Un taux de suivi de la grève des enseignants de 97%, selon le syndicat Retenue d'une journée de travail sur le salaire des grévistes, assure le ministère Le ministre défie les grévistes : «J'appelle ceux qui réclament mon limogeage à attendre les prochaines élections parce ce que je vais continuer mon travail...» Fakhri Smiti, un dirigeant du syndicat :«En cas de maintien du ministre Néji Jalloul, la commission administrative du syndicat pourrait prendre des décisions fortes allant jusqu'à la suspension des cours» Les enseignants du secondaire ont observé, hier, une grève à l'appel de leur syndicat pour réclamer le départ du ministre de l'Education, Néji Jalloul, qu'ils considèrent comme «un danger pour le secteur» au regard de « ses décisions unilatérales et précipitées et de ses attaques répétées contre les éducateurs. » « Le taux de participation à ce débrayage a atteint 97%, ce qui témoigne de la forte mobilisation des enseignants », a souligné le secrétaire général adjoint du syndicat général de l'enseignement secondaire, Néjib Sellami. «Les grévistes exigent que le président du gouvernement procède à un changement à la tête du ministère de l'Education vu que l'actuel titulaire de ce portefeuille représente un danger pour le secteur au vu de ses offenses répétées contre les enseignants et de ses décisions arbitraires et unilatérales », a –t-il ajouté, indiquant que «le dialogue et la collaboration avec M. Jalloul sont devenus impossibles». Selon lui, les sit-in ouverts dans les sièges des délégations régionales de l'Education entamés lundi se poursuivront jusqu'au 25 février. Un grand rassemblement national est aussi prévu pour le 1er mars à la Kasbah, et une réunion de la commission administrative sectorielle programmée pour le 2 mars devrait décider des prochains mouvements de protestation. «En cas de maintien de M. Jalloul à la tête du ministère de l'Education, la commission administrative du syndicat va se réunir à nouveau le 2 mars prochain et pourrait prendre des décisions fortes allant jusqu'à la suspension des cours», a averti Fakhri Smiti, membre du Bureau exécutif du syndicat. Le syndicat de l'enseignement secondaire qui relève de l'Union générale Tunisienne du Travail (UGTT) reproche notamment à l'actuel ministre de l'Education d'avoir pris des décisions pédagogiques unilatérales concernant les examens et les vacances scolaires et autres aspects qui s'écartent des orientations convenues en commun accord dans le cadre de la réforme éducative. Il lui reproche également « le dénigrement des enseignants, le recours à un bureau d'études étranger pour la révision des programmes et des livres scolaires, l'externalisation de certaines prestations relevant de l'Office des œuvres scolaires, en les confiant à des sociétés privées, et se rapportant à la restauration et à l'animation culturelle. Ces mêmes griefs ont été aussi formulés par le syndicat de l'enseignement de base qui a de son côté programmé une série de protestations, dont le point culminant sera une grève prévue pour les 8 et 9 mars prochain. En réaction au débrayage des enseignants du secondaire un responsable au ministère a affirmé que la loi sera appliquée et qu'une journée de travail sera retenue du salaire des grévistes. Quant au ministre de l'Education, il a déclaré hier que ces mouvements de protestation ne le dérangeaient pas, notant que la démocratie permet à chaque citoyen de réclamer le changement d'un ministre. «J'appelle ceux qui réclament mon limogeage à attendre les prochaines élections parce que je vais continuer mon travail en matière de réforme éducative », a-t-il cependant lancé lors d'une cérémonie organisée à l'occasion de la mise en place du conseil de l'élève citoyen dans une école située à l'Ariana.