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Hédi Béhi: Le vieil homme et la Rolls de Bourguiba
Publié dans Leaders le 02 - 02 - 2017

La présidence a vendu la Rolls Royce de Bourguiba! L'information lancé par un journaliste chevronné qui ne fait pas généralement dans le sensationnel a enflammé les réseaux sociaux au point de décider le président Caïd Essebsi à paraître sur une vidéo à côté de la voiture pour rassurer les Tunisiens. Sur son visage renfrogné, on lit la tristesse, l'incompréhension, l'indignation, le sentiment qu'à travers sa personne, c'est l'Etat ou ce qu'il en reste qui est visé par ces rumeurs récurrentes. Un président de la République, quels que soient les griefs qu'on peut avoir contre lui, a droit au respect parce qu'il est le symbole de l'Etat. En le livrant constamment à l'opprobre publique, en le couvrant de lazzis et de quolibets, on clochardise l'institution présidentielle et on écorne l'image du pays.
C'est un fait que dans la Tunisie d'aujourd'hui, il n'est pas de bon ton de pousser des cocoricos, de parler« des trains qui marchent». A force de focaliser sur les mauvaises nouvelles. on a fini par donner l'impression que la Tunisie était devenue une vallée de larmes. Il y a quelques semaines, la présidente de l'Utica était l'hôte d'une radio privée. Avant de lui donner la parole, le journaliste donne un aperçu de l'actualité du jour qui consiste bien évidemment en une longue litanie de grèves de sit in, d'arrestations de réseaux terroristes et de crimes passionnels. Il aborde ensuite la situation économique avec son invitée: «Pourquoi les investisseurs étrangers boudent-ils la Tunisie?» lui demande-t-il à brûle-pourpoint ? Réponse : «comment voulez-vous qu'ils viennent après tout ce que vous venez de dire?».
Mais pour être juste, la presse n'est pas l'unique responsable du délitement de l'Etat. Une autre partie y a œuvré ces dernières années avec un zèle forcené.
En janvier 2011, quelques jours à peine après le départ de Ben Ali, un ministre du nouveau gouvernement contacta des responsables syndicaux pour leur demander ce qu'il fallait faire avec les sitineurs de la Kasbah. La réponse de l'un d'eux sonna comme une injonction: « Ne faites rien avant qu'on ne vous le dise » (ما تعملو حتى شي حتى نقولولكم). Cet ascendant pris par l'Ugtt sur l'Etat au lendemain de la révolution aura des conséquences terribles qui ne se dissiperont pas avant longtemps. Il a été l'élément déclencheur d'un processus de délitement de l'Etat tunisien que ni les élections d'octobre 2011, ni celles d'octobre et de novembre 2014, ni même les appels à l'allure incantatoire de Béji Caïd Essebsi à propos de la nécessité de restaurer du prestige de l'Etat ne semblent en mesure d'arrêter. Avant la révolution, les syndicats avaient certes joué un rôle politique important, prenant une part active à la résistance au côté des destouriens. Bien plus, Ferhat Hached a été le véritable chef de la lutte nationale lorsque les dirigeants nationalistes étaient en détention, mais la centrale ouvrière a su raison garder en restant fidèle à sa vocation originelle qui est celle de défendre les intérêts des salariés, se gardant d'empiéter sur les platebandes du pouvoir, même si parfois, elle y faisait quelques timides incursions.
Aujourd'hui, nous n'avons plus affaire à un partenariat égal entre l'Etat et les syndicats, mais à des rapports de domination/soumission comme l'a démontré le bras de fer de l'automne dernier entre le gouvernement et les syndicats à propos des augmentations de salaires. Ils faisaient peine à voir, ces représentants du gouvernement, anciens syndicalistes, affichant un profil bas, venus solliciter de leurs anciens collègues, un moratoire pour les augmentations salariales. Ils ne l'obtiendront pas, malgré leurs objurgations. Poussant son avantage, l'Ugtt s'estime désormais en droit d'exiger la révocation d'un ministre, en l'occurrence, le ministre de l'Education nationale. Il y a qulques mois , elle avait réclamé et obtenu le limogeage du directeur général de l'hôpital Habib Bourguiba de Sfax dont les syndicats ne voulaient pas parce qu'il était militaire.
Par la grâce de la révolution, on est passé de l'Etat Léviathan au non Etat. Plus rien ne pourra se faire sans l'accord des syndicats et a fortiori contre eux. Or, l'UGTT représente aujourd'hui une force d'inertie. Accrochée à ses vieilles lunes, elle bloque toutes les réformes indispensables à la relance de l'économie: le partenariat public-privé, la réforme de la sécurité sociale, le dégraissage de l'administration, sans que personne dans les sphères du pouvoir, comme dans l'opposition n'ose élever la voix.Dans son discours d'adieu, Houssine Abassi nous a averti : celui qui critique l'Ugtt doit être considéré comme l'ennemi de la Tunisie. Son successeur donne l'impression de marcher dans ses pas. Pour notre pays, la descente aux enfers se poursuivra. A moins d'une perestroïka de la centrale ouvrière.


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