Les remous reprennent de plus belle entre le ministère de l'Education et les syndicats des enseignants. La date de la rentrée scolaire est au centre de la nouvelle discorde qui a éclaté suite aux récentes déclarations du ministre de l'Education, Néji Jalloul, selon lesquelles il serait plus judicieux d'avancer de deux semaines la date de la rentrée scolaire, pour la fixer au 1er septembre. Cette déclaration a, en effet, provoqué une volée de bois vert auprès des syndicats des enseignants. Le syndicat général de l'enseignement secondaire a été le premier à taper du poing sur la table. Les représentants de ce syndicat rattaché à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) ont estimé, vendredi lors d'une réunion des commissions mixtes formées dans le cadre du dialogue sur la réforme de l'éducation, que les propos du ministre étaient «déplacées et mal placées» à l'heure où les pourparlers n'ont même pas commencé entre les deux parties. «S'il est vrai que l'avancement de la date de la rentrée scolaire figure, entre autres, parmi les propositions faites dans le cadre du dialogue national sur la réforme de l'éducation en vue d'aboutir à une nouvelle organisation du temps scolaire, il n'en demeure pas moins que le ministre n'a aucunement le droit de faire anticiper les résultats du dialogue qui implique plusieurs parties », souligne Fakhri Smiti , secrétaire général adjoint du syndicat de l'enseignement secondaire et membre du comité de dialogue sur la réforme de l'éducation. «Le dialogue sur la nouvelle organisation du temps scolaire qui comprend le nombre global de jours de scolarité, le nombre de jours par semaine, le recours à la séance unique ou le maintien de la double séance devrait d'ailleurs démarrer le 25 avril au sein d'une commission ad hoc », a-t-il ajouté. M. Smiti a aussi noté que le ministre de l'Education «cherche visiblement à se mettre au devant de la scène et à se présenter comme étant le principal acteur du dialogue national sur la réforme de l'éducation avec, en filigrane, des arrière-pensées politiciennes». Le responsable syndical a, d'autre part, fait savoir que le syndicat refuse, a priori, l'avancement de la rentrée scolaire au 1er septembre en raison de la chaleur élevée qui sévit en pareille période de l'année, notamment dans les régions du sud du pays. De son côté, le syndicat de l'enseignement de base a refusé, lors d'une réunion de sa commission administrative tenue hier, toute orientation vers l'avancement de la date de la rentrée scolaire. «Nous refusons catégoriquement toute décision unilatérale et qui n'émane pas des commissions chargées d'examiner la réforme du système éducatif », a assuré Mastouri Gammoudi, secrétaire général de ce syndicat, indiquant que les instituteurs sont prêts à aller jusqu'au boycott de la rentrée scolaire en cas d'un coup de force du ministère.