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Mosaïque FM An 7: le rêve réalisé de Noureddine Boutar
Publié dans Leaders le 05 - 11 - 2010

Chemise à rayures et col ouvert, jean gris en velours côtelé, Noureddine Boutar, 46 ans, fondateur avec six autres associés de Mosaïque FM, la première radio tunisienne privée, a le succès modeste. En ce 7ème anniversaire qu'il célèbre à la Coupole en concert ouvert, avec 7 DJ durant 7 heures, (il n'en avait fêté aucun auparavant qu'avec un petit gâteau partagé avec l'équipe), il a accepté, et c'est une première, de se livrer à cœur ouvert, à Leaders.
« Ce regard affectueux et stimulant » du Président Ben Ali, « expression de satisfaction et d'encouragement » mais aussi de responsabilisation, lui donne de nouveaux élans. Pour lui, dans cette industrie de contenu, beaucoup reste à faire, le potentiel, loin d'être saturé, demeure encore large: la radio a encore une plus grande place à occuper. Maintenant que le Tunisien redécouvre ce média et le plébiscite et que de nouvelles stations viennent se lancer, le champ de l'innovation est encore plus ouvert et celui de l'émulation saine et professionnelle, plus stimulant.

Aujourd'hui, Mosaïque FM, c'est 24H/24 de diffusion, avec une équipe de 70 personnes dont 30 animateurs-producteurs, une couverture élargie à l'ensemble du grand Nord du pays, un taux de pénétration atteignant près de 80% et une grande proximité avec l'auditeur. C'est aussi une technique radiophonique moderne pour traiter au mieux les différents genres, entre interviews, reportages, enquêtes, éditoriaux, journaux parlés et débats, et une technologie des plus avancées pour ce qui est des studios, des équipements et de la radiodiffusion. Ses indicateurs de performance se mesurent certes en taux d'audience et en recettes publicitaires, son unique source de financement, mais aussi et surtout à travers le nombre d'appels téléphoniques reçues, de messages vocaux laissés sur le serveur, de visiteurs quotidiens de son site internet (plus de 250 000 visiteurs uniques/jour), ses 100 000 fans en deux mois sur Facebook.
Proximité et interaction avec l'auditeur
Le quantitatif est important pour Noureddine Boutar, mais le plus significatif à ses yeux, c'est cette relation de proximité, de confiance, d'interaction, tissée avec les auditeurs. Lorsque j'écoute les messages sur le serveur vocal, tombant sur un vœu, un bravo, un long soupir, un pleur, une anecdote, et parfois-même quelqu'un qui pousse une chanson, je réalise que nous sommes bien au cœur de la Tunisie et dans le cœur des Tunisiens
La force de Mosaïque FM réside, précisément dans cet ancrage, voulu d'abord de façon intuitive, et soutenu à présent, avec force études d'audience, recherches, analyses, focus-groups et testing. Chaque appel téléphonique reçu est consigné pour être dépouillé et analysé. Les nouveaux habillages de chaînes, comme les nouvelles grilles, concoctés par des professionnels, sont d'abord soumis à l'ensemble de l'équipe, puis testés avant d'être mis sur les ondes.
Pas de sensationnel ! Pas de course à l'audience
«Ici, la communication et le consensus sont en crédo, souligne Noureddine Boutar. Tout se prépare intensivement, les briefings se succèdent et chaque vendredi à 11 heures du matin, c'est toute l'équipe, éditoriale, technique, commerciale et managériale qui est réunie pour de francs échanges. L'essentiel est de se rattraper pour faire mieux. Professionnalisme et éthique sont nos maîtres-mots, pour mériter la confiance de l'auditeur, son respect et sa fidélité. Pas d'improvisation et aucune recherche du sensationnel. Nous ne sommes pas dans la course à l'audience, mais en compétition, avec nous-mêmes d'abord, pour l'excellence. Du coup, tout se pense et réfléchit, tout s'écrit, tout se présente sur les ondes de la meilleure manière possible. Lors de la préparation de chaque émission, nous vivons tous alors un stress positif, une forte pression pour faire plus et mieux et parer à tout imprévu. Mais une fois sur antenne, et ayant bien préparé les dossiers, on est alors à l'aise, détendus, au grand bonheur des auditeurs.»
La vérification est facile à faire. Il est 18 heures, Abdesslam Dhifallah est sur antenne avec son émission mythique « SportsExpress ». On le croyait improviser alors que de son stylo à bille et de son écriture furtive, il avait tout rédigé, même son fameux « Ahlan Bikoum ». Pourtant, deux écrans d'ordinateurs disposés sous son regard de part et d'autre de l'écran, l'assistent, utilement. Le premier, affiche le conducteur de l'émission et de l'ensemble de la programmation du jour (émissions, chansons, plages publicitaires et autres) et, le second, offre une connexion internet à haut débit. S'apprêtant à lui succéder à l'antenne, Mohamed Ali Souissi, s'échauffe dans le salon en design, spécialement aménagé pour les intervenants, en peaufinant ses textes. Cherchant à vérifier une information de dernière minute (qui lancera la tablette Galaxy de Samsung en Tunisie), il passera des dizaines de coups de file, grâce à son carnet d'adresses bien fourni, recoupant les données, s'assurant de la véracité du moindre détail.
Il fallait y croire et y œuvrer
Débarquant très jeune à Tunis, de sa merveilleuse île de Djerba, pour poursuivre ses études en journalisme à l'IPSI, Noureddine rêvait déjà de faire de la radio. Mais, ce fut Slaheddine El Amri qui le prit sous son aile et le plongea avec Faycal Baatout et raouf Mkaddemi, d'abord à El Moussawar, puis Echourouk. Le virus de la presse faisait déjà son effet. Vingt ans après, vingt ans d'apprentissage au quotidien aux côtés, de Si Slah, avec tous les coups qu'on prend et les quelques triomphes qu'on célèbre, le voilà approcher de son rêve et remporter l'autorisation, la mission, de lancer la première radio privée en Tunise. « Tout a été très rapide, raconte-t-il à Leaders. J'ai eu un premier signal de principe, en plein été. Rapidement, j'ai dû commencer à monter le tour de table, à chercher un petit local et sélectionner le matériel de base pour démarrer. Mes maigres économies ne pouvaient suffire pour régler ma quote-part et j'ai dû m'endetter auprès de ma banque. Avant même que la société ne soit juridiquement constitué, je me suis engagé dans la location de l'appartement devant servir de siège et de studio, lancer les travaux, négocié l'acquisition des équipements. C'était début septembre, ramadhan approchait et je me suis donné pour ultime date de démarrage, le 7 novembre 2003. »
«J'allais moi-même au port réceptionner le matériel, que j'emmenais dans ma petite voiture et faisait monter au 5ème étage, sans ascenseur, porté par une foi inébranlable, exalté par le défi, mu par la lourde responsabilité qui m'incombe. Pour tout capital, nous ne disposions que de quelques dizaines de milliers de dinars et de tout notre enthousiasme. Les premiers castings, on les faisait avec un petit micro amateur relié à un vieil ordinateur, sans pour autant nous tromper sur la valeur des dons cachés et des talents prometteurs. Il fallait aussi inventer de nouvelles règles, établir avec les administrations publiques de nouveaux modes de collaboration, et créer de nouveaux styles radiophoniques. Ce fut très passionnant ! »
Plus qu'une radio, une marque et des valeurs
Sept ans après, le succès est là. Le capital initial de 500 000 D a été multiplié par six, pour atteindre 3.5 MD. Le nouveau siège construit, selon les bonnes normes d'une radio moderne a été étrenné il y a deux ans. Le site web a été totalement revampé et sera bientôt lancé, tout comme des applications mobiles pour iPhone, iPad et autres androïdes. Mosaïque a fait école : nombre de jeunes y font leurs premières armes avant de voler de leurs propres ailes, en Tunisie et sous d'autres cieux. Des talents se révèlent : prenez le cas de Sayess Khouk, un humour décapant et inégalé. Passage obligé des grandes stars en gala à Tunis, partenariats avec les évènements majeurs, débats ouverts sur les sujets les plus inexplorés, du chômage à l'impuissance : plus qu'une station radio, c'est devenu une marque, attachante, captivante.
«Mon grand bonheur, dira sincèrement Noureddine, c'est de voir des jeunes s'éclater au micro, faisant reculer, en toute responsabilité, avec finesse et professionnalisme, ce qu'ils prenaient pour tabous. C'est aussi voir cette pauvre dame, souffrante de déficience auditive, rafler le gros lot de 100 millions, de rendre le sourire aux lèvres, de tenir compagnie aux auditeurs esseulés, de mettre du baume au cœur. »
Et les nouvelles radios qui s'installent ? «Marhaba ! S'exclame-t-il. D'abord, Zitouna FM a apporté un réel plus, les autres aussi. C'est ensemble que nous pourrons élargir et enrichir le paysage audiovisuel, s'émuler les uns les autres, innover et aller de l'avant ! L'essentiel est de capter l'attention de l'auditeur, de gagner son oreille et son cœur, de servir la Tunisie et ses idéaux. Un peuple qui écoute la radio, est un peuple qui s'informe, se divertit et s'instruit. C'est notre mission. Nous nous emploierons à l'accomplir avec davantage de créativité et d'abnégation. »


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