Mohamed Zran sera avec "Lilia, une fille tunisienne" le seul représentant de notre pays à la compétition officielle des longs métrages du Festival du cinéma africain de Ouagadougou. Et pourtant, cette manifestation a une grande importance symbolique pour le cinéma tunisien et des liens historiques forts avec les JCC... Festival siamois des Journées cinématographiques de Carthage, le Festival panafricain du cinéma (Fespaco) aura lieu du 25 février au 4 mars à Ouagadougou, au Burkina Faso. Il s'agit de la 25ème édition de cette manifestation née en même temps que les JCC afin de souligner les synergies et la convergence de tous les cinémas africains dans les années soixante. Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts avec des JCC qui abandonnent peu à peu leur vocation originelle pour une identité floue et un Fespaco qui continue pour sa part à entretenir le rêve d'une cinématographie africaine intégrant l'ensemble du continent. Le palmarès de la session écoulée du Fespaco faisait d'ailleurs la part belle à deux cinéastes maghrébins avec un Etalon de Yennenga allant au Marocain Hichem Ayouch et à l'Algérien Belkacem Hadjaj. Le cinquantenaire du Fespaco Cette édition 2017 du Fespaco rassemblera 20 films de fiction et de long métrage dont une seule oeuvre tunisienne, "Lilia, une fille tunisienne" de Mohamed Zran. Seul film tunisien en compétition à Ouagadougou, cette oeuvre de Zran portera donc les couleurs tunisiennes et se contentera probablement de témoigner d'une simple présence. En effet, le fait qu'un seul film tunisien ait été sélectionné pour la compétition officielle témoigne soit de la démobilisation des réalisateurs en ce qui concerne le Fespaco soit des critères de sélection auxquels les candidatures tunisiennes n'étaient pas conformes. Nous verrons si cette quasi-absence sera confirmée dans les deux autres compétitions qui concernent les documentaires et les courts métrages dont la teneur sera annoncée cette semaine par les organisateurs du Fespaco. En tout état de cause, cette présence tunisienne au Fespaco a une grande importance symbolique et il est à souhaiter que la délégation tunisienne n'ira pas faire de la figuration mais plutôt des contacts solides pour les prochaines JCC. L'Algérie et le Maroc seront pour leur part bien présents au Fespaco. Le Maroc sera représenté par "A mile in my shoes" de Said Khalaf et "A la recherche du pouvoir perdu" de Mohamed Ben Souda. Les deux fils algériens présents sont "Le puits" de Lotfi Bouchouchi et "Les tourments" de Sid Ali Fettar. Quatorze pays participent à la compétition officielle de ce 25ème Fespaco, celui du cinquantenaire. On notera la présence des pays francophones et anglophones et aussi de la Gouadeloupe. La Côte d'Ivoire sera l'invité d'honneur de cette session à laquelle participeront aussi le Sénégal avec le très attendu "Félicité" d'Alain Gomis qui sera aussi à la prochaine Berlinale et "Wulu" du Malien Daouda Coulibaly déjà présent au festival de Toronto. En perspective des prochaines JCC La compétition sera très ouverte à Ouagadougou, en attendant d'en savoir plus sur les documentaires et courts métrages en lice. Par ailleurs, le marché international du cinéma et de la télévision aura bien lieu dans le cadre du festival alors que de nombreux hommages aux personnalités cinématographiques seront organisés pour le souvenir de Mohamed Khan et Omar Sharif (Egypte), Arthur Si Bita (Cameroun) et Phillipe Mory (Gabon). Souhaitons pour finir que la participation tunisienne soit couronnée de succès et que le visionnage des films en compétition permette de découvrir quelques pépites africaines appelées à briller lors des prochaines Journées cinématographiques de Carthage.