Présentation et discussion des œuvres d'écrivains ou de poètes tunisiens d'expression française. C'est dans cette perspective que le club de francophonie vient d'être créé au sein de l'Association Culturelle Ibn Arafa. Le Club se veut un lieu de rassemblement mensuel de groupes d'individus passionnés de la lecture française autour d'un ouvrage présenté et discuté avec son auteur. L'objectif est donc de tisser les liens avec les francophones et les francophiles pour leur faire découvrir l'univers de la littérature française en privilégiant le dialogue, le partage et l'échange puisque chaque rencontre est accompagné d'un débat entre l'auteur du livre présenté et les assistants. Nous avons rencontré Mme Fethia Brour, présidente du nouveau club, qui nous a fourni les informations suivantes : « C'est le nouveau club de l'Association Culturelle Ibn Arafa de Tunis qui comprend d'ailleurs plusieurs autres clubs et dont la responsabilité revient au poète Souf Abid. En me demandant de créer ce club, l'Association voulait élargir son éventail culturel pour s'ouvrir sur d'autres cultures. Nous avons inauguré le nouveau club le 30 octobre dernier en présence d'un bon nombre d'écrivains tunisiens et d'hommes de lettres ainsi que des passionnés de littérature francophone. Et depuis nous avons organisé deux rencontres et celle d'aujourd'hui est la troisième...» Il est à rappeler que Fethia Brour est écrivaine d'expression française, elle a déjà publié trois recueils de nouvelles intitulés respectivement «Par amour», « Faits divers» et «Etrange rencontre». Quant à cette troisième rencontre, elle s'est déroulée autour de deux recueils de poésie de Mokhtar Amraoui. Il s'agit de «Arpèges sur les ailes de mes ans» publié en 2010 et «Le souffle du ressac » publié en 2014. « Dans le premier recueil, nous a déclaré le poète, il s'agit, d'une alternance entre l'engagement et le romantisme et parfois de la philosophie: il y a donc des poèmes explicitement engagés (pour la liberté, contre la torture, contre l'exclusion sociale...), il y a également l'ouverture sur le monde... Vous y trouverez des poèmes qui ressemblent à des haïkus (très courts) et des poèmes fleuves (très longs) qui atteignent parfois onze pages. Concernant le second recueil, dans le titre, on note déjà le mot « Souffle » qui est d'ailleurs une évocation poétique profonde et le mot « ressac » qui renvoie à ce qui s'est passé après le 14 janvier 2011. J'ai enseigné le français pendant trente cinq ans et je suis actuellement à la retraite ! Je vis à Bizerte depuis 1965, mais je suis né à Mateur, j'ai donc une double inspiration: rurale et maritime. Vous trouverez les empreintes de cette double appartenance dans ma poésie.» Lors de cette rencontre, le poète a déclamé certains de ces poèmes en se faisant accompagner par les sons de la guitare. Pour donner un avant-goût aux lecteurs, nous avons choisi cet extrait de son poème intitulé «Chagrin d'oued» (Il s'agit de Joumine, un oued qui traverse sa ville natale, Mateur): «Ô ne pleure pas ! Mais ne pleure plus ! Chasse, donc, tes détresses ! Patience, car, un jour, tout cesse, Dans ces roulis de la vie ! Rendors-toi, dans ton lit, Mon oued et oublie!»