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« J'ai envie d'entrer dans ce labyrinthe terrifiant qu'est le vide de la scène »
Publié dans Le Temps le 21 - 12 - 2016

L'homme de théâtre Fathi Akkeri revendique un théâtre alternatif qui s'affranchit des canons esthétiques prédéfinis. Dépassant les conventions systématisées, Il demeure à la quête d'une nouvelle expression théâtrale subversive, par le truchement de différents types de langage scénique, linguistique, corporel, sensoriel... toujours à la conquête d'une géographie encore défrichée du corps du comédien, il tente de le cultiver afin de stipuler de nouvelles interprétations de ce corps, ses matérialisations, ses transcendances, ses reliefs, ses creux, ses pulsions, sa rigidité, sa mollesse, en expérimentant des modalités expressives médiatrices du sens et du non-sens...
Après la représentation au 4ème art de sa nouvelle pièce « Femmes...d'amour et de résistance », dramaturgie de Mériem Jlassi Akkeri, nous l'avons rencontré, pour parler du concept théâtre alternatif, de sa perception de l'esthétique théâtrale et du discours qu'il désire véhiculer à travers son théâtre. Interview.
Le Temps : Qu'entendez-vous par « théâtre alternatif » et où réside la rénovation dans votre représentation « Femmes...d'amour et de résistance » ?
Fathi Akkeri : Dans un spectacle, Il y a deux dimensions : le visible et l'invisible. L'alternatif réside au niveau de la dimension invisible qui est plus décisive pour moi, que la dimension du visible pour le public. En effet, le « off » de la scène est plus important que le « in ». Ce sont les paramètres objectifs de mon parcours, celui d'un artiste praticien, universitaire qui interroge plus qu'il ne transmet des certitudes. J'essayais de fusionner entre la formation, la création ou la production selon Walter Benjamin, et la recherche appliquée. A travers un accès sur l'acteur et particulièrement sur le corps qui est d'après moi, une matière et non plus une idée, je prépare un individu non seulement à jouer, à interpréter, mais notamment à créer un artiste nouveau, un citoyen à valeur nouvelle qui engendrait un théâtre nouveau ou une esthétique nouvelle. Sur le plan de la recherche appliquée, j'essaie d'interroger le langage, et les crises de la représentation, de la représentativité citoyenne, de la communication, de la faillite du langage, de tout ce qui relève de la représentation et du spectacle théâtral. Bref, l'invisible, c'est ce qui décide le parcours de la genèse du spectacle. Donc, dans ces trois paramètres, j'interroge la création, la pédagogie de la création. D'ailleurs, ce travail est un triptyque qui a commencé par « Affrontements », ensuite « performances d'amour et de résistance », qu'on a joué dans des lieux à la librairie el kiteb, au café-théâtre, dans les grottes de Hawaria et au théâtre et enfin « Femmes d'amour et de résistance ».
Et pourtant, la réussite n'est pas toujours garantie ?
Mais justement ! je veux savoir pourquoi je fais des échecs, pourquoi ça ne marche pas, alors que si je veux être cuisinier comme les meilleurs cuisiniers du théâtre en Tunisie, je pourrai l'être ! En Tunisie, le théâtre existe depuis plus que 100 ans, or, jusqu'aujourd'hui, il n y a aucun créateur de théâtre, il n'y a pas de créateurs de spectacles, d'une esthétique nouvelle, il n'y a que des faiseurs de spectacles !
Et vous demeurez au niveau de l'expérimentation ?
L'expérimentation est au quotidien, c'est un mode de vie, qu'elle soit dans le quotidien ou sur scène. je ne fais qu'interroger et vivre ce que j'interroge. dans ceci, il y a quelque chose de très raffiné qui ne se dit pas, mais qui se vit. c'est le plaisir du désir, c'est-à-dire le plaisir de l'insatisfaction. Roland Barthes définit le plaisir comme permanence de la satisfaction et le désir comme permanence de l'insatisfaction ; peut-être par plus de complexité, ou de perversité, je considère que je suis dans le plaisir du désir.
Et vous partager cette émotion avec le spectateur ?
A partir du moment où je lui présente cette marchandise immatérielle comme disait le deuxième bâtisseur du théâtre, Brecht, le spectateur en fait ce qu'il veut ; elle devient sa propriété.
Et si le spectateur n'arrive pas à percevoir cette dimension invisible que vous jugez cruciale dans le spectacle ?
Il n'est pas obligé de la percevoir, mais il va sentir quelque chose, peut-être au niveau du discours, du jeu, etc. Il va réagir comme tout spectateur professionnel ou accidentel du théâtre. Il est de plus en plus évident que le spectacle a une particularité, il n'est pas populaire au sens facilité d'accès. Contrairement à Fadhel Jaibi, qui a emprunté de Vitez ou de Planchon le slogan « théâtre élitaire pour tous », moi, par provocation et subversion, je reprends à mon compte un théâtre populaire pour l'élite qui a fait faillite, qui a été vidée de l'époque de Ben Ali, et actuellement salie par l'émergence des « islamistes » et d'autres opportunistes.
A suivre( ...)
Entretien conduit par


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