Faut-il baisser les bras, fermer l'entreprise et fuir la guerre en Ukraine ? Outre les deux milliers d'étudiants tunisiens qui y étaient établis, plusieurs dizaines d'hommes d'affaires, pour la plupart d'anciens étudiants eux-mêmes, y sont installés. Mariés à des femmes ukrainiennes, pères d'enfants, ayant créé leurs propres entreprises, acquis des biens et développé des affaires rentables, ils ont été surpris par l'invasion et doivent prendre l'ultime décision : rester ou partir ? Combien de temps durera la guerre ? Quels seront ses dégâts et ses conséquences ? Comment se dessinera la nouvelle Ukraine post-guerre? Et quel avenir faut-il espérer ? Autant de questions qui les taraudent. Trois Tunisiens d'Ukraine étaient récemment à Tunis. Ils ont bien voulu accepter de répondre aux questions de Leaders. Taïeb Dridi est chef d'entreprise à Odessa, spécialiste en exportation de céréales et féculents. Mabrouk Tlig, pharmacien à Remada, continue à superviser des affaires familiales d'import-export de produits alimentaires, initiées depuis ses années d'études au Donbass. Ghazi Maherzi, ingénieur, est le chef du bureau de liaison du numéro 1 ukrainien des produits métallurgiques Metinvest, ouvert à Tunis pour l'Afrique du Nord. Tous les trois ne lâchent pas prise et gardent un grand espoir de reprise. Leur hantise, l'arrêt du transport maritime, la hausse vertigineuse des coûts de transport et des frais d'assurance. L'impact sur la Tunisie est significatif, tant sur l'importation des céréales et produits oléagineux que sur les produits métallurgiques. Les prix subiront des augmentations très significatives, mais faudrait-il encore s'assurer de l'approvisionnement et de l'acheminement. Trois parcours, trois récits et un même attachement à la Tunisie et à l'Ukraine.
