Grand favori pour le Tanit d'or de la 23ème édition des JCC, le dernier film de Abdellatif Ben Ammar, "Les Palmiers blessés" devait être projeté ce mardi soir au cinéma, le Colisée. 30 ans après "Aziza", le réalisateur tunisien fait ainsi un retour remarqué aux JCC. Le film, une coproduction tuniso-algérienne, tourné à Bizerte, avait été présenté en avant-première, l'été dernier, en marge du festival de Carthage au public tunisien et tout récemment à Alger en présence de la grande résistante algérienne, Jamila Bouhired. Bizerte, hiver 1991, Georges Bush père s'apprête à lancer son offensive contre l'Irak. Un écrivain tunisien confie la saisie de son manuscrit autobiographique à Chama, une jeune diplômée à la recherche d'un emploi...A la lecture du manuscrit, la jeune femme découvre des pans entiers de notre histoire et notamment les évènements de Bizerte. Elle ressent le besoin de plonger encore plus dans les évènements de la guerre de Bizerte, d'autant plus que son père, patriote volontaire, y perdit la vie. Au gré des rencontres, Chama fera la connaissance des vieux militants et camarades de son père, témoins aigris par le temps, las de taire la vérité sur les évènements enfouis dans leur mémoire. "la guerre " de Bizerte constitue la trame du film . Mais A. Ben Ammar ne cherche pas à la revisiter. "Je ne suis pas un historien, mon rôle est de faire des films qui me permettent de rappeler l'importance de l'histoire sans entrer dans les débats et polémiques", explique t-il dans une récente interview. On l'aura compris, ces évènements, il s'en sert comme d'une allégorie pour régler leurs comptes aux « intellectuels sans scrupules (qui) peuvent falsifier l'Histoire à des fins de pouvoirs et d'honneurs immérités.»
