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Tunisie: Leçons oubliées des émeutes du pain de 1983-84
Publié dans Leaders le 07 - 04 - 2024

Par Habib Touhami - Le jeudi 30 décembre 1983, jour de marché hebdomadaire à Douz, une échauffourée éclata lorsque nombre d'habitants de la ville ont protesté vivement contre les agissements d'un spéculateur bien connu ayant fait razzia de tout le stock disponible de produits céréaliers. Faute d'apaisement et de réactions proportionnées au niveau local et régional, l'échauffourée dégénéra en une manifestation hostile contre le régime. Parti de Douz, le mouvement s'est vite répandu à Kébili, El Hamma, Gabès, Kasserine, etc. C'est ainsi que «la révolte du pain» de 1983-84 a commencé. Contrairement à ce qui a été dit, aucune main de l'étranger ne téléguidait la révolte et jamais aucune preuve ne fut apportée par la justice qu'une organisation secrète la dirigeait.
En vérité, le mécontentement couvait dans la région bien avant la hausse du pain et des produits céréaliers. Pour dire les choses autrement, la hausse n'a constitué qu'un prétexte, ou mieux, une opportunité. Pour expliquer le déclenchement de la révolte, certains ont avancé la pauvreté qui régnait dans la région. Mais si la pauvreté de la région de Nefzaoua est avérée, d'autres régions de Tunisie sont plus pauvres qu'elle. Pourquoi donc le feu est-il parti du gouvernorat de Kébili et pas d'ailleurs ? D'autres ont donné aux évènements une lecture sociopolitique tenant à l'érosion de la popularité de Bourguiba et à l'incapacité de son régime de s'adapter aux évolutions sociopolitiques et culturelles du pays. D'autres encore ont enfin insisté sur la «hogra» et la nomination dans certaines régions du Sud d'officiers de la garde nationale comme gouverneurs et délégués, mieux «armés» pour y maintenir l'ordre que pour y animer le développement socioéconomique.
Quoi qu'il en soit, quarante ans après les faits, certaines raisons ayant conduit aux émeutes du pain de 1983-84 restent d'actualité. S'agissant des répercussions d'une possible augmentation des prix du pain et des produits céréaliers, l'épée de Damoclès est toujours là puisque l'inadéquation salaires-prix-revenus persiste même si la part des dépenses de consommation en alimentation qui leur sont allouées a baissé dans le budget des ménages, passant de 41,8% en 1980 à 28,9% en 2015. C'est dire que le déclenchement d'une seconde «révolte du pain» en cas d'une hausse sensible des prix du pain et des produits céréaliers demeure possible, sinon probable. Quant à la «hogra», le ressenti reste vivace malgré la «révolution» de 2011.
Venons-en maintenant à la question qui fâche. Pour mettre fin aux émeutes, le Président Habib Bourguiba a pris la décision le 6 janvier 1984 d'annuler la hausse des prix du pain et des produits céréaliers bien qu'il ait été à l'origine de la mesure elle-même. En effet, le Président n'a cessé au cours des semaines précédentes d'exhorter le gouvernement à appliquer au plus vite la hausse en question en restant sourd à tous les avertissements formulés par les uns et les autres. A l'époque, les Tunisiens avaient applaudi en masse à la «sage» décision du Président et considéré «normal» qu'il sape ainsi l'autorité du gouvernement. Singulière interprétation des choses ! Aucun régime ne pouvait sortir indemne d'une reculade aussi peu flatteuse et la suite des évènements l'a amplement démontré. Gouverner, c'est prévoir, dit-on, sauf que dans cette affaire, il n'y a eu que de l'impréparation, de l'imprévoyance et de l'intempérance.


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