On dit que les grandes douleurs sont muettes. Effectivement, les mots me manquent pour exprimer ma douleur. Je viens d'apprendre le sabordage du journal El Bayane. Un autre pan de notre histoire s'écroule. D'un trait de plume, et sans crier gare, on a mis fin à une belle aventure humaine, une expérience unique dans la presse tunisienne, une success story qui a duré 40 ans. Que de souvenirs surgis. Ce journal aura été pendant toute cette période, notre vraie vraie famille, on s'y était investi corps et âme, au point de n'avoir pas vu nos enfants grandir. Pour justifier cette décision, on invoque des raisons financières. Un argument qui n'emporte pas la conviction.