Lors de son interview de dimanche dernier, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, est revenu sur l'initiative de la Tunisie relative au dossier libyen. Il a assuré que cette initiative œuvre à ce qu'il y ait une solution exclusivement libyenne sans aucune intervention étrangère. Selon lui, la Tunisie, l'Algérie et l'Egypte seront les principaux acteurs dans cette affaire et feront en sorte de rapprocher les différentes parties prenantes au conflit afin que la Libye retrouve la paix et l'union. En évoquant ce dossier, le président de la République a été invité à s'exprimer sur les dernières actions du chef du mouvement d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, au niveau de l'étranger généralement et en Algérie plus précisément. Expliquant que seul le ministre des Affaires étrangères peut représenter le président de la République au niveau des politiques étrangères sur le plan international, Béji Caïd Essebsi a affirmé n'avoir chargé Rached Ghannouchi d'aucune mission diplomatique ou autre. Toutefois, il a avoué que le chef d'Ennahdha l'informait toujours de ses déplacements à l'étranger et qu'il n'a aucun doute que ce dernier œuvre, toujours, à protéger les intérêts suprêmes du pays. ‘L'intérêt du pays nous réunis tous les deux malgré tout ce que nous nous sommes dit lors de la campagne électorale de 2014... que Dieu nous le pardonne !'a-t-il dit en substance. Le récent déplacement de Rached Ghannouchi en Algérie a provoqué plus d'un, surtout qu'il a été accueilli, comme on l'on a vu, en grandes pompes et qu'un avion algérien officiel a été mis à sa disposition pour rentrer au pays. Face aux sévères critiques, le concerné a expliqué, lors d'une interview accordée à un journal oriental, qu'il est en train d'essayer d'aider la Tunisie dans le renforcement de sa diplomatie dans le cadre de ce qu'il a nommé la diplomatie populaire. Sauf qu'il a laissé croire que c'est le président de la République en personne qui l'aurait chargé d'œuvrer dans le cadre de l'initiative tunisienne au profit de la Libye. Par sa récente déclaration, Béji Caïd Essebsi a désavoué donc son allié tout en y employant une touche de spontanéité qui ne laissera pas ce dernier une marge pour rebondir sur le sujet. Toutefois, on aurait aimé qu'il y ait une touche de fermeté plus importante de la part du président de la République en évoquant un dossier aussi important et sensible que celui de la politique diplomatique du pays.