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Patrimoine tunisien - Conférence de l'Unesco Istanbul : l'espoir d'une nouvelle distinction est-il permis?
Publié dans Leaders le 08 - 07 - 2016

Le Comité du Patrimoine mondial (CPM) tiendra sa quarantième session annuelle, du 10 au 20 juillet 2016, à Istanbul. Cet organisme relevant de l'UNESCO jouit de prérogatives immenses. Outre la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial et la haute autorité qu'il exerce sur le Fonds du Patrimoine mondial, il gère la Liste du Patrimoine mondial naturel et culturel avec ses deux volets matériel et immatériel. Dans le cadre de ses assises annuelles, son pouvoir décisionnel est sans appel en matière de classement aussi bien dans la prestigieuse Liste que dans la Liste du Patrimoine mondial en péril et celle indicative qui est une liste d'attente pour les dossiers en cours d'instruction à la fois par les pays demandeurs et l'instance spécialisée de l'UNESCO.
Choisis parmi les Etats parties, les pays membres du Comité sont au nombre de 21. Les représentants sont élus pour un mandat de plusieurs années. Dans le Comité actuel, siègent trois pays arabes : le Liban, le Koweït et la Tunisie. Cette dernière est représentée, depuis 2016, par un expert en patrimoine culturel, ancien directeur général de l'Institut national du Patrimoine (INP) et un géographe, tous deux universitaires.
C'est en 1979 que la Tunisie a figuré, pour la première fois, dans la Liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO. Il s'agissait du classement du site de Carthage qui faisait, depuis quelques années, l'objet d'une campagne de sauvegarde patronnée par l'UNESCO. Au cours de la vingtaine d'années suivantes, trois autres sites archéologiques antiques (Kerkouane, El Jem et Dougga), trois médinas (Tunis, Kairouan et Sousse) et un site naturel (le Lac Ichkeul) ont été classés. Depuis l'année 1996, date du classement du site de Dougga, aucun site culturel ou naturel tunisien n'a été classé. Il faut rappeler que la proposition de classement des sites culturels relève du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, que celui des sites naturels est du ressort du ministère de l'Agriculture et/ou de celui de l'Environnement quand il existe. La coordination entre les deux ou trois ministères est théoriquement assurée par le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine.
En 2008, le Parc national d'El Feija, le Parc national de Bouhedma et l'oasis de Gabès, ont été inscrits en tant que sites naturels sur la Liste indicative du Patrimoine mondial. Six sites culturels (la médina de Sfax, la frontière de l'empire romain : le limes du sud tunisien, les mausolées royaux de Numidie, les carrières antiques de marbre numidique de Chimtou, l'île de Jerba, le complexe hydraulique romain de Zaghouan-Carthage) ont été inscrits sur la même liste en 2012. Depuis, ces dossiers font pratiquement du surplace. Sfax qui a, en 2016, le statut de capitale arabe de la culture, a ainsi manqué une occasion précieuse d'ajouter à ses nombreux atouts un label international qui n'aurait pas manqué de rehausser son prestige.
Au cours des dernières années, la société civile a manifesté son impatience du fait que les dossiers de la Liste indicative tunisienne n'ont que très peu avancé. Des responsables régionaux et locaux ont eu le grand mérite d'interpeller les experts du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine ainsi que ceux du ministère de l'Agriculture, chacun pour ce qui le concerne, en vue de faire avancer les dossiers restés en instance. Les réponses reprises par les médias avaient tout des promesses faites uniquement pour calmer les protestations. L'une d'elle a consisté à dire que l'aqueduc de Zaghouan-Carthage allait être classé sur la Liste du Patrimoine mondial à l'occasion de la réunion du CPM à İstanbul au mois de juillet 2016…
Depuis quelques années, le ministère de la Culture, qui a toujours délégué la gestion exclusive du patrimoine culturel, à l'Institut national du Patrimoine (INP) montre, de manière épisodique, un intérêt pour le patrimoine culturel immatériel qui est dans une situation d'abandon complet. L'institution, au sein du ministère, de la Commission du patrimoine culturel immatériel, à la fin de l'année 2013, a été saluée par tous ceux qui observaient la dégradation accélérée de la situation. Ce n'est que tout récemment, soit près de deux ans et demi après la création de la Commission, que le démarrage de l'inventaire de ce patrimoine a été annoncé. La décision la plus médiatisée de la réunion précédant l'annonce a consisté à proclamer la volonté d'œuvrer pour le classement des poupées de Sejnane, en tant qu'héritage immatériel, dans la Liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO. Cette pétition de principe est destinée à remédier à une tare mal vécue par le ministère : l'absence totale du patrimoine culturel immatériel tunisien de la Liste du Patrimoine mondial.
Au train où vont les choses, n'y a-t-il pas à craindre que nos précieuses poupées de Sejnane s'ajoutent, sans lendemain, à la longue file des sites, monuments et ensembles architecturaux qui figurent depuis 2008 sur la Liste indicative de la Tunisie ? Le ministère de la Culture et ceux de l'Agriculture et de l'Environnement ne doivent-il pas aux Tunisiens une information claire et précise sur l'état des dossiers en cours et des projets d'avenir, en matière de classement de notre Patrimoine à l'échelle mondiale ? N'y sont-ils pas invités par la Constitution et la récente loi portant sur le droit d'accès à l'information ?
Dans les considérations des instances internationales en charge du patrimoine, l'association active de la société civile est de plus en plus mise en exergue. Elle est même, parfois, érigée en condition incontournable pour l'octroi des labels. Force est de constater que la Tunisie, représenté auprès de ces instances, essentiellement par l'INP, est bien loin du compte. Les assises que tiendra tout prochainement le Comité mondial du Patrimoine à Istanbul auraient pu constituer, pour nos décideurs politiques, une occasion en or pour inaugurer, avec les Tunisiens, au sujet du lourd dossier du patrimoine naturel et culturel, une communication respectueuse de leur droit d'accès à l'information. Mais ont-ils bien compris tous les enjeux qui se dessinent derrière une demande de classement à l'international, bien gérée en amont et en aval ? Le doute, pour les raisons précitées, est tout à fait permis.

Houcine Jaïdi


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