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Le concept de Guerre au sein de la population : Ben Guerdane en échantillon?
Publié dans Leaders le 13 - 03 - 2016

Depuis qu'elle est apparue sous la plume de l'ancien général britannique Rupert Smith: "War amongst the people", "la guerre au sein de la population " est devenue une expression à la mode. Il n'est pas question ici d'élaborer une synthèse de plus sur cette réflexion occidentale sur la guerre. Ceci demanderait de compiler sur une somme infinie de littérature historique et militaire. Notre ambition se limitera à tenter de cerner les grandes lignes de bouleversement que ce concept provoque dans le déroulement actuel et futur des conflits armés en général et de focaliser l'analyse sur les rapports entre l'armée et la population lors des dernières confrontations sanglantes de Ben Guerdane.
Selon ce concept l'ère de "la guerre industrielle" interétatique, caractéristique du XX° siècle et dont la seconde guerre mondiale serait l'apothéose, est désormais révolue, et les conflits futurs seront des guerres au milieu des populations.
Pour qui observe les conflits qui se sont déroulés depuis la fin de la guerre froide, l'idée peut sembler séduisante. Ci-après un aperçu sur le sens donné à ce paradigme : A la guerre classique, affrontements d'armées régulières "continuant la politique par d'autres moyens", s'est substitué celui d'affrontement entre acteurs dé-étatisés. Du coup, la guerre a changé de visage. Hier, elle se conduisait en trois dimensions, dans des espaces ouverts, au milieu des armées .Désormais, elle se conduit au contact, dans des espaces fermés et au milieu de la population. Bref, on peut en déduire ce qui suit :
1 - La population s'impose, à la fois, en acteur et en enjeu majeur
2 - Le milieu humain est plus que jamais essentiel
3 - Le combat se déroule au cœur du milieu urbain, la ville est devenue la zone emblématique des affrontements
4 - La supériorité technologique n'est pas une finalité en soi, elle ne peut suffire par elle - même à résoudre le problème de la guerre.
5 - L'avenir n'est pas la technologie ; l'avenir c'est l'esprit, la technologie n'en est que le moyen.
D'évidence, cette théorie de la guerre au milieu de la population est discutable à la fois du point de vue de l'histoire militaire et de celui de la stratégie.
Les armées ont toujours opéré au sein des populations y compris dans les conflits dits conventionnels .Le phénomène donc est ancien et l'idée que la guerre se fait souvent au sein des populations n'est pas une idée neuve puisque toutes les guerres de colonisation ou décolonisation ont fini par être engagées ou perdues avec ou contre la population (Indochine, Algérie, Révolte arabe avec Lawrence d'Arabie, etc. ) ce qui montre bien que la perception du caractère particulier de ce phénomène remonte largement à plus d'un siècle .
Aussi, ce paradigme né de la morale occidentale, s'applique-t-il plutôt à une puissance venue de l'extérieur pour soi-disant neutraliser un adversaire et protéger les populations (les armées occidentales en Afghanistan) .Mais un intervenant extérieur venu persuader - et persuadé - de la supériorité de sa cause, transportant dans ses bagages un droit étranger, ne sera jamais perçu autrement que comme un envahisseur." Personne n'aime les missionnaires armés " disait Robespierre.
Ainsi, au cœur de la guerre au sein de la population se cache un paradoxe. Il convient de répondre à la question de la finalité de l'intervention.
Que dire, alors, d'une guerre qui nous est imposée et qui se déroule sur le sol national ?
La tentative de Daech de s'incruster sur le territoire tunisien avec l'objectif d'ériger la localité de Ben Guerdane en enclave sous son autorité est un cas concret de ce que pouvait être ce type de guerre.
La population n'est pas facilement dissociable de "l'adversaire", au contraire celui - ci ne se contente pas de se dissimuler dans la population mais en fait partie intégrante ; d'où l'immense difficulté rencontrée par l'armée et les forces de sécurité de venir à bout des éléments assaillants de Daech à Ben Guerdane.
S'adapater à la "guerre au sein de la population"
Ce paradigme de guerre au milieu de la population n'est ni une solution, ni une idéologie, elle est simplement une réalité.
C'est une posture qui nous empêche de nous départir aujourd'hui des moyens de ce type de guerre et de préserver pour l'avenir les capacités d'adaptation à ce genre de menaces.
Quelles solutions face à ces nouveaux défis
Notre Armée se trouve aujourd'hui confrontée, non seulement à un confit majeur de haute intensité, mais aussi à des menaces imprévisibles (kamikazes, voitures piégées, engin explosif improvisé : IED...) le tout au milieu de la population, ce qui impose la recherche rapide de solutions:
* En premier lieu: Renseignements, protection et précision sont devenus les maitres- mots ajoutés à la possession d'une puissance de feu appréciable et l'installation au sein de la population durablement.
* Egalement, pour gagner, il faut anticiper dans la lutte contre les actions terroristes par le renseignement humain, bien sûr, mais aussi le renseignement utilisant de manière judicieuse les moyens qu'offre la technologie.
La guerre que nous menons actuellement et celle imminente contre Daech n'est surement pas une bataille frontale, elle sera de genre irrégulière, hybride, batarde et asymétrique.
Nous devons, nous militaires, nous y préparer intellectuellement, doctrinalement et matériellement


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