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L'allégorie d'une Tunisie malade des temps modernes
Publié dans Le Temps le 15 - 12 - 2016

Les Rapaces « Al Kawasser » est une nouvelle création théâtrale signée Hamadi Mezzi, produite par Dar Sindbad, sous la direction de Yassine Mezzi. Les rôles sont interprétés par un bon nombre de comédiens ressortissants de l'Institut des Arts Dramatiques. La première représentation a été donnée le 6 décembre 2016, sur le plateau du 4ème art en présence d'artistes et de professionnels du théâtre.
La synopsis présente une jeune femme qui aspire à réaliser un projet, tant de fois avorté, en dépit des initiatives de ses prédécesseurs. Il s'agit de rendre vie à une source d'eau asséchée. L'aventure est périlleuse, car à chaque fois que quelqu'un tentait de concrétiser le projet, il est interrompu et condamné à mort, avant même d'atteindre le lieu, par des bandes et des clans. La jeune femme rebelle et têtue, tient à accomplir sa mission malgré les entraves et les chantages inacceptables qu'on lui imposait. Pour le bien de l'humanité, et afin de propager la vie, le bonheur et l'amour entre les hommes, elle affronte, toute seule, les mentalités masculines égoïstes, rétrogrades et obsédées.
Le canevas de la pièce paraît simple néanmoins si profond. Il déclenche des bifurcations de lecture qui renvoient à des interprétations sociale, politique et psychologique. C'est une parabole servant à la démonstration d'une vérité socio-politique de la Tunisie d'ici et maintenant, voire de tout pouvoir voulant s'approprier un bien commun, au profit de son propre intérêt ou de son groupe restreint.
Les rapports entre les personnages sont déterminés par la tension et le conflit. S'il y a connivence, c'est par faiblesse et subordination au plus fort. En effet, au nom du pouvoir et de la souveraineté, les actes les plus atroces sont commis, des massacres et des amputations de membres de celui ou de ceux qui osent s'insurger contre les règles définies et dictées par le plus puissant. La hiérarchie impose la dépendance et la servitude d'un clan à l'autre. A partir de cela, les psychologies des personnages se dénudent, leurs frustrations, leurs fantasmes, leurs pulsions, leurs refoulements et le désir de compensation de ce qui leur manque. Chacun aspire à le combler, coûte que coûte, au détriment des valeurs sociales et de l'éthique de la vie commune.
Le cadre spatio-temporel de la pièce est vague. Le dramaturge et metteur en scène Hamadi Mezzi, a conçu sa pièce à partir d'une sémiologie et des références qui installent le spectateur dans le cadre réel par le truchement d'un cadre fictif. Aucune indication précise ou réelle, excepté les référents, khadra,(prénom-couleur), l'âge 3000 ans. Ceci justifie bel et bien qu'il s'agit d'une Tunisie, une civilisation vieille de 3000 ans, départagée par des quelconques, des forces antipodes (le territoire désertique, et l'autre glacial) renvoyant aux partis politiques aux projets divergents au gré des idéologies et qui voulaient s'approprier et assujettir le pays pour leurs propres intérêts, leurs calculs étriqués, même au prix d'entraver le progrès du pays. La femme qui veut avancer, demeure esclave de leurs caprices et de leur égocentrisme. Cette jeune khadra représente aussi la femme tunisienne moderne qui menait le combat malgré toutes les entraves, malgré la mentalité phallocratique qui la réduit à un corps charnel ; elle milite pour une Tunisie progressiste.
Cependant, la pièce ne révèle aucune fin du parcours de cette héroïne. On ignore si elle finira par accomplir sa mission ou pas. En tout cas, ceci est un choix du metteur en scène de ne pas porter un jugement, car ceci correspond en réalité au sort de la Tunisie, encore ambigu. Ce pays tâtonne encore, subsiste à chaque fois qu'il faillit s'engouffrer dans les ténèbres. Et c'est toujours la femme qui tente de le sauver.
Esthétiquement, le jeu des comédiens témoigne d'une bonne direction et d'une mise en espace bien étudiée. Chaque déplacement, chaque mouvement se juxtapose à un autre, en gardant le rythme et l'énergie. Tout le plateau est exploité de manière à avoir l'impression que l'espace se démultiplie, s'élargit, s'étend en fonction de la présence des comédiens, de la lumière et de la bande sonore qui incarne les étendus des conflits. Le public a applaudi les prestations des comédiens, leur excellente diction de la langue arabe littéraire. Leurs costumes sont révélateurs de leurs caractères, de leurs tics, de leurs frustrations, de leurs fantasmes et de leur fragilité... C'est une pièce à voir et à revoir...


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