L'ancien casino d'Hammam-Lif accueille une exposition photographique d'Alya Mlaïki sous le thème de « 3ni 3la Tounes. » Et il ne faut pas croire que ce lieu, malheureusement abandonné depuis des lustres, ait rouvert après une rénovation totale ! Il s'agit seulement d'un coup de cœur d'une jeune tunisienne installée à Paris pour l'ancien casino d'Hammam-Lif, qui a été également un hôtel et un bar dans le temps. Après avoir retrouvé le pays au mois de septembre, où elle a pris plusieurs photos, Alya Mlaïki, de par sa fascination par ce lieu magnifique porteur d'une histoire extraordinaire, a tenu à y exposer. M. Béchir Boukani, président de l'Association des créateurs d'Hammam-Lif, qui siège et s'active dans l'ancien casino, lui en a ouvert les portes. Un geste qu'elle salue bas. Pour cela, elle a monté tout son travail à Paris avec la précieuse collaboration de son amie Maureen Angot, artiste professionnelle multidisciplinaire. L'exposition occupe deux salles situées au premier niveau de ce palais, que M. Boukani voudrait rebaptiser « Palais de la culture. » Ce dernier est un monument classé par un arrêté datant du 1er septembre 2000 et paru au JORT. Mais depuis, rien n'a été réalisé pour le sauver d'une mort lente ! Le délabrement s'y accroit de jour en jour, d'autant plus que ce château de style mauresque, est situé au bord de la mer et est sujet, de ce fait, aux effets de l'humidité et de l'érosion fatale. Les parties concernées, à savoir : la municipalité, la société civile et les mécènes n'ont pas encore bougé le petit doigt pour secourir ce lieu datant de la fin du dix-neuvième siècle et qui appartient à l'histoire de la Tunisie ! Il lui faudra une somme colossale pour qu'il soit remis sur pied et exploité comme musée, centre culturel, ou même en salle de fêtes pour qu'il puisse rester vivant avec une maintenance accrue. Un geste et un cri Alya Mlaïki nous fait découvrir les résultats de ses pérégrinations à travers plusieurs lieux de la Tunisie. Elle fixe également les attitudes de personnages, insiste sur des détails du quotidien, en gros plan. C'est le langage du cœur qui se dégage à travers ses multiples travaux. Ces derniers sont exposés dans la grande salle réaménagée par l'artiste. En outre, l'exposition est visible par écran interposé installé dans une seconde salle. Une bande sonore accompagne le défilement des photos. Le visiteur reconnaîtra la voix du chanteur et musicien tunisien Dhafer Youssef, spécialisé dans les chants soufis. Une atmosphère de silence et de recueillement. Puisse cette exposition attirer l'attention les gens concernés sur l'état de délabrement dont souffre l'ancien casino d'Hammam-Lif qui manque également de climatisation. Car on y gèle à l'intérieur ! Le geste de la photographe Alya Mlaïki est un cri pour la sauvegarde de ce lieu historique qui appartient à tous les Tunisiens.