tunisie des lois garantissant toutes les libertés, traitant le citoyen en majeur, lui permettant de retrouver sa dignité en se sentant libre dans les moindres aspects de sa vie privative et en pleine possession de ses droits inaliénables à agir et à s'exprimer, y compris en étant impertinent dans l'action ou la parole.
Ce n'est qu'avec de telles lois qu'on pourrait se permettre d'exiger de lui un effort supplémentaire en matière économique ; l'économie de marché étant toujours impitoyable avec les plus démunis, nécessitant des sacrifices de leur part.
L'éthique du libéralisme
Si sacrifices il doit y avoir donc, il est normal qu'on les supporte d'autant mieux qu'ils aient été précédés par la garantie effective des droits et des libertés, qu'on réalise qu'il s'agit d'un package, les uns n'allant pas sans les autres.
C'est l'aspect national d'un tel package démocratique. Or, dans un monde globalisé, il va de soi que cela est intimement lié à d'autres aspects ayant trait aux rapports de la Tunisie avec ses partenaires. À ce niveau, le libéralisme auquel on veut soumettre la Tunisie serait un lit de Procuste s'il n'impose aussi un préalable qui équilibrera sa pratique, atténuant son aspect abusif.
Je veux parler ici du libéralisme en matière de circulation des humains qui doit être alignée sur celle des marchandises. On ne peut plus revendiquer l'abolition des frontières pour la libre circulation des marchandises et non pour les humains.
Avis donc à nos futurs gouvernants qui seront bien inspirés en commençant pas décréter un moratoire aux lois scélérates de notre ordre juridique relevant toujours de celui de la dictature et en refondant notre diplomatie. Celle-ci doit avoir pour axe central la revendication de la libre circulation pour le ressortissant tunisien qui a prouvé sa maturité, et ce dans le cadre parfaitement respectueux des réquisits sécuritaires que je propose du visa biométrique de circulation.
Là aussi, il est possible d'évoquer la formule d'un package diplomatique impliquant des actes courageux et inévitables, comme la reconnaissance de l'Etat d'Israël et une demande officielle d'adhésion à l'Union européenne qui est aujourd'hui un fait, mais non pas encore un droit.
Limitons-nous pour l'instant à noter que cela sera de nature à mieux clarifier les intentons des uns et des autres loin du flou, qui n'est même pas artistique, qu'ils entretiennent en avançant masquées.
Or, s'il est une exigence éthique du libéralisme, c'est justement de mettre à bas tout masque trompeur et de jouer franc-jeu ! Si nivellement libéral il doit y avoir de la société en Tunisie, qu'il le soit donc par le haut, en toilettant nos lois des antiquités abusivement moralisantes et notre pratique politique des concepts dépassés des rapports internationaux.
Le monde doit évoluer vers plus de solidarité; c'est ce qui redonnera son honneur au libéralisme. Et cela est parfaitement possible aujourd'hui en Tunisie pour peu que la nouvelle donne politique ne soit pas celle de la politique à l'antique, mais plutôt de l'imagination au pouvoir.


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