Ils n'ont pas de couleur, pas d'identité. Juste un faux porte-drapeau pour la parade. Et la haine comme fil conducteur. En réalité, s'ils prennent, bien souvent, la religion comme prétexte pour commettre leurs méfaits, ils ne cultivent, au bout du compte, qu'un immense malentendu avec cette dernière, dont ils méconnaissent, le plus souvent, l'esprit comme la lettre. Se contentant de quelques vagues idées, racolées par-ci, par-là, quelques bouts de ficelles saugrenues et sordides, et une crasse ignorance, pour appuyer leurs thèses mortifères, et donner une légitimité à toutes les atrocités qu'ils perpètrent, au nom de Dieu qui s'en lave les mains. De Tunis à Québec, il n'y a pas que quelques encablures, mais la souffrance est la même face à la même douleur. Il n'y a pas de surenchère sur la mort, lorsqu'elle frappe, bête et brutale, sur un sol ou sur un autre, sachant qu'elle touche à chaque fois à des innocents, qui n'ont rien demandé à personne, se trouvaient là où ils étaient, au mauvais moment, avant d'être offerts en sacrifice, à quelque divinité, douteuse et sans pitié, qui se gausse de l'humanité des Hommes, et se fout de semer le chaos et la débâcle, là où elle aura décidé de passer. Elémentaire : le terrorisme n'a pas d'états d'âme. Et lorsqu'il frappe, il ne fait pas dans les détails. Musulmans, Juifs ou Chrétiens sont aujourd'hui dans le même sac. Même si certains d'entre -eux refusent d'admettre, encore aujourd'hui, que le mal ne se place jamais dans le même camp. Et qu'il est passé maître, dans le brouillage des cartes. Raison de plus pour être solidaires. Raison de plus pour se serrer les coudes, en apprenant à faire face ensemble, à l'adversité lorsqu'elle se présente sur votre chemin. D'une manière impromptue et sauvage. Raison de plus pour affirmer, dans la foulée des paroles apaisantes de Justin Trudeau, qu'il suffit d'être solidaires pour emporter le combat contre tous les terrorismes. Et peu importe les oripeaux dont ils peuvent se draper aujourd'hui. Aujourd'hui encore plus qu'hier, d'ailleurs, dans un monde aux frontières trop poreuses, pour oser certifier, sans craindre de se tromper, que l'ennemi est celui qui vient d'ailleurs. Et qu'il suffit de calfeutrer ses frontières, en les cadenassant à triple tour, pour sauver sa peau. Non. Il faudrait plus que cela. L'humanité des Hommes face au même destin qui les lie. Cela s'appelle fraternité.