Le gouvernement tunisien mène une course contre la montre pour se procurer des ressources financières à même de renflouer les caisses de l'Etat. Entre le déficit inquiétant des finances publiques, les pressions sociales et les conditions imposées par le FMI (Fonds monétaire international) au titre du mécanisme élargi de crédit approuvé en mai dernier, le gouvernement s'affaire. Les réformes prescrites par l'institution de Bretton Woods en vertu d'un commun accord avec la partie tunisienne continue d'alimenter la polémique. Entre temps, l'institution financière internationale presse les décideurs tunisiens d'accélérer le rythme des réformes. En effet et au terme d'une mission de consultation du Fonds ayant séjourné à Tunis du 28 octobre au 10 novembre 2016 Björn Rother, a mis l'accent sur les priorités économiques du gouvernement Chahed à savoir : contenir l'augmentation effrénée de la dette publique, qui dépasse 60% du PIB, l'adoption d'une loi de finances 2017, le maintien du déficit global et des dépenses courantes à des niveaux viables, l'élaboration des mesures fiscales à moyen terme, et l'approbation d'une stratégie globale de réforme de la fonction publique . A rappeler que les discussions avec les autorités tunisiennes sur l'ensemble de ces questions se poursuivront depuis Washington. Carences au niveau de la transparence du budget de l'Etat Les finances publiques restent la priorité absolue du gouvernement pour contenir la crise économique. Et pour pallier ses insuffisances, le gouvernement tunisien a sollicité les services du FMI afin de procéder à une évaluation de transparence de ses finances sur la base du Code de transparence des finances publiques du Fonds. Les résultats du rapport ont été publiés la semaine dernière. Il ressort de ce rapport que la plupart des pratiques tunisiennes en matière d'informations financières sont élémentaires ou satisfaisantes. « Des insuffisances significatives existent entre les bonnes pratiques internationales et la situation actuelle en Tunisie et requièrent des réformes dans plusieurs domaines », souligne le rapport. Les principaux problèmes de transparence des prévisions financières se situent à la périphérie du budget de l'Etat central : les budgets annuels des organismes de protection sociale ne sont pas communiqués, y compris dans la documentation budgétaire. Le FMI recommande à ce titre l‘intégration des budgets des caisses de protection sociale dans les lois de finances annuelles, en annexant les budgets des trois caisses de protection sociale dans la documentation budgétaire, l'amélioration de la qualité des prévisions financières tout en tenant compte, dans un cadre global, de l'ensemble des interactions entre les différentes variables macroéconomiques susceptibles d'influencer les agrégats budgétaires et la mise en place d'une procédure d'évaluation indépendante et l'adoption régulièrement des objectifs chiffrés de recettes et de dépenses globales.