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Gouvernement Essid : entre l'éthique du non-cumul et les calculs politiques
Publié dans Leaders le 20 - 01 - 2015

Le feuilleton de la composition du gouvernement Essid semble être en bonne voie; mais serait-ce la bonne pour sortir le Tunisie de sa crise ?
Doit-on le rappeler ? Celle-ci est non seulement économique, mais aussi idéologique et politique et encore plus éthique !
Un supposé subtil dosage politique
On ne le sait que trop : le nouveau chef de gouvernement se présente comme l'homme du consensus difficile, celui qui réussit à allier les contraires, faisant se compléter les antagonismes.
C'est ce qu'on appelle contradictorialité dans la pensée sociologique la plus en vue; et c'est de bonne guerre en politique, la rendant compréhensive, comme la sociologie justement.
Toutefois, pour être efficace, cela ne doit pas se faire contre l'éthique, et même une esthétique de cette éthique en son sens étymologique qui est la juste perception et la sensation la plus intime.
Or, dans son souci premier de subtil dosage politique, le chef du conseil désigné néglige deux dimensions primordiales qui risquent de plomber dès le début la future action de son gouvernement.
La première est de sacrifier une partie de ses soutiens que représente le Front populaire qui, même s'il a été sollicité, refuse de siéger dans un gouvernement qui comporterait des membres issus ou proches de l'ancienne troïka.
Il est vrai que le souci d'impliquer Ennahdha au pouvoir est louable et se justifie non seulement tactiquement, mais aussi politiquement; et iI est même inévitable. Doit-il pour autant entraîner l'exclusion d'une fibre sociale du gouvernement qui est bien plus importante dans le pays que ne le laisse supposer sa représentation à l'Assemblée des Représentants du peuple, le vote utile ayant été le moteur des élections législatives ?
Nous pensons que c'est à ce niveau que le talent de M. Essid d'être en mesure de réussir la fusion des antagonismes doit être employé et pouvoir y réussir.Il en sera capable pour peu qu'il n'hésite pas à faire entrer l'imagination au pouvoir et ne point se limiter à pratiquer, comme ses devanciers, la politique àl'antique.
Une infraction à l'éthique du non-cumul
Une telle pratique périmée de la politique constitue la seconde dimension négligée; elle porte sur un engagement de campagne du nouveau président excluant le cumul de la qualité de représentant du peuple à l'Assemblée avec celle de membre du gouvernement.
Il est vrai que la résistance est pratiquement insurmontable de la part de certains élus de Nida qui sont allés jusqu'à manifester publiquement leur refus d'être exclus du gouvernement, ne s'embarrassant pas de faire ainsi peu de cas de leurs propres engagements auprès de leurs électeurs.
S'ils embarrassent sérieusement de la sorte le chef du Conseil désigné, ils risquent d'amener le président de la République à faire une nouvelle entorse à ses engagements moraux pour une politique éthique.
Or, une telle entorse à la morale venant après avoir réaffirmé y tenir, et aussi après avoir été contraint — par réalisme — de céder sur d'autres professions de foi, contribuerait sérieusement à éroder son image de marque dans l'imaginaire populaire. Et cela sera,bien évidemment, du pain béni pour ses ennemis qui ne sont pas peu nombreux.
Une erreur de vision à rectifier
Il est vrai que la question est délicate et qu'elle risque de faire voler en éclats le conglomérat qu'est le parti du président.Toutefois, comme le véritable ciment de Nida reste la personnalité de M. Caïd Essebsi, ses plus fidèles appuis ne doivent pas perdre de vue que la moindre fissure dans son crédit sera fatale tant pour le projet qu'il porte — et qui l'a porté à la tête de l'Etat — que pour son propre avenir.
Que son parti se divise, c'est dans la nature des choses, les ambitions humaines étant comme les cellules dans le corps, ayant besoin de se diviser pour renaître; aussi, une division au sein de Nida ne fera qu'en réaffirmer le noyau dur, la cellule souche.
Or, le principe vital de Nida doit être les valeurs ; et la première des valeurs aujourd'hui est de tenir la parole donnée.
Pour cela, deux choses doivent être rappelées à nos gouvernants et à ceux qui veulent gouverner pour rectifier leur actuelle erreur de vision du champ public, la pratique politique devant être transfigurée :
1/ l'éthique est désormais au coeur de la politique; on a affaire à une « poléthique »; et ce n'est pas la multiplication des turpitudes dans le monde qui nieraient cette quête. Bien au contraire ! Celle-ciétantdevenue une faim ; et comme toute faim, elle se fait vorace, anthropophage même, faute de trouver quelque chose à manger. Inutile d'insister : la nourriture ici est bien celle de la conscience en politique !
2/ le gouvernement d'un pays ne se fait plus nécessairement par le biais des outils classiques; ce sont moins les ministres et leurs cabinets qui gouvernement réellement que les relais d'opinion et les instances les plus en prise avec la société civile. D'où l'importance des instances régionales et locales et des structures associatives. De plus, en Tunisie, c'est désormais le parlement qui concentre l'essentiel du pouvoir et il est en mesure d'influer sur le gouvernement du pays par l'initiative de lois adaptées à sa situation catastrophique. Aussi, on n'a pas à attendre le futur gouvernement pour commencer à réformer le pays.
J'ai déjà fait ici même une proposition* à nos élites pour démarrer l'inévitable réforme juridique dans notre pays. Que ceux qui souhaitent entrer dans le gouvernement la mettent en oeuvre dans le cadre de leurs attributions constitutionnelles ! Assurément, ils agiront ainsi bien plus efficacement sur la situation dans notre pays qu'en étant ministres du nouveau gouvernement. Et on n'attendra inutilement pas un gouvernement qui ne fera pas plus qu'eux ni rien sans eux dans notre nouveau régime politique.
* cf. mon article : An IV de la Révolution : Pour une réforme mentale


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