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Palestine-Israël : la ville-lumière voudrait mettre un éteignoir sur la liberté d'expression !
Publié dans Leaders le 16 - 02 - 2016

Aujourd'hui, mardi 16 février 2016, le Conseil de Paris ne va pas se pencher sur la question de la circulation dans la capitale ni sur celle des particules fines dans l'air ou sur celle du logement - questions qui préoccupent pourtant tant les Parisiens.
Non. Rien de tout cela !
Rien de plus urgent apparemment pour les élus socialistes comme pour ceux de la droite que la discussion d'un «vœu» scélérat visant la condamnation du BDS, mouvement mondial pacifique de boycott des produits des colonies israéliennes illégales en territoire palestinien et au Golan! Et cela à l'heure où on déplore l'exécution de 175 Palestiniens - dont de nombreux enfants - par l'armée israélienne depuis octobre 2015, d'après le ministère palestinien de la Santé. Dans l'atonie la plus complète «des grandes consciences» de l'Hexagone et d'ailleurs.
Rien de plus urgent pour les conseillers municipaux de Paris que de soutenir l'oppresseur israélien et son occupation militaire condamnée par l'ONU.
La France, une exception parmi les pays démocratiques
Or, la France est une incompréhensible exception. Elle se distingue dans le monde par la criminalisation de ce boycott instaurée par cette grande amie de Ben Ali qu'est Mme Alliot-Marie. Ce mouvement mondial est même actif, sans la moindre difficulté, aux Etats Unis et en Grande Bretagne notamment. En France, on peut appeler - en vertu de la liberté d'expression - sans le moindre froncement de sourcils du procureur - au boycott du Mexique, du Brésil, de la Chine ou de la république de San Marin! S'agissant d'Israël, le gendarme Alliot-Marie et les relais d'Israël en France l'interdisent - amendes, prison, stigmatisation vous attendent au détour.
Foin de liberté d'expression… au pays de Voltaire et de Diderot!
Pourtant, le 20 novembre dernier, M. Jean-Jacques Urvoas - nommé la semaine dernière ministre de la Justice - écrivait à Mme Christiane Taubira, alors titulaire du portefeuille de la justice, que «la question de l'abrogation de la circulaire Alliot-Marie mérite indéniablement d'être posée».
En fait, l'objectif du BDS est d'amener le gouvernement israélien à mettre fin à l'occupation, à la colonisation, aux assassinats délibérés des Palestiniens, à la destruction de leurs maisons, à la confiscation de leurs terres, de leurs oliviers, de leur eau et même des corps de leurs martyrs! C'est cette forme de mobilisation qui a fait mettre genou à terre au régime d'apartheid en Afrique du Sud - ce régime ignoble avec lequel Israël a eu des relations très fortes.
Pourquoi le Conseil de Paris met la question du BDS au haut de son agenda aujourd'hui alors que ce mouvement a été lancé en 2005 ? Pour Mme Monique Cerisier-Ben Guiga - sénatrice honoraire - les élus parisiens veulent répondre «à l'appel du gouvernement d'Israël pour le 28 mars 2016, lors de la tenue du congrès international anti-boycott qui se tiendra à Jérusalem, cette même ville dont les habitants arabes sont soumis à l'arbitraire de l'occupant israélien».
De fait, le gouvernement israélien a créé un service spécial - suivi par un collaborateur direct de Netanyahou - et doté de grands moyens pour s'opposer à la dynamique du mouvement BDS. Les milliardaires sionistes américains y consacrent, de leur côté, des sommes astronomiques. Tout ce beau monde ne peut admettre les nombreux succès du mouvement - notamment dans les universités américaines - et ses révélations tel l'appel au boycott des diamants israéliens à Bâle, en avril 2015, au salon international de l'horlogerie et de la bijouterie. Les militants des droits humains et 100 organisations de la société civile ont mis en évidence le rôle que les diamants taillés et polis en Israël jouent dans le financement de l'appareil militaire israélien, qui est accusé de crimes de guerre et de crimes possibles contre l'Humanité. De plus, des fonds d'investissement, des banques étrangères et diverses entreprises (transport, travaux publics, téléphonie…) se sont retirés d'Israël. Ainsi, en janvier 2015, on a ppris que l'United Methodist Church, forte de 12 millions d'adeptes, a décidé de retirer tous ses avoirs des banques israéliennes car elles financent la répression et l'occupation. Le mouvement BDS a montré aussi que la principale banque de dépôt israélienne, Bank Hapoalim, est en bonne place dans la procédure judiciaire américaine visant la FIFA, selon le quotidien israélien Haaretz. C'est en utilisant les services de la banque Hapoalim que deux des intermédiaires du football business, les Argentins Hugo et Mariano Jinkis ont payé 110 millions de dollars de pots-de-vin à des membres de la FIFA pour acquérir les droits sur des matchs en Amérique du Sud.
Pour de nombreux analystes, la tonitruante opinion du grand éditorialiste du New York Times Thomas Friedman (10 février 2016) en faveur de la solution «Un seul Etat » est motivée par les succès du BDS. Gideon Levy interroge dans Haaretz (13 février 2016) : « Des droits égaux pour tous signifie: un homme, une voix… Comment y parvenir ? L'unique voie non violente passe par la punition. Les carottes ont été toutes dévorées par Israël. Il ne reste que le bâton. Et il a pour nom BDS.»
On voit donc que les racines du mouvement BDS s'enfoncent bien profondément au cœur du conflit israélo-palestinien et des menées criminelles du gouvernement le plus violent et le plus raciste qu'Israël ait jamais eu.
Levée de bouclier contre un «vœu» scélérat
Le débat qui aura lieu aujourd'hui au Conseil de Paris a soulevé de nombreuses réactions d'indignation. Ainsi, le 11 février 2016, trois maires palestiniens - ceux de Bethléem, de Jéricho et de Ramallah - ont écrit à Mme Anne Hidalgo, maire de Paris pour faire connaître leur attachement à la paix et leur refus de l'occupation. Ils soulignent que « Notre objectif n'est pas de boycotter le peuple israélien, mais l'occupation par Israël de la Palestine, la politique et les pratiques de colonisation du gouvernement israélien qui ne font que dépérir l'horizon politique pour les deux peuples… Nous avons appris qu'un vœu serait déposé par les élus au conseil de Paris, relatif à « la condamnation du boycott d'Israël et à la promotion de la paix entre Israéliens et Palestiniens et nous en sommes profondément préoccupés. Un tel vœu donnerait un signal à contre-sens des efforts de paix et du droit international, il risquerait d'encourager l'occupation et la répression du peuple palestinien. » Et Vera Baboun, maire de Bethléem, Mohamed Jalaytah, maire de Jéricho et Moussa Hadid, maire de Ramallah de conclure en souhaitant que le conseil de Paris reconsidère sa position dans l'intérêt de la paix et pour qu'il adresse « un message fort d'engagement en faveur du droit international et de la diplomatie comme seuls moyen d'avancer ».
De même, le groupe du Parti Communiste et du Front de Gauche au conseil de Paris condamne le vœu contre le boycott et annoncera qu'il votera contre cette proposition.
De son côté, Danielle Simonnet, élue au conseil de Paris et coordonnatrice du Parti de Gauche (PG) présentera un contre-vœu pour le droit au boycott et demande à la maire de Paris d'interpeller le Président Hollande pour qu'il annule les circulaires Alliot-Marie et Mercier « qui demandent au parquet de poursuivre les citoyens qui appellent au boycott des produits d'origine israélienne exclusivement, en marquant de manière claire et publique les limites entre l'antisémitisme, qui est un délit, et l'action citoyenne contre les dénis du droit international commis par l'Etat d'Israël, qui est un droit citoyen imprescriptible ».
Enfin, le collectif des 170 organisations qui forment le Collectif National pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens affirme haut et fort : « On ne nous fera pas taire ». Parmi les signataires, outre ATTAC, l'association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC), l'Association Universitaire pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP), on relève : Une Autre Voix Juive (UAVJ) et l'Union des Juifs pour la Résistance et l'Entraide (UJRE).
A l'Hôtel de ville de Paris, on débattra aujourd'hui de la condamnation du boycott des produits israéliens issus des territoires arabes occupés. Ce monument a vu les débats des Communards pour la justice et contre les oppresseurs comme Napoléon III et Adolphe Thiers. Se peut-il qu'il vive ce mardi l'assentiment des élus parisiens en faveur d'un gouvernement qui prône ouvertement l'apartheid et le déni du droit du peuple palestinien ?
Espérons un sursaut en faveur de la justice et de la paix qui grandirait la Ville-Lumière et serait digne de son glorieux passé!


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