En exposant ses œuvres au Casino de Hammam-Lif, Alya Mlaïki fait d'une pierre deux coups. Les initiatives qui consistent à s'approprier les lieux publics et à les transformer en des espaces artistiques se sont multipliées ces derniers temps, et tant mieux. La dernière en date fut accomplie par Alya Mlaïki, une férue de photographie, avec la collaboration de la directrice artistique française Maureen Angot, et «3ini 3la Tounes/My Eyes on Tounes» est née la nuit du 29 décembre 2016, une exposition photos qui a eu le mérite de réhabiliter un espace totalement oublié de la banlieue sud, «le casino de Hammam-Lif». «3ini 3la Tounes / My Eyes on Tounes» a permis aux invités de voyager à travers les diverses photos exposées, représentatives de nombreuses villes tunisiennes. C'est ensemble que Alya et Maureen ont vécu cette immersion artistique intense. Une expérience où les premières fois s'y sont accumulées : première collaboration, visiblement fructueuse, entre Maureen et Alya. Cette dernière, passionnée d'art, qui vit en France, partage également pour la première fois ses œuvres avec un public tunisien. Elle a pris l'initiative également d'exposer dans l'enceinte d'un joyau patrimonial et historique de la banlieue sud de la capitale, à Hammam-Lif, ville privilégiée des beys qui pullule d'édifices historiques en voie de perdition, ressuscitant ainsi un endroit à vocation historique hors du commun et presque inexploité de nos jours. Une première pour Maureen, sa coéquipière qui débarque en Tunisie pour la première fois spécialement pour découvrir le Casino mythique de la ville. «Ce lieu abrite seulement les activités d'une association d'artistes amateurs, «Les artistes d'Hammam-Lif», dirigée par M. Béchir Choukani, le président de l'association, qui m'a permis d'exposer ici», déclare Alya, lors de son vernissage, qui s'est étalé sur 6 heures, le temps d'un après-midi dans l'enceinte même du casino. Elle poursuit : «Je ne suis pas originaire de cette ville. J'ai toujours vécu au Bardo, mais ma fascination récente pour cet édifice en particulier n'a pas de limites. Lorsque je l'ai découvert, par hasard il y a quelque temps, j'ai été à la fois sublimée, envoûtée mais aussi effarée par l'état du lieu. Ce qui me lie à ce patrimoine doit relever du mysticisme ! Mon objectif principal était d'organiser quelque chose ici, sur place principalement, afin de vivifier aussi les activités culturelles qui peuvent s'organiser en banlieue sud, de l‘autre côté de la capitale, et pas uniquement du côté de la banlieue nord». L'exposition baptisée «3ini 3ala tounes/My eyes on Tounes» garantit une évasion photographique exceptionnelle et permet de découvrir les coins et les recoins de quelques villes phares tunisiennes à travers le regard d'Alya Mlaïki. Malgré quelques photos qui peuvent paraître «clichétiques», par moments, on finit par se laisser séduire par les portraits et les divers instants de vie immortalisés par la photographe. L'expo sera présentée à Paris prochainement, courant 2017, et à Arles, la capitale française de la photographie. Faute de temps, d'engagements et de contraintes d'ordre géographique, le vernissage n'a pu être étalé sur plusieurs jours, mais l'éventualité de revivre l'aventure toujours au Casino ou ailleurs n'est pas exclue.