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Machrek-Maghreb : analogie et dissemblance
Publié dans Leaders le 17 - 12 - 2024

Par Habib Touhami - Le monde arabe a été divisé conventionnellement entre Maghreb et Machrek sans que l'on détermine précisément où finit l'un et où commence l'autre. On peut tout aussi bien le diviser plus prosaïquement entre mangeurs de têtes d'agneau et non mangeurs. Le «bouzallouf» est en effet un mets typiquement berbère que le Maghreb aime et que le Machrek honnit. L'historien Tabari rapporte qu'un khalife abbasside était traité dédaigneusement par ses contemporains de «fils de mangeuse de têtes d'agneau» (ابن آكلة الرؤوس) parce que sa mère était berbère.
Le burnous (abernus en berbère, burrus en latin) constitue lui aussi une frontière séparant le Machrek du Maghreb. C'est toutefois la frontière du couscous qui est la plus connue. Mais dans la mesure où les Français consomment, paraît-il, en moyenne par an et par tête, plus de couscous que les Maghrébins, cette frontière ne tient plus, à moins de la déplacer du côté ponant un peu plus haut que Bruxelles.
Malgré tout, Maghreb et Machrek maintiennent quelques solides convergences. Elles concernent principalement le soutien populaire instinctif à la cause palestinienne et le culte de Fairouz, Om Kalthoum et d'autres encore du domaine culturel. Et la langue arabe, dira-t-on? N'est-ce pas là un liant plus solide encore! Oui, mais de quelle langue s'agit-il? L'arabe littéraire ou l'arabe dialectal? De nos jours, une Maghrébine aura de grandes difficultés à se faire comprendre dans les souks de Bagdad et une Irakienne aura les mêmes difficultés dans ceux d'Alger, de Tunis ou de Marrakech. Seul échappe à la scissure le dialecte égyptien. Quant à l'arabe littéraire, peu d'Arabes le maîtrisent finalement. Cela n'empêche pas le Machrek de contester au Maghreb son bon usage. Pour le Machrek, les Maghrébins, les Libyens exclus évidemment, sont des francophones invétérés.
En dehors de la littérature, de la chanson, du cinéma et des séries TV, rien n'arrime vraiment le Maghreb au Machrek, ni les intérêts économiques, ni les alliances stratégiques, ni la façon de penser et de faire la politique et ce malgré l'alignement de quelques Maghrébins illustres ou inconnus sur les thèses et les pratiques des nationalistes arabes ou du parti Baath. Certes, Le Caire a été à la fin des années quarante du siècle dernier le refuge de plusieurs leaders maghrébins luttant pour l'indépendance de leurs pays; mais ni l'Istiqlal, ni le Néo-Destour, ni plus tard le FLN n'y ont sacrifié leur spécificité. La constitution au Caire du bureau du Maghreb en 1948 ne changea pas les choses. La résurgence de la question palestinienne et les atermoiements de la Ligue arabe concernant le Maghreb (on parlait alors du Maroc et de la Tunisie, jamais de l'Algérie) finirent par convaincre les leaders maghrébins de ne compter que sur eux-mêmes pour se libérer du joug français.
Ce fut la conclusion à laquelle arrivèrent aussi les 22 historiques qui ont déclenché la révolution algérienne. La date du début de celle-ci avait été fixée d'abord au 15 octobre 1954. Mais un membre de la délégation extérieure du Front de libération nationale (FLN) installée au Caire en avait informé Fathi Dib des services secrets égyptiens (le nom de Ben Bella est souvent cité). Pour des raisons de sécurité mais aussi pour ne pas laisser croire au monde que l'Egypte est à l'origine du déclenchement de la révolution algérienne, les six membres de la direction intérieure du FLN (Mostapha Ben Boulaïd, Mourad Didouche, Krim Belgacem, Larbi Ben M'Hidi et le coordinateur Mohamed Boudiaf) changèrent la date pour le 1er novembre 1954. Cette décision connut plus tard une suite plus retentissante quand en 1960, le Conseil national de la révolution algérienne (Cnra) transféra le siège du Gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra) du Caire à Tunis.


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