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"Voile et sel": un livre à lire et à relire pour comprendre le phénomène des harragas
Publié dans Leaders le 24 - 03 - 2010

La migration régulière des Maghrébins et notamment des Tunisiens vers la France a suscité une littérature abondante jusqu'à 1973, année du 1er choc pétrolier qui avait mis fin aux "Trente Glorieuses", contraignant les pays européens à rompre avec leur politique permissive en matière d'immigration. Du coup, l'intérêt des chercheurs a faibli considérablement même si les candidats à l'émigration n'avaient pas complètement disparu et étaient de plus en plus obligés de recourir à des moyens illégaux compte tenu de l'arsenal juridique mis en place par les anciens pays d'accueil.
Comme si la question ne ressortissait plus aux compétences de ces chercheurs, mais à celle des tribunaux.
Il a fallu attendre le début des années 90, avec l'ampleur prise par le phénomène (jusque-là inédit) des "harraga", en concomitance avec l'arrivée sur le marché de l'emploi de dizaines de milliers de jeunes dont une bonne part de diplômés, pour qu'on commence à réfléchir sur la migration clandestine. Car les raisons économiques, même si elles sont déterminantes, ne l'expliquent pas à elles seules.
Quand la forteresse se tranforme en passoire
Chercheur au CERES, Mehdi Mabrouk vient de publier sous le titre "Voile et Sel", un livre (1) où il s'est attaché à saisir la spécificité de la migration clandestine en Tunisie à travers "une analyse plus fine, voire plus profonde de la migration". Pour ce faire, il a focalisé sur "les foyers migratoires de la clandestinité, la culture de la migration clandestine, les réseaux et les différentes ressources et spatiales qui se sont mobisées pour effectue la traversée clandestine". Une enquête sociologique menée sur le terrain qui a permis à l'auteur de constater la diversité de la migration clandestine mais aussi la vanité des politiques répressives adoptées par l'Europe du Sud pour lutter contre cette migration.
Car loin de décourager les candidats à l'émigration clandestine, cette politique a engendré des effets pervers comme l'émergence d'organisations et de filières qui ont développé un savoir faire très sophistiqué en matière de passage irrégulier de migrants. Le livre fourmille d'informations de première main sur la typologie des filières avec ses solitaires, ses petites filières autonomes, ses filières moyennes et transfrontalières; avec, aussi, ses recruteurs (jellabas et lagguatas), ses chauffeurs, ses logeurs, ses pilotes (les dmangi) et ses passeurs (maallem ou congress), les modalités de paiement, le recrutement, le transport, l'information, les activités d'entretien. Une mécanique bien huilée.
Mais l'auteur ne se limite à ces informations. Il envisage tous les cas de figure. En cas d'incarcération en Tunisie: le soutien moral au détenu, l'assistance juridique; en cas de débarquement: le coup de téléphone salvateur du harègue et le cri de victoire: "flen tkallem"
Des entretiens semi-directifs avec une vingtaine de harraga ou futurs harraga dans trois villages, situés dans l'arrière pays sahélien nous renseignent sur les états d'âme et les motivations de ces jeunes. Des témoignages poignants de sincérité qui nous incitent à relativiser nos jugements sur ces jeunes.
D'autre part, les remarques de l'auteur concernant l'émigration des femmes tunisiennes dont la première vague remonte aux années 1965/66 (au fait, il serait intéressant de savoir ce qu'elles sont devenues) lèvent le voile sur un sujet tabou.
Au final, un livre qui fera date et auquel on se réfèrera pendant longtemps, lorsqu'il s'agira d'évoquer ce problème lancinant des migrations clandestines.
"Voiles et sel"
Mehdi Mabrouk
Ed. Sahar, Janvier 2010, 276 pages, 12 DT


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