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Tunisie: L'héritage dilapidé des pères fondateurs
Publié dans Leaders le 24 - 06 - 2024

Par Habib Touhami - Il devient de plus en plus difficile de se soigner correctement en Tunisie. En cause, l'envolée des coûts de soins, les contraintes de l'hôpital public et le déséquilibre endémique de la carte sanitaire nationale. Il devient tout aussi difficile d'assurer à ses enfants un parcours scolaire linéaire de qualité. En cause, les limites de l'école publique, le corporatisme excessif des enseignants et la cherté discriminatrice de l'enseignement privé. Les pères fondateurs de la République tunisienne, Bourguiba en tête, n'ont pas voulu ça. Leur objectif, au contraire, était de bâtir un système sanitaire dans lequel chacun participe au financement de la santé selon ses moyens et reçoit les soins nécessaires selon ses besoins. Il était aussi de bâtir un système éducatif dans lequel l'école publique joue son rôle d'émancipateur, de moteur du développement socioéconomique et d'ascenseur social.
Malgré le peu de moyens humains, techniques et financiers disponibles à l'Indépendance, les objectifs des pères fondateurs ont été partiellement atteints. C'est au tournant «libéral» du milieu des années quatre-vingt que leur héritage a commencé à être dilapidé. Peu à peu, l'hôpital public a été laissé sans moyens, incapable de remplir sa mission fondatrice. Les caisses de sécurité sociale, la Cnss principalement, ont été appelées à la rescousse, mais cela n'a fait que retarder les échéances. L'argent a fini par imposer sa loi, malgré ou à cause de la Cnam dans la mesure où les dépenses de celle-ci bénéficient à plus de 80% au secteur privé. Le résultat est que plus on est démuni et loin du littoral, moins on est bien soigné. Est-ce une affaire de distorsion entre démographie et économie comme on le dit ou la conséquence de l'abandon d'une conception solidaire de la société tunisienne? Les deux probablement. Aujourd'hui, la santé publique ne garde de réellement public que le nom.
En dépit des apparences et de l'émergence d'une élite intellectuelle et scientifique d'une très grande qualité, l'école publique tunisienne est actuellement plus délabrée que l'hôpital public tunisien. En témoignent le taux élevé d'abandon scolaire, la baisse du niveau de l'enseignement à tous ses cycles et le refus obstiné des syndicats et de l'Autorité publique d'appliquer certaines réformes dont celles préconisées par des institutions spécialisées (PISA par exemple). L'exemple le plus frappant à cet égard est l'entêtement à considérer la baisse du nombre d'élèves par classe comme le remède à tous les maux de l'école publique. C'est d'autant plus illusoire que l'état des finances publiques ne permet pas de recruter plus d'enseignants tout en donnant un coup de pouce sérieux aux salaires. Le pays doit donc choisir et bien choisir. Cela requiert du désintéressement et un sens aigu de l'intérêt national, deux qualités dont les parties concernées semblent insuffisamment pourvues.
Aucun être sensé ne saurait s'opposer par principe à l'intrusion du secteur privé dans les domaines de la santé et de l'enseignement, mais avoir laissé le loup entrer dans la bergerie sans encadrement ou contrôle a été une décision catastrophique pour le secteur public, le type même de la décision purement idéologique. Depuis que le PAS a été adoubé par l'Administration et certains cercles du pouvoir, tout a été sacrifié au bénéfice d'un «libéralisme» forcément vorace et insatiable. Tout a été fait pour que le secteur public dans la santé et l'enseignement périclite ou meure. Tels sont les faits et telles sont nos vraies priorités si nous voulons sauvegarder ce qui reste de l'héritage des pères fondateurs.


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