Eclectique, captivante et prometteuse. C'est ainsi qu'on peut qualifier l'exposition de groupe tenue à la Galerie Guermassi à Tunis. Eclectique, car elle réunit plusieurs genres artistiques, captivante par la singularité des travaux et des sujets abordés et prometteuse surtout par le niveau élevé découvert chez nos artistes plasticiens qui ne cessent de nous surprendre par leurs techniques et leurs styles. Cette exposition réunit 09 artistes et 17 tableaux dont les techniques sont diverses, allant de la peinture à l'huile et l'acrylique à la gravure sur bois en passant par la tapisserie. A vrai dire, certains noms sont connus du public, d'autres le sont moins, ce qui dénote une certaine volonté du galeriste de faire participer les nouveaux artistes pour qu'ils présentent leurs travaux au public, histoire de les faire mieux connaître. Ali Batrouni participe par une toile unique intitulée « Tunistan » qui nous fait découvrir des sensations nouvelles, à mi-chemin entre esprit et matière, entre réel et imaginaire, entre le temporel et l'atemporel. Il opte pour des techniques mixtes. Sa peinture est faite surtout de traits et de signes où les couleurs sont de moindre importance. Rappelons qu'Ali Batrouni, est né en Tunisie en 1960. Après avoir étudié à l'Académie des Beaux Arts à Rome, il a exposé en France (Paris, Bordeaux, Quimperlé), Suisse (Saint-Gall) et en Allemagne (Berlin) ainsi qu'en Autriche et en Italie. De retour en Tunisie, il s'installa à Hammamet où il créa la Galerie 33. Lotfi Ben Salah, un autre artiste qui est présent avec deux tableaux aux techniques mixtes, portant le même titre « Apocalypse » où l'on peut voir des personnages stylisés qui expriment aussi bien le côté plastique que dramatique, du fait que l'auteur de ses deux toiles est aussi dramaturge et essaie de rapprocher l'art plastique à l'art théâtral Abdessattar Abrougui, cet artiste-poète est présent avec deux tableaux « Transition » et « Chronos » où l'on distingue des formes et des signes géométriques, empruntés à sa vocation première en tant que professeur de mathématiques et qu'on peut assimiler à des images métaphoriques semblables à celles qu'on retrouve dans ses poèmes. Cependant, en contemplant ses travaux, on a la sensation que sa vocation artistique l'emporte largement sur celle du mathématicien ou du poète. Zine Harbaoui est l'un de ces artistes peintres qui passe pour un grand portraitiste qui adore brosser des portraits réalistes issus du quotidien et du milieu où il vit. Dans ses deux tableaux exposés, ayant pour titre ; « Ambiance » et « Bar Aouissou Sousse », il relate deux scènes dans un bar plutôt populaire où ces gens, fatigués par la besogne, s'y rendent pour s'émécher et oublier leurs tracas autour d'un verre : on y distingue des hommes attablés, d'autres debout accoudés au comptoir et, chacun semble jouir de son moment. Né en mai 1952 Harbaoui réside actuellement à Sousse, il est membre à la fois de la fédération tunisienne des artistes plasticiens(FTAP) et de l'union des artistes plasticiens tunisiens (UAPT).Féru de peinture depuis son jeune âge, sa toute première exposition remonte à 1979 .Elle sera suivie, jusqu'en 1996, d'un nombre important de participations culturelles à travers plusieurs villes tunisiennes telles que Tunis, Sidi Bou-Said, Monastir, Sfax et Sousse. Par ailleurs, il participa à un bon nombre d'expositions collectives d'art contemporain en Tunisie et en Suisse (union internationale des postiers artistes peintres). Ali Zenaidi, le plus connu dans le monde des arts plastiques, nous offre à voir deux toiles qui illustrent de saisissantes scènes de plage ainsi que des scènes émouvantes concernant la femme.Elles s'intitulent « Maternité à la plage » et « Jeune fille à l'oie » Dans les deux ouvrages, on distingue la prépondérance du bleu, couleur de la mer, et surtout une abondance de lumière. Meriem Kallel, Yosra Mzoughi, Soukeina Sassi et Houda Rejeb marquent la présence féminine dans cette exposition collective. Chacune se distingue dans un genre particulier. Meriem Kallel s'intéresse aux formes et aux signes pour donner un résultat harmonieux à ses deux œuvres sans titre. Houda Rejeb se contente d'exposer une tapisserie assez grande, ce métier d'hier, d'aujourd'hui et de demain dont on aura toujours besoin pour le décor de nos foyers. Des figures humaines et animales couvrent la surface du tapis avec des signes, des lignes et des formes confuses et disparates font partie de la trame. Soukeina Sassi s'illustre dans ses deux travaux gravure sur bois, ayant pour titre « Illusion » et « Regard », où une nouvelle démarche expérimentale est manifeste dans sa pratique artistique. Enfin, c'est Yosra Mzoughi qui participe avec trois toiles de peinture à huile, présentant trois portraits de femmes, intitulés respectivement « L'éternel retour », « Femme bleue » et « Rose, la vie devant soi ».On y voit la vigueur des traits et la force des couleurs. Disons enfin que cette exposition nous a permis de découvrir des artistes émergents qui s'expriment en toute liberté à côté de leurs ainés, artistes confirmés .