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Abdelaziz Kacem - L'indexde l'Oncle Sam II : La guerre est un racket
Publié dans Leaders le 12 - 02 - 2025

C'est au prix d'un nombre incalculable de morts et de blessés qu'un cessez-le-feu est instauré à Gaza, depuis le dimanche, 19 janvier 2025. Va-t-il tenir ? Wait and see. Il faut rendre un vibrant hommage à l'exceptionnelle résilience du peuple de Gaza. Mais le bilan est si lourd qu'il serait presque indécent de trop pavoiser : soixante mille morts, des femmes et des enfants en majorité, cent vingt mille blessés graves, auxquels s'ajoute une pléiade de chefs de premier plan de la Résistance gazaouie et libanaise, lâchement éliminés. La coalition américano-sioniste a-t-elle pour autant gagné ? Après plus de 15 mois de bombardement intensif, les combattants n'ont pas arboré le drapeau blanc et aucun Palestinien n'a pris le chemin du Sinaï. Viendra le temps où l'inventaire sera établi et les criminels de guerre Netanyahu et Gallant resteront stigmatisés et poursuivis par la CPI.
II
Dans notre dernier article, nous avons publié les aveux d'un grand banquier américain impliquant les banques occidentales dans tous les conflits armés passés et à venir. Pour ma part, et si terrible que soit la pensée qui guide ces gens-là, il est une réflexion que je retiendrai comme l'un des apophtegmes les plus cyniques des temps modernes : «Lorsqu'un peuple est sur le point de se sentir trop riche, une guerre est nécessaire pour l'arracher à la tentation du bonheur».
III
Je ne sais pourquoi une telle pensée me renvoie immanquablement à la banque Rothschild. Est-ce uniquement parce qu'elle est le principal responsable du drame palestinien ? Quoi qu'il en soit, le monde arabe a aussi ses banquiers louches qui se spécialisent dans le blanchiment du terrorisme. Le 22 décembre dernier, l'un d'entre eux, mais aussi le plus important, vient de rejoindre l'antichambre du Jugement dernier : Youssef Nada, stratège financier des Frères musulmans et responsable de leur diplomatie. Il est notamment le fondateur de la Banque de la piété (Bank al-taqwa). Il faudra qu'on puisse un jour dresser un portrait digne de ses multiples facettes…
IV
Non, je ne suis animé d'aucun antiaméricanisme primaire et j'ai toujours fait la différence entre le peuple américain et son gouvernement. Mais, je me laisse édifier par la pensée des dirigeants américains eux-mêmes. La littérature politique américaine fourmille d'aphorismes bien frappés. Henry Kissinger nous laisse une tout aussi percutante pensée : «Être un ennemi des Etats-Unis est dangereux, mais être son ami est fatal».
Ni le Chah d'Iran, ni Moubarak n'ont tenu compte d'un pareil adage, que l'on pourrait faire remonter au président Harry S. Truman, pour qui «si tu veux un ami, achète un chien».
V
Aujourd'hui, l'Europe est vassalisée. Le général de Gaulle le craignait, qui, en janvier 1969, 3 mois avant sa démission de ses charges présidentielles, recevait en tête-à-tête Paul Balta (1929-2019), journaliste méditerranéen, s'il en fut : «Le commerce, l'économie, la culture, c'est très important, affirme-t-il. Il faut, comme vous le faites dans vos articles, parler de ce qui se fait parce que cela prépare l'avenir, et il faut voir loin. Voyez-vous, il y a de l'autre côté de la Méditerranée des pays en voie de développement. Mais il y a aussi chez eux une civilisation, une culture, un humanisme, un sens des rapports humains que nous avons tendance à perdre dans nos sociétés industrialisées et qu'un jour, nous serons probablement très contents de retrouver chez eux. Eux et nous, chacun à son rythme, avec nos possibilités et notre génie, nous avançons vers la civilisation industrielle. Mais si nous voulons, autour de cette Méditerranée -accoucheuse de grandes civilisations- construire une civilisation industrielle qui ne passe pas par le modèle américain et dans laquelle l'homme sera une fin et non un moyen, alors il faut que nos cultures s'ouvrent très largement l'une à l'autre.»
VI
C'est dans cette perspective que de Gaulle construisait ce que l'on a appelé depuis lors la politique arabe de la France, une politique suivie et développée par ses successeurs de Pompidou à Chirac. Mais les choses ont commencé à se gâter depuis. Aujourd'hui, le dialogue des cultures est bloqué. Avec qui dialoguer et sur quoi ? Nous autres universitaires, penseurs, écrivains francophones, de ce côté-ci de la Méditerranée, nous devons sauver les relations culturelles qui nous lient au pays des droits de l'homme et des lumières. Ces valeurs existent, elles sont résilientes. Il existe encore sur la rive d'en face des personnalités de haute qualité morale et de grande compétence et qu'il va falloir répertorier et soutenir.
VII
Dans la lignée de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, peut-être le dernier des gaullistes, le disait récemment, dans la foulée du génocide à Gaza : «Nous devons faire face à la folie américaine!» Là aussi, qui mieux qu'un illustre Américain pourrait nous dire en quoi consiste cette folie: Smedley Butler (1888-1940) était, selon Mac Arthur, «l'un des vrais grands généraux de l'histoire américaine». Soldat le plus décoré de l'armée, par deux fois, le Congrès lui a décerné la médaille d'honneur, son nom est donné à la base américaine d'Okinawa et au camp d'entraînement actuel des Marines dans l'Etat de Virginie. En 1935, il a eu le courage et l'honnêteté de publier ses mémoires sous un titre sans ambiguïté, War is a racket (La guerre est un racket). Plus explicite, il fustige l'impérialisme américain en Amérique latine et ailleurs.
VIII
«J'ai effectué 33 ans et 4 mois de service actif, écrit-il, et durant cette période, j'ai passé la plupart de mon temps en tant que gros bras pour le monde des affaires, pour Wall Street, et pour les banquiers. En bref, j'étais un racketteur, un gangster au service du capitalisme. J'ai aidé à sécuriser le Mexique, plus particulièrement la ville de Tampico, au profit des groupes pétroliers américains, en 1914. J'ai aidé à faire d'Haïti et de Cuba un endroit convenable pour que les hommes de la National City Bank puissent y faire des profits. J'ai aidé au viol d'une demi-douzaine de républiques d'Amérique centrale au bénéfice de Wall Street. J'ai aidé à purifier le Nicaragua au profit de la banque américaine Brown Brothers de 1902 à 1912. J'ai apporté la lumière en République dominicaine au profit des entreprises sucrières américaines, en 1916. J'ai livré le Honduras aux entreprises fruitières américaines, en 1903. En Chine, en 1927, j'ai aidé à ce que l'entreprise Standard Oil fasse ses affaires en paix ». Et de ramasser tous ces exploits en trois phrases : «Quand je repense à tout ça, avoue le général, je pourrais donner à Al Capone quelques conseils. Le mieux qu'Al Capone pouvait faire, c'était de racketter trois quartiers. Moi, j'agissais sur trois continents» «(I could have given Al Capone a few hints. The best he could do was to operate his racket in three districts. I operated on three continents)».
Abdelaziz Kacem


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