En ce début d'année 2017, nous voilà revenus au festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand qui atteint sa « 39è marche », comme le souligne Jean Claude Saurel, Président de ce festival et l'équipe de « Sauve qui peut le court-métrage », l'association qui l'organise, dans leur mot de bienvenue. Il y avait l'embarras du choix et il ne fallait point perdre la tête en se trouvant devant plus de mille courts-métrages, ou ce qu'il restait à voir. Il fallait aussi flairer les bonnes séances. Et il y en avait, fort heureusement ! Le programme « Afrique » nous clignait de l'œil. On rattrapait la sixième séance du programme « A 2 » et comprenant six films à la salle « Lumière » de la Cité universitaire où figurait un court-métrage tunisien, celui de Mehdi M. Barsaoui : « Khallina Hakka Khir » (On est bien comme ça.) Cette fiction de 19 minutes raconte l'histoire de Baba Azizi, un vieil homme, rôle joué convenablement et avec beaucoup d'aisance par le réalisateur et scénariste Nouri Bouzid, qui a joué auparavant dans d'autres films. Ici, il tient un premier rôle. Et pour revenir au film, la maladie d'Alzheimer n'a pas épargné le vieil homme. Ce dernier se retrouve chez sa fille, dont le rôle est incarné par Sawsen Mâalej, pour passer quelques jours. Une belle surprise interviendra entre l'homme âgé et son petit-fils. Un secret sera gardé entre eux et se perpétuera. Car Baba Azizi préfère rester « Hakka Khir » pour des scènes parfois loufoques. L'autre film africain de ce programme est « Djibril » du réalisateur sénégalais Mamadou Lamine Seck. Une fiction de 23 minutes qui rend hommage au réalisateur sénégalais disparu en 1998 Djibril Diop Mambety. Avec délicatesse et savoir- faire, le réalisateur a su narrer le parcours et le grand cœur de Djibril qui n'hésitait pas à donner ses conseils aux jeunes cinéastes. Ugéant du cinéma africain et mondial. Quelques extraits de ses films-phares sont contenus dans le film et en deviennent partie prenante. Et c'est là où réside la force de narration. Les-à-côtés: Un avion, un tram et trois trains Arrivé trois jours avant la fin du festival, après une journée de voyage, non je n'allais pas vers l'Australie, mais bien vers l'Hexagone, j'arrive à Clermont, pour nommer la ville comme il est d'usage chez les clermontois. Après l'avion, je prenais, à l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry, le Rhône Express, le tram qui rejoint en 30 minutes directement vers la ville. Il était 18 heures 1O, à la gare. Je descendais de mon troisième train, ayant effectué deux changements à Roanne et à Saint-Germain des Fossés. J'étais parti de Lyon Part-Dieu à 15 heures 12. Il y avait des travaux à la station Lyon Perrache. Le nombre de trains y avait été réduit. J'avais mis trois heures à attendre mon premier train. Et on allait l'oublier, il y avait un train qui allait directement sur Clermont-Ferrand. Mais il arrivait à 19 heures ! Il y avait assez de matière pour faire un film court. Woaw ! Kaouther Ben Hénia, membre du jury international Notre réalisatrice et scénariste Kaouther Ben Hénia est membre du jury international du festival de Clermont-Ferrand aux côtés du réalisateur et scénariste coréen du Sud Daniel H.Byun, de la comédienne et scénariste roumano-française Madalina Constantin, de la productrice de Grande-Bretagne Ohna Falby et du réalisateur, scénariste et producteur colombien et français Franco Lolli. Faut-il rappeler que le cinéma de Kaouther Ben Hénia qui plait ou ne plait pas aux cinéphiles, suit, en quelque sorte, le thème de sa mémoire de recherche avec laquelle elle a obtenu un master 2 à Paris 3, en 2008 et qui avait pour sujet : « Le documenteur : la fiction avec ou contre le documentaire. » Elle en fait un genre particulier. Prix France Télévisions du Court-Métrage 2017 Lors d'une cérémonie qui a eu lieu le 9 février, à l'Hôtel Océania, à Clermont-Ferrand, France Télévisions a remis son Prix du Court-métrage aux récipiendaires de l'année 2017. Il s'agit du film : « Goût Bacon » d'Emma Benestan. Une mention spéciale du jury a été attribuée au réalisateur Sébastien Maître pour son film : « Debout Kinshasa. » Le prix d'interprétation féminine est revenu à Grace Seri pour son rôle dans le film : « Le bleu, blanc, rouge de mes cheveux » de Josza Anjembe. Quant au prix d'interprétation masculine, il a été remporté par Yann Gael pour son rôle dans le film « Et toujours nous marcherons », de Jonathan Millet. L.B.K.