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Mansour Moalla: Les dix «commandements»
Publié dans Leaders le 15 - 04 - 2016

La situation actuelle du pays nous dicte, pour en sortir, de respecter les «dix commandements» énoncés ci-après.
1 • Il faut se reprendre, faire face, traiter à fond les problèmes du moment : terrorisme, chômage, emploi, stagnation économique, instabilité sociale.
2 • Il y a lieu de reconsidérer la structure et les prérogatives du gouvernement. Un exécutif à deux têtes n'est pas viable. Le chef du gouvernement doit être un homme politique éprouvé et un gestionnaire expérimenté. Il doit être secondé par deux adjoints, l'un ayant en charge les problèmes d'ordre politique et l'autre les questions économiques. Les deux ne doivent pas avoir plus de 65 ans.
3 • Le chef de l'Etat ne devrait pas intervenir dans la gestion courante pour pouvoir exercer avec efficacité son rôle de recours et d'arbitre, toute intervention dans les affaires courantes ne pouvant que réduire son autorité ou même le discréditer. Dans une seconde étape, on doit éviter son élection au suffrage universel qui ne permet pas de contrôler sa gestion et de le sanctionner si nécessaire.
4 • L'union nationale n'empêche pas la création d'un gouvernement et d'une opposition. Sans opposition, il n'y a plus de vigilance et de contrôle de l'action gouvernementale. L'opposition n'est pas l'adversité si elle n'est pas polluée par des considérations doctrinales comme le gauchisme ou l'islamisme.
5 • Il faut donner la priorité à l'économie du pays et à son développement alors qu'elle a été presque totalement ignorée depuis 2010. La période de la Troïka s'est traduite par une stagnation économique dont les effets ont été aggravés par un terrorisme trop longtemps «toléré». Ce phénomène a été aggravé par les conflits sociaux qui ont contribué à la régression des entreprises et au chômage.
6 • La politique économique à suivre doit être appuyée par la réalisation des grandes réformes indispensables dont celle de l'Etat, l'allègement de ses charges, la promotion de la société civile, la décentralisation et la promotion des institutions locales et régionales et une participation effective des populations à la gestion de leurs affaires locales et régionales.
L'Etat est aujourd'hui impuissant parce qu'il intervient en tout et partout et ne peut que négliger ses attributions essentielles d'ordre souverain et ses tâches concernant la détermination de l'orientation politique générale à suivre et de la promotion économique et sociale du pays.
Et ce, sans oublier d'autres réformes indispensables dont celle de l'entreprise, cellule fondamentale du développement économique et social, où la cohabitation entre propriétaires et salariés doit être paisible, positive grâce à l'association effective des deux partenaires à sa gestion et à leur solidarité aussi bien dans la prospérité que dans la difficulté.
7 • La réforme doit concerner le système éducatif qui, depuis des dizaines d'années, vit en vase clos sans contact avec l'économie, le monde du travail, de la production et des échanges.
Le déroulement des années d'éducation et de formation doit comporter un apprentissage économique et une préparation à la vie sociale et au monde du travail. L'élève ou l'étudiant ne doit pas terminer ses études sans réfléchir à ce qu'il va devenir et ce qu'il veut faire. Il est aujourd'hui tenu en dehors de ce problème qui le concerne directement et se retrouve au chômage sans savoir comment il pourrait en sortir, n'ayant jamais entendu parler de création ou de «projet».
8 • D'autres réformes sont aussi indispensables, qu'il s'agisse du système fiscal ou de l'organisation du système bancaire et financier. L'allègement des tâches de l'Etat permettra une réduction des impôts directs et indirects qui alourdissent le coût de nos productions et réduisent leur compétitivité. L'organisation du système bancaire est défaillante et ne se préoccupe guère du développement de l'économie, se concentrant sur l'importance de ses bénéfices en fin d'exercice. Six banques de développement ont été anéanties soit par fusion avec une STB en difficulté, soit en se limitant à l'exercice du commerce de l'argent. Comme l'a écrit la Banque mondiale, le développement est absent du système bancaire.
Il y a lieu donc de restructurer l'organisation de ce système, l'inciter à donner la priorité au développement et à devenir réellement un agent efficace au service de l'intérêt général du pays.
9 • Depuis la Révolution, on navigue sans boussole dans le domaine économique. Le Plan a disparu depuis 2010. On improvise et on fait tout mal. Il y a lieu de réhabiliter le Plan, qualifié «d'obligation majeure» par un chef militaire, le général de Gaulle, qui est bien placé pour savoir qu'on ne gagne pas une bataille en improvisant. La période 2015-2020 est concernée par le 13e Plan : nous ne sommes donc pas des débutants dans ce domaine. Il faut y associer tous les partenaires qui doivent se sentir concernés. Il y avait une mystique du plan qu'il faut restaurer pour que le pays se sente réellement concerné. Ce n'est pas une œuvre uniquement bureaucratique et ne doit pas être considérée comme telle, ne suscitant que l'indifférence ou le scepticisme, ce qui est en soi une catastrophe.
10 • Ce 13e Plan doit définir les objectifs essentiels et prioritaires. Nous souffrons depuis longtemps de deux carences qu'il faut réduire au minimum : il s'agit de l'insuffisance de la création d'emplois et de l'importance du chômage, créant ainsi un danger grave pour la paix sociale et l'unité nationale(*). En second lieu, nous avons subi et nous subissons encore un déficit permanent de nos échanges extérieurs qui nous contraint à nous endetter de plus en plus lourdement, mettant en péril la souveraineté nationale. Il y a lieu donc d'encourager l'investissement par tous les moyens possibles pour développer la création d'emplois et les exportations. Il faut, parallèlement, examiner sérieusement les effets de l'accord de 1995 avec l'Union européenne qui représente une des causes de l'aggravation de l'importation et de réduction des exportations, n'ayant pas été suivi par un soutien efficace au développement de l'économie tunisienne du fait des réticences européennes et du manque de crédibilité du régime dictatorial qui a aggravé la corruption et les dépassements de tous ordres.
Pour terminer, l'aggravation de l'insécurité et du terrorisme, depuis surtout l'agression de Ben Guerdane, après le musée du Bardo, le tourisme à Sousse et l'attaque de l'autobus transportant les responsables de la protection du chef de l'Etat, doit nous inciter à redoubler de vigilance, de calme, d'acharnement au travail, de discipline nationale et de ferveur patriotique.
Mansour Moalla
(*) Il me semble nécessaire de revenir sur la proposition que j'ai faite récemment d'examiner, avec toutes les entreprises fonctionnant en Tunisie, la possibilité d'aider à la réduction et si possible la résorption du chômage existant évalué à quelque 600.000 personnes représentant 15% de la main-d'œuvre active en recrutant durant les 3 à 5 ans à venir, parmi ces chômeurs, dont 250.000 sont des diplômés des écoles et de l'université et ce, à concurrence de 15% de leurs effectifs actuels. Une entreprise employant 20 personnes par exemple doit en recruter 3, soit 1 par an, au courant des 3 prochaines années.
C'est le seul moyen efficace de vaincre le fléau du chômage. Demander à ces candidats à l'emploi de rechercher et de créer eux-mêmes des projets, alors qu'ils n'y ont jamais été initiés, est simplement un leurre. Il est donc nécessaire de les introduire dans les entreprises, pour qu'ils puissent se former et créer un jour des emplois à leur tour.
Il y a lieu, parallèlement, d'aider les entreprises à faire face à cette mission d'intérêt national qu'on leur demande. On peut à cet effet limiter leurs charges fiscales par une réduction de leurs impôts durant les 3 à 5 ans de durée de l'opération comme on le fait pour les projets d'investissement et la lutte contre le chômage et sa résorption est le meilleur investissement pour le pays.
Ce qui est ainsi proposé n'est certes pas une opération facile mais elle est indispensable. Seul un gouvernement décidé peut l'entreprendre et y associer les entreprises. Une telle opération appelle la coopération de toutes les parties concernées et notamment des organisations représentatives des entreprises, propriétaires et salariés. Des sacrifices sont nécessaires pour éviter la destruction d'un potentiel humain qui est le meilleur capital du pays, la richesse humaine. Ce n'est pas une opération classique, conforme aux doctrines habituelles que des théoriciens ont bien voulu nous rappeler charitablement, c'est une opération volontaire d'éradication du chômage avant qu'il ne parvienne à la destruction du pays et de la société. Le plan en cours d'élaboration doit en faire une grande priorité. Il faudra que les emplois à créer, d'ici 2020, puissent répondre à la demande et n'aggravent pas le chômage existant qu'on se propose d'éradiquer.


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