Drôle de Révolution, où nous sommes passés des Etats « autoritaires » mais bâtisseurs, à l'Etat « démocratique » mais inquisiteur, où tout bloque ! L'Etat « vertueux » est-il condamné à être non productif, et allons-nous regretter, si ce n'est déjà fait, notre « merveilleuse » machine d'antan, qui limitait nos libertés, mais permettait aux plus démunis de vivre, de posséder un logement et même de s'offrir des loisirs. Mais, la liberté et la dignité tant désirées du temps de l'ancien régime ont été véhiculées après la Révolution, à travers des institutions prétoriennes et bloquantes de la vie économique et du progrès en général. Nous avons créé en toute inconscience, un « régime d'assemblée » où les débats s'éternisent autour de projets de lois, tellement défigurés à l'arrivée qu'elles deviennent inapplicables. L'exemple type, la loi anti-terroriste, à laquelle il faut ajouter toute cette mécanique actuellement en panne du Conseil supérieur de la magistrature et puis la Cour... Constitutionnelle. Quant à la loi sur les stupéfiants, même le président de la République en personne, M. Béji Caïed Essebsi a fini par perdre patience, pour s'insurger et prendre ses responsabilités et rendre l'ancienne non applicable de fait ! C'est dire qu'on s'est évertué depuis la fameuse Révolution « culturelle » de janvier 2011, à créer toutes les apparences du « plus d'Etat » en renforçant les systèmes de contrôle, les uns après les autres, sur l'exécutif à deux têtes et le judiciaire multi-syndical et associatif, alors qu'on n'a fait qu'affaiblir l'Etat puissance publique, l'Etat décideur sur le terrain, en un mot, l'Etat bâtisseur. D'où ce déficit flagrant d'Etat ! Jamais les syndicats et les partis politiques n'ont eu autant de pouvoirs et jamais, les instances de « l'Inquisition nationale », contre la « corruption », la torture, l'atteinte aux droits n'ont été aussi puissantes, à occuper le champ politique et social, pour donner quoi à l'arrivée : Un pays ingouvernable, miséreux, à forte stagnation économique et où les élites, les hommes d'affaires, les promoteurs sont laissés pour compte pour ne pas dire jetés à la vindicte de la « justice médiatique », qui ne se fait pas prier, pour les exposer à la colère populaire et structurelles de l'Etat... audimat et buzz... obligent ! Cette situation dramatique, a engendré un sentiment de « peur d'agir et de faire », de peur d'entreprendre et même de réussir, car la réussite devient synonyme de dépravation voire même d'acte répréhensible lié à la « corruption » ! Alors, que faut-il faire ! Attendre le « Mahdi El Montadhar » ou le Messie ! Mais, nous risquons d'entrevoir la fin du monde, puisque le retour du Messie dans la tradition messianique signifie la fin du monde. Ou, alors, se décider à décréter la fin de la récréation de cette révolution culturelle, et se remettre au travail en donnant à chacun son dû et en précisant les limites à ne pas dépasser pour tous. Pour ma part, je relie, en ce moment, « l'éthique protestante » de Max Weber, et je souligne cette phrase mythique du philosophe et sociologue allemand : « Ceux qui réussissent sont les plus vertueux... et sont les plus proches de Dieu ! ». A méditer, par les justiciers de l'inquisition nationale ... ! Au fait, pourquoi ils se multiplient plus que la croissance dans ce pays ! Bon... il vaut mieux s'arrêter à Max Weber ! K.G