Parallèlement à la suspension de la signature des jugements prononcés par les tribunaux qui se poursuit depuis quelques semaines, les magistrats ont décidé de maintenir leur mot d'ordre de grève pour demain, lundi 27 février. Dans un communiqué publié vendredi, l'Association des magistrats tunisiens (AMT) qui a appelé à cet arrêt de travail, lors de son assemblée générale tenue le 19 février, a expliqué qu'à travers cette grève, les magistrats entendent protester contre l'abstention du gouvernement de donner suite à la revendication des magistrats en vue de l'ouverture de négociations concernant la situation matérielle des magistrats et la dégradation des conditions de travail dans les tribunaux. Cette escalade était attendue, après les mises en garde répétées de l'AMT en ce qui concerne les émoluments et salaires que les magistrats perçoivent et les difficultés qu'ils rencontrent dans l'exercice de leurs fonctions à cause des mauvaises conditions de travail dans les tribunaux que ce soit du point de vue des moyens matériels et logistiques mis à la disposition ou de celui du nombre très réduit des juges face à l'accroissement des affaires à traiter et l'émergence de nouveaux types de crimes, comme les crimes financiers et les crimes terroristes qui nécessitent un examen spécial et des moyens spéciaux. 1200 affaires de délits financiers sont examinées par le pôle judiciaire financier qui compte une dizaine de juges tandis que le nombre des affaires liées aux crimes terroristes traitées ou en cours de traitement, dans des conditions similaires, par le pôle judiciaire antiterroriste dépasse les 2200 affaires. Cependant, les magistrats demeurent divisés au sujet de la manière de régler la crise inhérente à l'installation du Conseil supérieur de la magistrature.