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Habib Essid se lâche au Bardo : Maintenant, vous pouvez me débarquer (Album Photos)
Publié dans Leaders le 30 - 07 - 2016

En quarante-cinq minutes chrono, devant les élus de la Nation le chef du gouvernement bientôt sortant, Habib Essid a tout dit. Sans tout déballer. La séance est inédite au palais du Bardo, depuis sa construction sous la dynastie husseinite, il y a plus de trois siècles. Encore moins, sous la République née, il y a 59 ans, le 25 juillet 1957. Jamais un Premier ministre ou chef de gouvernement en fonction n'y a demandé sa reconduction, sollicitant un vote de confiance.

Habib Essid dira qu'il le sait d'avance : l'Assemblée des Représentants du Peuple ne lui renouvèlera pas sa confiance. Il le dira insistant qu'il n'est pas venu solliciter les 109 voix minimales nécessaires. Mais, rappeler les axes de son programme, souligner les avancées accomplies, réfuter tout conflit avec Nidaa Tounès ou mésentente avec le président Caïd Essebsi, et mettre en garde contre le retard que subiront certains projets de loi et le report des élections municipales.

Ce qu'il se gardera de mentionner, ce sont ses contempteurs. Il refusera de les citer nommément ou de déballer en public les manœuvres fomentées contre lui. Nombre de députés le lui reprocheront, lui demander de dénoncer les lobbies maffieux qui veulent saper l'Etat et s'emparer des richesses du pays. L'Initiative de Caïd Essebsi a été détournée, selon lui, de son objectif initial pour se focaliser essentiellement sur son débarquement de la Kasbah. Dans ces conditions, il a tenu à respecter les formes constitutionnelles et s'en remettre aux élus de la Nation.
Prêt à en découdre
Accueillant Habib Essid à son arrivée tôt ce samedi, le président de l'Assemblé, Mohamed Ennaceur, l'a, d'emblée, bien souligné, même s'il n'a pas caché la compassion qu'il éprouve pour son « ami de longue date ». Il avait d'ailleurs demandé dès le départ que la séance se déroule dans le grand respect et que le chef du gouvernement bénéficie de tous les égards qui lui sont dus.

En grande forme, malgré une chirurgie non-encore totalement cicatrisée, l'exposant à de rudes souffrances, Essid, costume sombre, chemise blanche, cravate rouge, était prêt à en découdre. De sa poche droite débordaient des fiches, celles où il a consigné l'ossature du discours qu'il prononcera sous la coupole.

Les membres du gouvernement au complet ont déjà pris place dans les bancs de gauche de l'hémicycle. En face, les conseillers sont installés. Sur 217 députés, 186 ont pointé présents, soit 21 absents. Ennaceur, commence par rappeler le déroulé de la séance fixé par l'article 150 du règlement intérieur de l'Assemblée. Puis, il invite Essid au podium. Démarrage sous les chapeaux de roue, en parlant directement, sans lire un discours écrit. Mais, il avait longtemps muri ses propos et rôdé, seul, ses messages. Il a voulu faire court, percutant et direct, sans pour autant s'abaisser aux futilités, gardant le sens de l'Etat.
Le temps de balayer les accusations
Les vingt premières minutes, Essid les consacre à réfuter les accusations de manque de programme et le déficit de réalisation. « C'est le président de la République qui m'a fait venir à la tête du gouvernement et je ne l'aurais jamais accepté, si c'était un autre président, dit-il en préambule. Le programme de mon gouvernement, c'est celui que vous avez adopté lors de mon investiture le 6 février 2015. En six points essentiels, je me suis d'abord engagé à combattre le terrorisme. Vous en connaissez l'avancée accomplie. La cherté de la vie, alors en hausse de 5.9% a été comprimée à 3.9% avec deux ramadans successifs réussis. La paix sociale s'est renforcée. Le plan de développement économique et social est soumis à votre examen. La lutte contre la corruption et la malversation, qui a empirée depuis la révolution, est soutenue par un ministère dédié et une Instance entrée en fonction. Il s'agit à présent d'en faire une véritable guerre, aussi importante que celle que nous menons contre le terrorisme. Quant au chômage, difficile de le résorber en 18 mois, mais, nous nous y employons et le concours de tous est plus que nécessaire ».

Habib Essid précise qu'il ne tient pas à exposer son bilan et le défendre, mais juste citer des balises fortes. « Mon gouvernement a soumis à votre Assemblée 150 projets de loi, une œuvre non-négligeable, dit-il. Ma grande crainte est de voir certains projets de loi en instance, devenir victimes de l'Initiative présidentielle et souffrir de longs délais d'examen, alors qu'ils sont urgents et prioritaires. Ma grande crainte aussi est de voir les élections municipales, cruciales, reportées. La première conséquence est la dégradation de plus en plus alarmante de la situation écologique dans le pays. Un véritable danger qui menace la Tunisie, faute de prise en charge vigoureuse par les municipalités.
Une Initiative axée Essid doit partir
La transition avec l'initiative de Béji Caïd Essebsi est toute prête. « J'en étais fort surpris, même si j'ai tenu à y réagir positivement. Mon étonnement sera plus grand lorsque commençaient à me parvenir des messages pressants pour jeter l'éponge et démissionner : ‘' qu'attendez-vous pour partir? Facilitez-nous la tâche! On a besoin de votre fonction''. » Applaudissements nourris sur divers bancs.

« C'étai clair! L'Initiative n'est plus le but, mais mon départ de la Kasbah. Ce n'est pas un gouvernement d'union nationale qui l'importait le plus. Pourrais-je m'y opposer. Pourrais-je ignorer la volonté de 3 organisations nationales et de 9 partis politiques? Ma réponse sera conforme à la Constitution. C'est à vous que je dois m'en remettre. Je ne suis pas venu solliciter les 109 voix nécessaires au moins pour ma reconduction, mais consacrer la pratique constitutionnelle. » L'hémicycle est plongé dans grand silence.

Et d'ajouter : Depuis l'annonce de l'initiative, nous avons déjà perdu deux mois bien précieux, au lieu de tout régler en quelques jours. Il fallait trancher dans le vif, et prévoir une relève immédiate! » Habib Essid enfoncera davantage le clou : « Je n'ai aucun problème avec Nidaa Tounès. J'ai refusé le système de quotas dans les nominations, avec une règle de partage par trois, à chacun son lot. La reprise de la production phosphatière ne saurait se faire par la force, mais le dialogue. On m'a pressé de convertir la région de Gafsa en zone militaire. Pour avoir vécu 9 ans dans la région et connaissant la valeur de ses habitants, jamais je ne peux y penser. Peut-on envisager que des militaires armés de fusils Stayers s'emploient à extraire le phosphate? Cessez de faire de cette question un fond de commerce politique. Quant au tourisme, la ministre n'a pas été servie par les attentats terroristes subis. Mais, j'ai bon espoir que la situation se redressera rapidement. »
Messieurs & Mesdames les Députés, Allez-y!
Et le clap fin : « Je sais d'avance que vous allez contre le renouvellement de votre confiance à mon gouvernement. Je m'y soumets de bon cœur! » Il se gardera d'ajouter : avec le sentiment du devoir accompli. Applaudissements. Avant le feu nourri, non sans compliments, cependant, de près de 100 interventions de députés de divers groupes parlementaires.


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