Oeil dans la cécité des armes Comment ne pas te voir Oreille dans la surdité des haines Comment te pardonner Visage tous ces cris toutes ces larmes Ils se ruaient sur des vivres pour survivre Ils furent abattus comme des oiseaux sans ailes Ils voulaient échapper à la faim au siège aux raids à la disparition Ils furent noyés dans un bain de sang Ils voulaient courir après l'illusion Ils tombèrent sous les balles de la soldatesque les tirs à profusion Ils voulaient voir le jour ils furent couverts par la Nuit des ombres lâches Ils couraient après un sac de farine Ils furent fauchés comme des épis Ils étaient debout par dizaines ils furent réduits en poussière Qui te souille PAIX Qui te déchire comme un torchon Qui te réduit en corps inertes Qui t'enterre sous les bannières Qui t'endeuille parmi les pierres irriguées de l'âme des innocents Qui te piétine dans la boue sans pluie Pendant que le monde regarde ! (c) Tahar Bekri