La réconciliation nationale revient plus que jamais à l'ordre du jour et c'est tant mieux ! Un peuple de 11 millions d'habitants... qu'un seul hôtel de Pékin pourrait, selon l'anecdote célèbre des années 70, abriter, ne peut pas se permettre de passer sa vie à attiser ça et là des conflits pour servir la carrière de quelques politiciens sans vision, jouant de la désinformation la plus puérile pour faire peur et capoter le processus de la concorde nationale. Au nom de nobles principes on passe souvent et très vite, de la « justice transitionnelle à l'inquisition revancharde qui a jeté entre le 15ème et le 16ème siècle des milliers de Mauresques « musulmans » hors d'Espagne pour en faire les « réfugiés andalous »... nos ancêtres ! Si nos politiciens acharnés et zélés par la justice de transition et la protection des « valeurs » de la Révolution, pouvaient relire les récits et voir certains documentaires projetés d'ailleurs dernièrement par une TV tunisienne, sur l'inquisition et la chasse aux Musulmans, obligés de devenir « Chrétiens » dans une première étape par une décision de la Reine Isabelle 1ère, la catholique avant de se faire expulser quand même par un édit de 1609, ils comprendraient la nécessité de la réconciliation nationale et même l'Espagne d'aujourd'hui, commence à creuser dans sa mémoire pour atténuer le phénomène et montrer au monde, que du temps même de l'inquisition beaucoup de familles chrétiennes ont protégé des musulmans et des juifs persécutés par les procureurs d'Isabelle et de son époux, Ferdinand II Roi d'Aragon. Notre pays et notre peuple qui ont cette qualité essentielle et extraordinaire de limiter les dégâts des événements « insurrectionnels » et de « révoltes » certainement légitimées par des erreurs graves et de mauvaises politiques, savent que les « Révolutions » qui s'installent dans la durée coûtent cher, très cher, à tous les niveaux, parce que destructrices sans rationalité ni retenue et finalement perverses, parce qu'elles vont souvent à l'encontre des objectifs recherchés par les acteurs de ces mêmes Révolutions. A titre d'exemple, le mouvement de Décembre 2010 - Janvier 2011, a voulu créer l'emploi pour les jeunes chômeurs et les diplômés en attente depuis quelques années mais nos politiciens « justiciers » n'ont fait que pousser le pays vers l'anarchie, la démolition des infrastructures, l'annulation des projets d'investissement les plus porteurs d'emplois, le ralentissement de la croissance et la démoralisation des entrepreneurs les plus fervents de ce pays. La révolution a voulu donner de l'espoir aux classes moyennes pour se « réapproprier » leur pays et leur Etat, et certains de nos politiciens toujours grandes voiles ouvertes sur les plateaux T.V et dans les meetings popularo-populistes n'ont fait que sinistrer le moral de la Nation, du gouvernement, de l'administration et de tous les acteurs de la production sans exception. Cette classe moyenne, nombreuse qui faisait notre fierté, notre stabilité, finalement, notre immunité contre les crises de toutes natures, celle-là même qu'Aristote, trois siècles avant Jésus, désignait par « le juste milieu », défenseur de l'intégrité nationale, a été manipulée par des discours enflammés pour suivre le chemin de la revendication permanente, du dépérissement de la culture du travail et de l'effort et de cette nouvelle « culture » qui enseigne , que désormais, les Tunisiennes et les Tunisiens n'ont que des « droits » et surtout pas de « devoirs » ! Voilà où nous en sommes arrivés par la mobilisation intense et démagogique de quelques « illuminés » en quête d'apprentissage « politique-économique », sans avoir la moindre connaissance, de la finance nationale et internationale, ainsi que du monde de l'économie et des affaires. Ces messieurs-dames, nous vendent des mirages à tout vent où l'Etat serait capable, d'une baguette magique d'éradiquer le chômage, la pauvreté, le déséquilibre régional, en restant chez nous à ne rien faire et en envoyant nos enfants occuper les usines, les administrations et la rue ! J'ai rencontré récemment un vieil ami qui revient de Chine et qui m'a raconté un peu le sentiment de quelques partenaires chinois dans le domaine des chaussures et des tenues de sport, qu'il a cherché à faire venir en Tunisie pour créer un projet d'une grande marque mondiale et qui lui ont dit « Le jour où les Tunisiens travailleront un peu plus que trois heures, seulement, par jour, comme les Vietnamiens... appelez-nous ! ». La réconciliation nationale au-delà de son aspect politico-économique est de la plus grande nécessité pour signifier aux Tunisiens que la « guerre est finie » et qu'on a ras le bol de démolir le moral de la Nation et que le temps presse pour remettre tout le monde au travail, pour la reconstruction et le développement. L'Allemagne qui a subi les plus grosses démolitions du siècle dernier, avec deux guerres mondiales, à une vingtaine d'années d'intervalle, a fait son « procès de Nuremberg » et puis, s'est remise au travail. Aujourd'hui, elle est la locomotive et première puissance économique et financière d'Europe ! Certes, l'inquisition en Espagne a duré un siècle, tout le 16ème, mais, quand on sait relire l'Histoire et en tirer les leçons vertueuses, il vaut mieux raccourcir les périodes du traumatisme social et politique qui font plus de mal que de bien à nos pays et à nos peuples. Continuer à chanter les louanges et les vertus de l'exclusion, et de la justice transitionnelle « punitive », pour nous faire croire que nous allons bientôt récupérer des milliers de milliards que les « corrompus » de ce pays doivent rembourser au trésor, peut certainement, faire du bien au niveau de la frustration accumulée depuis des décades. Mais, récupérer ce qui est récupérable avec un esprit de réconciliation nationale, dépouillée de la revanche et de la haine, est certainement mieux, pour l'intégration sociale et économique et pour fédérer les Tunisiens, tous les Tunisiens, autour de leur pays et ses valeurs éternelles. La réconciliation est, finalement, plus que souhaitable, pour catalyser les énergies et relancer la dynamique du progrès et de la croissance. Alors, ne perdons pas de temps ! En fait, de « corruption » et de « corrompus », combien sont-ils... Ne me dites pas qu'ils sont plus de dix millions ! Dans ce cas, la « corruption » est la chose la mieux partagée dans le pays de Didon ! K.G