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Officiel - Noureddine Erray, limogé. Comment avait-il été nommé ministre des Affaires étrangères, pourquoi est-il débarqué
Publié dans Leaders le 24 - 07 - 2020

Cinq mois ! Un record absolu de non-longévité à la tête du ministère des Affaires étrangères. Noureddine Erray, qui était jusque-là ambassadeur de Tunisie à Mascate, a eu la chance de sa vie de se voir nommé, sur proposition du président de la République, chef de la diplomatie, dans le gouvernement d'Elyès Fakhfakh. Passés les premières semaines d'emballement, il a dû sentir rapidement sa disgrâce se prononcer. Fin de mission, ce vendredi 24 juillet, par un communiqué de la Kasbah, confirmant une « rumeur » soigneusement distillée. Son intérim sera assuré par la jeune secrétaire d'Etat auprès de lui, Selma Ennaifar.
Lâchage programmé
Des signes avant-coureurs présageaient déjà son départ. L'ire du président Saïed montré devant les caméras officielles dénonçant l'augmentation vertigineuse des droits de chancelleries appliqués aux Tunisiens à l'étranger. Mais aussi, sa mise à l'écart lors de l'audience présidentielle accordée à Carthage le 10 juin à son homologue marocain, Naceur Bourita. Pourtant, il avait bien été l'accueillir à l'aroport.. Erray réapparaîtra le 13 juillet au palais à l'occasion de l'entretien du président Saïed avec le chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum. Il accompagnera aussi, à la toute dernière minute le président de la République lors de sa visite à Paris, le 22 juin. Mais, il était déjà en sursis. Le verdict n'aura pas tardé à tomber.
Noureddine Erray, ce quadra, juriste passé par l'ENA en France, devait incarner la nouvelle génération de la diplomatie tunisienne. Il avait pourtant été bien servi par la chance. Après une courte expérience à Belgrade, et une longue traversée du désert au siège du Département, il sera affecté de nouveau en poste et partira à Rabat en 2010. Sa sera sa première chance, lui permettant d'assurer par deux fois les fonctions de chargé d'affaires a.i. lors de la succession d'ambassadeur et surtout de préparer la visite du président de la République provisoire Moncef Marzouki au Maroc, en février 2012. Il l'accompagnera dans ses activités officielles et aussi une visite à titre privé.
De retour de Rabat, et après une brève pause à Tunis, Noureddine Erray est promu (la bonne étoile) ambassadeur au Koweït, en 2013. Il y restera deux ans. De nouveau au siège du Département, ayant occupé jusque-là une fonction de sous-directeur, il sera nommé chargé de mission au cabinet du ministre (premier dossier, le sommet de la Francophonie). Et le voilà promu au grade de ministre plénipotentiaire. Il ne lui restait plus qu'une marche à gravir pour se faire nommer au choix ministre plénipotentiaire hors classe. Mais, il avait le temps.
L'oral devant le professeur et président Saïed au salon d'honneur
Au terme de sa période réglementaire d'affectation de cinq ans au siège, Noureddine Erray est nommé, en 2018, ambassadeur de Tunisie au Sultanat d'Oman. Un poste très prisé. Et c'est là que ce qui était supposée être la chance de sa vie, il accueillera le président Kais Saïed, qui avait tenu à faire le déplacement à Mascate, présenter les condoléances de la Tunisie, suite au décès du Sultan Qabous. Arrivé par vol de nuit, dimanche 12 janvier, le président témoignera de sa compassion et de celle des Tunisiens au peuple omanais et devait regagner Tunis l'après-midi même. Préférant, après la cérémonie officielle, de prendre quelques moments de repos au salon officiel de l'aéroport, au lieu d'aller se reposer à la résidence de Tunisie, il mettra à profit cette courte pause pour discuter avec l'ambassadeur Noureddine Erray, un ancien étudiant à la Faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis.
C'était l'occasion pour le chef de l'Etat, effectuant son premier déplacement à l'étranger depuis son accession le 23 octobre dernier à la magistrature suprême, de connaître de visu l'action d'un ambassadeur de Tunisie en poste et d'écouter son feed-back sur le vécu réel de la diplomatie tunisienne. « L'oral sera probant », confiera à Leaders un témoin. Encouragé à livrer le fond de sa pensée et développer ses propositions, Erray se lâchera. Le président Saïed en est impressionné.
Chef de la diplomatie ?
De retour à Tunis, et alors qu'Elyès Fakhfakh devait former, après l'avortement du gouvernement Habib Jemli, une nouvelle équipe, le nom de Noureddine Erray lui est soufflé. Depuis Carthage, l'ambassadeur recevait alors un appel lui demandant de rentrer à Tunis. Ça tombait bien, il avait prévu de prendre quelques jours de vacances au pays. Désignation officielle, investiture par le Parlement et prise de fonctions. Première déclaration, tonitruante : « changer, réformer, insuffler un sang neuf ». Incrédules, ses collègues au ministère s'en félicitent, même si les plus avisés restent dubitatifs. Surtout, en prenant comme première décision, le limogeage du chef de cabinet en exercice, « sur instruction », avait-il laissé entendre. La sensibilité à fleur de peau, il ne manquait pas de se plaindre en conseils ministériels de tel ou tel département et, au passage, de pointer du doigt certains médias…
La suite nous la connaissons. Pris de court par la crise du Covid-19, et la nécessité de soutenir la mobilisation des aides internationales, embarqué sur des dossiers délicats, s'empêtrant dans des déclarations excessives devant une commission parlementaire, déclarant que les Tunisiens à l'étranger ne relèvent pas du périmètre de sa compétence, Noureddine Erray ne pouvait être mieux desservi. De plus en plus plongé dans sa bulle, il voyait nombre de questions lui échapper. A un visiteur, président d'un grand groupe économique, il n'avait pas manqué d'exprimer son amertume et son isolement.


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