Le député Tarek Fttiti a présenté, hier, sa démission de la présidence du bloc parlementaire de l'Union patriotique libre (UPL). Cette démission survient à des accusations adressées à Fttiti qui aurait tenté de faire main basse sur le parti au début de la semaine dernière. A la suite de cette information, le directeur exécutif de l'UPL, Nabil Sebï, a assuré, lors d'un passage radiophonique, que les cadres du parti ont réussi à maîtriser la crise et que Tarek Fttiti est innocent de tout soupçon. Moins de soixante-douze heures plus tard, le concerné dépose une démission des plus significatives : qu'un député démissionne de la présidence d'un bloc cela signifie qu'il se déclare désintéresser du parti et toutes ses structures. Contactée par Le Temps, la porte-parole de l'UPL, Samira Chaouachi, a tenté de nous convaincre que cette démission est surtout causée par des raisons personnelles. Selon Chaouachi, Tarek Fttiti aurait eu l'envie de quitter le poste de président du bloc parlementaire de l'UPL à cause de toute la fatigue et de tout le temps que lui demande son implication dans ce poste. La porte-parole du parti a déclaré que le bloc se réunira aujourd'hui même avec Slim Riahi afin d'élire un nouveau président. Questionnée sur le lien entre cette démission et les accusations qui ont été portées à l'encontre de Fttiti le week end dernier , Samira Chaouachi a assuré que l'organe de presse ayant relaté cette information ne s'est basé sur aucune information vérifiée. La dernière partie des propos de Samira Chaouachi est en contradiction avec ceux de Nabil Sebï qui n'a nié, à aucun moment de son interview radiophonique, l'existence d'une crise entre certains membres du bloc parlementaire et les cadres du parti. En tous cas, l'historique du parti en matière de crise et de démission nous permet d'avoir une idée sur l'état des lieux de sa cuisine interne. Cela a commencé avec l'ancien ministre du Sport et de la jeunesse au sein du gouvernement d'Habib Essid, Maher Ben Dhia. Suite à la défaite de l'équipe de football qu'il préside, Slim Riahi avait attaqué, médiatiquement, son ministre et a fini, quelques jours plus tard, par le limoger du parti. Par la suite, est venu le tour de Hatem Euchi, ancien ministre des Domaines de l'Etat au sein du même gouvernement. Alors qu'Euchi poussait l'UPL vers la participation et le soutien du gouvernement d'union nationale, Slim Riahi faisait tout pour retarder la décision du parti. Hatem Euchi, qui venait d'être nommé secrétaire général du parti, avait fini par laisser tomber en présentant, lui aussi, sa démission. Les exemples sont assez nombreux chez l'UPL qui occuperait, s'il y avait un classement pareil pour les partis politiques tunisiens, la deuxième place – après Nidaa Tounes qui garde fièrement la tête du même classement – des partis ayant connu le plus de crises et le plus de démissions. Viendrait après le Mouvement projet pour la Tunisie, de Mohsen Marzouk, qui, d'ailleurs, semble aller de pas sûr vers la fusion ou l'alliance avec l'UPL.