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L'interview du dimanche avec Taoufik Baccar, président du Centre de prospective et d'études sur le développement (CPED): «La Tunisie a perdu la maîtrise de ses équilibres financiers»
Publié dans Le Temps le 26 - 02 - 2017

Cela fait longtemps que les experts économiques tentent de nous mettre en garde contre la gravité de l'année 2017 sur le plan financier et économique ; une année où le pays commencera à rembourser quelques-unes de ses dettes tout en continuant à enregistrer un faible taux de croissance et à souffrir d'une productivité tout aussi faible. Au même moment la question économique demeure floue et les chiffres que l'on nous présente varient d'une source à l'autre. Si ces mêmes chiffres sont têtus, ils ne sont pas pour autant codés et leur analyse, effrayante certes, peut nous aider à mieux comprendre ce qui se passe et ce que nous risquons. C'est dans ce cadre que nous avons consacré notre interview hebdomadaire à l'analyse de l'économie nationale. Aussi avons-nous invité Taoufik Baccar, président du Centre de prospective et d'études sur le développement (CPED), ancien gouverneur de la Banque centrale et ancien ministre du Développement.
-Le Temps : Quelle est votre évaluation de la situation économique et financière actuelle du pays d'autant plus que l'année en cours est qualifiée d'économiquement difficile ?
Taoufik Baccar:L'année 2017 est l'année de tous les risques et ce pour plusieurs raisons. En 2017, la Tunisie aura à payer près de 8 milliards de dinars de service de la dette contre un peu plus de 5 000 actuellement. En 2017, les augmentations successives des salaires auront un effet, en année pleine, de 1,8 milliard de dinars rien que pour le secteur public avec tout l'impact que cela aura sur les équilibres extérieurs et l'inflation. En 2017, la Tunisie aura connu deux années difficiles pour le secteur touristique comme le prévoient tous les professionnels du secteur et tout le monde connait la place stratégique de ce secteur dans les équilibres extérieurs du pays, sans compter les importations des produits agricoles de base dont le niveau sera élevé au moins jusqu'au mois de juin 2016
Si la situation continue telle qu'elle est actuellement, la Tunisie rencontrera de graves tensions sur ses équilibres extérieurs en 2017 et il n'est pas évident qu'elle soit en mesure de lever les ressources extérieures nécessaires pour financer ses déficits. Et tout le monde est conscient que notre grande contrainte réside dans les paiements extérieurs; tous ceux qui ont vécu 1986 le savent. La similitude faite par Moez Joudi et Ezzeddine Saidane avec le cas
Grec ne sera alors plus un cas d'école mais bel bien une réalité à laquelle il va falloir faire face. La situation est maintenant connue de tous: une croissance en panne avec une moyenne de 1.4% par an soit moins que le 1/3 du niveau connu au cours des 20 années 1990-2010(5% entre 1990-2000 et 4.5% la période 2000-2010). La croissance a été de 1.1% en 2015 et 1% en 2016, des niveaux inférieurs à l'accroissement démographique (1.2%) ce qui signifie que le PIB par tête est en baisse deux années consécutives, cela ne s'est jamais vu depuis les années 1970. Le chômage a augmenté de 140 000 et son taux est passé de 13% à 15.6% entre 2010 et 2016. La Tunisie a perdu son point fort : la maitrise de ses équilibres financiers puisque le déficit commercial a doublé entre 2009 et 2014 passant de 6 à 12 Milliards de dinars, le déficit extérieur est resté aux alentours de 8% durant 4 années successives et le déficit budgétaire a atteint des niveaux élevés (5 à 6% du PIB) ce qui a entrainé une augmentation vertigineuse de la dette en peu de temps et entamé la crédibilité financière du pays comme l'atteste la baisse de son rating six fois consécutives. La dette publique est passée de 40% à 63% du PIB et la dette extérieure de 37% à 56% du Revenu National Disponible.
-Quelle comparaison faites-vous avec la crise de 1986 ?
La situation est plus difficile qu'elle ne l'était en 1986 et ce qui fait encore résister le pays ce sont les réserves en devises dues à la bonne situation de départ en 2011(13 Milliards de réserves et une dette du 37% du PIB qui autorisait le recours au marché financier international). L'endettement public est aujourd'hui plus élevé (63% contre 58% en 1986) et en 1986 plusieurs entreprises publiques étaient encore excédentaires, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Le système de sécurité sociale dégageait encore, en n1986, un excédent dont une partie a d'ailleurs été utilisée pour financer l'accompagnement social du programme d'ajustement structurel (Programme des familles nécessiteuses connu sous le terme PNAFN) que les organisations internationales n'ont pas voulu prendre en charge.
Enfin, en 1986 la machine productive ne s'était pas arrêtée, alors qu'aujourd'hui beaucoup d'entreprises ont péri, des entreprises exportatrices se sont délocalisées ailleurs et surtout l'appareil productif a été endommagé comme le montrent les dégâts causés aux périmètres irrigués, au réseau d'hôtels et au tissu industriel pour absence d'entretien pour une longue période. La croissance potentielle n'est plus que de 2.5% contre 4.5 auparavant.
-Quelles sont les raisons de la détérioration de la situation ?
J'en citerais six:
-Le peu d'intérêt porté aux questions économiques reléguées au second plan, dans le référentiel juridique du pays. L'économie a été le parent pauvre de la nouvelle constitution contrairement aux aspects politiques et sociaux.
-L'absence de vision et le manque de cohérence dans les interventions de l'Etat faites le plus souvent d'improvisations et de décisions sans études préalables.
-L'abandon des instruments de planification et de programmation : plan, budget économique, rapport sur le développement...
-Le peu d'expérience des gouvernements qui se sont succédé, et la faible connaissance de la réalité du pays
-La politique de «go and stop» et de relance par la demande menée depuis 2011 qui ignore que la contrainte essentielle du pays est la contrainte extérieure, une politique qui a vite atteint ses limites
-La complexité du processus décisionnel et l'entêtement des autorités à chercher le consensus même lorsque celui-ci est objectivement impossible, ce qui a contribué à bloquer certaines réformes ou donné lieu à des manques de cohérence de certains textes de lois. Certains parlent aujourd'hui à juste titre de «la dictature du consensus».
-Quels sont les points de force sur lesquels la Tunisie peut compter ?
Tout d'abord, l'expérience acquise pour la gestion de ces crises à l'instar de la crise de 1986, celle de la première et la seconde guerre du Golfe et de la crise financière internationale de 2007/2008, des crises durant lesquelles la Tunisie a pu réagir rapidement et limiter les effets de ces crises sur l'économie du pays ou s'en prémunir entièrement comme se fut le cas de la crise financière internationale de 2007/2008. Ensuite, il faut penser à une Administration capable de se redresser rapidement pour peu que la volonté politique s'y mette et que la haute Administration soit mise en confiance et réhabilitée dans son rôle. Pour finir, il faut chercher le soutien de la communauté internationale comme l'attestent les résultats de la dernière Conférence internationale sur l'investissement, ‘Tunisie 2020'.
-Que propose le rapport du CPED « Eléments de stratégie de sortie de crise » pour remédier à cette situation ?
Le rapport considère qu'il faut agir à un double niveau : arrêter l'hémorragie et les déséquilibres et préparer l'avenir. Pour cela il propose un ensemble de mesures à court terme en vue de réduire les déséquilibres et accélérer un tant soit peu la croissance et mettre le pays sur la bonne voie pour retrouver la stabilité de ses fondamentaux. Il propose en second lieu une adaptation du modèle de développement et une série de réformes huit plus exactement destinées à faire avancer le pays et préparer son avenir.
- Quelles sont les mesures phares de ce rapport ?
Tout d'abord, il faut penser au renforcement de la priorité accordée aux questions économiques. Cela doit passer, bien évidemment, par quelques mesures élémentaires comme l'institution d'une structure de réflexion à rôle consultatif, similaire à l'ancien Conseil économique et social, constituée des représentants des organisations professionnelles, des experts de l'Administration, des universitaires et de la société civile et dont le mandat consisterait à donner un avis sur les réformes initiées ou les projets de lois proposés de manière à introduire plus de cohérence dans ces réformes et projets de lois. Par ailleurs, il faut instaurer la règle d'or en fixant une limite de déficit budgétaire (4%) ou un taux d'endettement public plafond (60% du PIB) à ne pas dépasser. Puis, il faut ériger l'INS en Autorité administrative autonome (AAA) pour le mettre à l'abri de l'influence politique et de la passion du gouvernement et des partis politiques tout en affirmant l'option pour une Administration de carrière à caractère Républicain. Il faut, aussi, renforcer l'indépendance de la BCT en recentrant ses missions sur la politique monétaire et en la déchargeant des autres missions qu'elle exécute pour le compte de l'Etat et en réexaminant les modalités de nomination du gouverneur afin de renforcer son indépendance au titre de se mission essentielle la politique monétaire qui doit d'abord s'exprimer par rapport au gouvernement ce qui n'est pas le cas dans la législation actuelle.
L'actualisation du modèle de développement dans le sens d'un modèle inclusif et équilibré est une priorité qu'il faut appliquer en introduisant un modèle inclusif qui cherche à intégrer le maximum de jeunes diplômés par la montée en gamme des activités et par le développement des secteurs des nouvelles technologies et des activités de services (finance, santé, enseignement..), un modèle qui fait focus sur les énergies remboursables, l'environnement la croissance bleue et la « Silver Economy». Il faut que la Tunisie soit une bande côtière compétitive, aux régions intégrées prenant pied dans l'espace Euro méditerranéen grâce à des stratégies adaptées et une compétitivité renforcée.
Ce modèle doit être équilibré en se basant, à la fois, sur la demande intérieure, l'investissement et l'exportation pour renforcer la croissance, et préserver les équilibres financiers et en particulier les équilibres extérieurs. Un modèle qui tient à concilier entre les impératifs du présent et les contraintes du futur, qui préserve l'environnement et les ressources naturelles du pays, et qui maintient l'endettement extérieur à un niveau qui tient compte de l'avenir des générations futures.
Par ailleurs, il faut adopter une nouvelle approche en matière de développement régional, en mettant en œuvre une stratégie qui ferait de la Tunisie une bande côtière intégrée à l'économie compétitive tirant profit de sa présence près de la zone Euro méditerranéenne. Cela nécessitera entre autres la constitution d'un réseau autoroutier à commencer par l'autoroute du Centre et du Sud ouest et un maillage du pays par des routes latérales Est-ouest à voie double qui mettraient toutes les régions du pays à 1h30 au plus d'un port , d'un aéroport et (ou) d'un grand centre urbain.
Nous avons, aussi, besoin de créer un Fond de développement régional alimenté par les ressources provenant des sociétés bénéficiaires opérant dans les régions et des dotations prévues par l'Etat et qui interviendrait selon des critères objectifs(population, chômage, pauvreté...) ce qui renforcerait la solidarité et la complémentarité entre les régions.
Le tout, bien évidemment, sans oublier la nécessité d'un holding de la PME composé de la Banque de financement de la PME (BFPME), de la Société tunisienne de garantie(SOTUGAR) et du FOPRODI. Des fonds pourraient être mis à la disposition de ce holding pour lui permettre de soutenir le développement des régions en fournissant le complément de financement des projets sous forme de dotations remboursables ou de fonds en capital risque.
- Et quelles sont les réformes urgentes ?
Le document propose, entre autres, la poursuite ou l'initiation d'un certain membre de réformes (fiscalité, promotion professionnelle...) Trois sont particulièrement urgentes au point où en est la situation financière du pays. Par ailleurs, il faut que la réforme de l'Administration soit axée sur un allègement et un redéploiement des effectifs, de la fonction publique et la généralisation du budget par objectif. D'autre part, il faut, dès à présent, décider d'allonger l'âge de la retraite et de la réforme des régimes de la retraite qui accusera d'ici 2020, un déficit de plus de 3 Milliards de dinars. Et n'oublions pas la nécessité d'améliorer le climat des affaires et ce grâce à une opération de réconciliation économique sans laquelle la croissance ne peut repartir à la hausse.
-Que pensez-vous des réformes qui ont été apportées dans le cadre de la loi des Finances de 2017 ?
La loi des Finances 2017 a été élaborée dans un contexte particulier de passage d'un gouvernement à un autre et dans une situation où le pays est appelé à se conformer à des engagements pris auprès des institutions financières internationales et particulièrement le FMI. Les difficultés budgétaires étaient d'ailleurs prévisibles pour l'année 2017 comme je l'ai signalé dans un statut (1) publié en 2015 sur le titre « l'année 2017 : l'année de tous les risques » compte tenu de l'impact en année pleine des augmentations de salaires et des remboursements au titre de la dette après l'arrivée à l'échéance d'une partie du crédit contracté auprès du FMI. La loi des Finances 2017 ne s'appuie pas sur une quelconque vision surtout que le contenu du plan (2016-2020) se trouve aujourd'hui dépassé et chose inhabituelle, le budget de l'Etat a été élaboré avant le budget économique, ce qui signifie que les équilibres globaux du pays ont été esquissés après l'équilibre budgétaire alors que c'est le chemin inverse qui aurait dû être emprunté.
Le budget 2017, comme les précédents budgets, est porteur de déficits et n'incarne pas d'inflexion claire en direction de la maitrise des déficits : un budget qui croit de 11% pour un PIB qui augmente de 7% environ à prix courants. Les hypothèses sur lesquelles se base le budget ne sont pas plausibles : 50$ le baril de pétrole alors que les instances internationales évaluent à plus de 55$ le prix du pétrole attendu pour 2017 et un taux de change d'un dollar à 2.25 dinars, soit quasiment le niveau actuel alors que tout plaide pour une poursuite de la baisse du dinar. Une croissance économique de 2.5% tirée par la consommation et l'investissement alors que certaines dispositions de la loi des Finances risquent de freiner tant la consommation que l'investissement (institution d'une contribution conjoncturelle exceptionnelle, augmentation de la pression fiscale de 20.6% à 22.1% du PIB, TVA sur certains produits...). L'estimation de l'impact financier de certaines mesures est incertaine: la contribution conjoncturelle ne pourra pas rapporter dans tous les cas de figure des ressources supplémentaires de 900MD. Compte tenu, de ces données le budget de 2017 sera très vraisemblablement réactualisé par une loi des finances complémentaires.
-Le CPED est-il un think-tank ou plutôt un centre de préparation à la vie politique ?
C'est un think-tank qui essaie de déroger à la règle ; cela fait six mois que ce centre travaille et nous avons déjà établi plusieurs recherches et études qui seront multipliées d'ici quelques mois. Nous sommes quelques collègues à avoir eu l'idée de la création de ce centre de réflexion qui regroupe un certain nombre de compétences fonctionnant hors cadre politique. Nous n'appartenons en effet à aucun parti politique et n'appartiendrons à aucune formation politique dans le futur. Nous sommes conscients de la condition actuelle du pays et nous avons parmi nous les meilleures compétences au niveau du secteur bancaire et du secteur financier. Nous avons, également, de grands spécialistes en matière de fiscalité. Par ailleurs, le meilleur spécialiste du blanchiment d'argent travaille, aussi, avec nous et il est d'ailleurs en train de finir une étude sur le financement du terrorisme qui sera, bientôt, publiée. A part cela, nous avons de grands juristes, diplomates et universitaires. Nous sommes une équipe répartie sur plusieurs groupes d'études qui, chacun, s'intéresse, selon sa spécialité, sur les sujets d'actualité.
-Pour quelle raison tout ce beau monde serait désintéressé par le monde de la politique ?
A un certain moment, j'ai été sollicité par nombre de partis politiques et je me suis abstenu d'adhérer à aucun d'entre eux parce que, par les moments qui courent, la politique est réellement devenue de bas niveau. Le jour où la politique retrouvera ses lettres de noblesse, peut-être que nous y penserons. Mais, pour le moment il vaut mieux se mettre à la disposition du pays et essayer de trouver des solutions à ses crises. Nous avons des compétences et nous essayons de nous concentrer sur cette délicate condition.


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