2012 : Une plateforme de mise en contact et de partenariat entre les entreprises tunisiennes et leurs homologues turques, la «Tunisian Turkish Trade» (TTT) a été créée dans le but de promouvoir davantage les échanges entre les deux pays 2013 : l'Assemblée nationale constituante ratifie une loi organique adoptant la décision du conseil de partenariat tuniso-turc du 23 janvier 2013, portant sur la révision des tableaux A et B du protocole 2 de l'accord de libre-échange relatifs aux produits agricoles, les produits agricoles transformés et les produits de la pêche maritime. Le déficit commercial de la Tunisie avec la Turquie ne cesse de faire jaser depuis le limogeage controversé de l'ex secrétaire d'Etat chargé du Commerce dans le cadre du dernier remaniement ministériel. Ce commis d'Etat aurait été justement éjecté de son fauteuil après avoir fait état d'un grave creusement du déficit commercial avec ce pays situé aux confins de l'Asie et de l'Europe, tout en plaidant pour un rééquilibrage des relations commerciales bilatérales. Selon les données de l'Institut national de la statistique (INS), le déficit commercial avec la Turquie a atteint 1482,2 millions de dinars en 2016. Ainsi, l'ex-Anatolie arrive juste derrière le géant chinois (-3.843,9 millions de dinars de déficit) et devant la Russie (-1, 375,6 millions de dinars), l'Italie (-995,9 millions de dinars) et les Etats-Unis (-954,5 millions de dinars) dans le classement des pays avec lesquels la balance commerciale tunisienne est déficitaire. L'examen approfondi des échanges commerciaux entre la Tunisie et la Turquie montre que les importations tunisiennes de produits turcs sont passées de 295 millions de dollars américains en 2005 à 911 millions de dollars en 2015, dernière année pour laquelle ces statistiques détaillées sont disponibles. Ces relations commerciales sont régies par un accord portant sur la création d'une zone de libre-échange signé le 25 novembre 2004 à Tunis et qui est entré en vigueur le1er juillet 2005. Cet accord prévoit l'instauration progressive d'une zone de libre-échange à l'issue d'une période transitoire de 10 ans pour les produits industriels. Quelques produits agricoles sont exonérés dans la limite d'un contingent, dont notamment les dattes à l'exportation dans la limite de 5000t. Elargissement de l'accord après la révolution ! Mais le cadre légal et réglementaire régissant les relations commerciales entre Ankara et Tunis ne s'est pas limité à cet accord de libre-échange. Une plateforme de mise en contact et de partenariat entre les entreprises tunisiennes et leurs homologues turques, la «Tunisian Turkish Trade» (TTT) a été créée en 2012 dans le but de promouvoir davantage les échanges entre les deux pays. En 2013, l'Assemblée nationale constituante a ratifié une loi organique adoptant la décision du conseil de partenariat tuniso-turc du 23 janvier 2013, portant sur la révision des tableaux A et B du protocole 2 de l'accord de libre-échange relatifs aux produits agricoles, les produits agricoles transformés et les produits de la pêche maritime. C'est ainsi que les graines de tournesol, le lait, les céréales et certains types de légumes ont été ajouté à la longue liste de produits turcs importés par la Tunisie et qui comprenait notamment les huiles végétales, le coton, l'acier, le papier, les fibres industriels, les équipements mécaniques et les articles de prêt-à-porter. Ces marchandises turques superflues et dont plusieurs sont produites par les agriculteurs ou les industriels tunisiens ont inondé le marché dans un contexte d'absence de la compétitivité des produits tunisiens. L'élargissement de l'accord de libre-échange entre la Tunisie et la Turquie s'expliquerait essentiellement par la proximité idéologique entre les islamistes d'Ennahdha qui étaient alors au pouvoir et l'AKP de Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre. Malgré les effets néfastes de cet accord de libre échange sur l'économie tunisienne aucun des ministres du Commerce qui se sont succédé n'a osé évoquer la nécessité de le renégocier ou, du moins, d'user des «clauses de sauvegarde», prévu par l'Accord général multilatéral sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) pour lutter contre la concurrence déloyale et maîtriser les importations de produits superflus. Pire encore, le premier responsable qui s'est exprimé à ce sujet a été déboulonné. Qui a dit que le mouvement Ennahdha a perdu son influence sur la scène politique nationale?