Comme chaque année la Tunisie célèbre le 16 mars la journée nationale de l'artisanat et de l'habit traditionnel. Une célébration dédiée à un secteur, qui au delà de son impact économique et social constitue le reflet de l'identité nationale et de la richesse du patrimoine tunisien. En effet, le secteur de l'artisanat se distingue par son fort potentiel en matière de création d'emplois, sa compétitivité, son implantation dans les zones intérieures du pays et sa contribution dans la lutte contre le phénomène de l'exode rural. Tous ces éléments contribuent à faire de ce secteur le fer de lance d'une nouvelle approche de développement régional qui s'inscrit dans les priorités du Ministère du tourisme et de l'artisanat. Cette politique de développement du secteur de l'artisanat qui connait depuis des années plusieurs difficultés s'insère dans le cadre d'un plan d'actions s'appuyant notamment sur la mise à niveau des entreprises artisanales, le financement des projets innovants, la formation et le développement des compétences. L'Office National de l'Artisanat (ONA) a organisé à Nabeul et Hammamet des Journées de l'artisanat et de l'habit traditionnel, qui ont pour objectif de faire découvrir la richesse, les enjeux et les valeurs du secteur de l'artisanat tunisien au grand public. Des Journées qui ont permis aux professionnels de l'artisanat de présenter leur savoir-faire par l'organisation de portes ouvertes d'ateliers et de centres de formation, par l'organisation de manifestations (expositions, foires régionales, séminaires, ...), et de défilés de mode et ce, à l'échelle locale et régionale. Plusieurs participants ont exprimé leur admiration et leur passion pour l'habit traditionnel tunisien, qui reflète la profondeur civilisationnelle du pays dans ses prolongements africain et arabe, et symbolise l'élégance et la beauté. Il constitue, pour eux, l'un des affluents qui nourrissent et enrichissent la culture tunisienne. Au centre des métiers de Nabeul, les designers ont dû s'inspirer de la jebba et du caftan tunisiens ainsi que de la « farmla » et du « mentène ». Pour les tenues de cérémonie féminines portées par des jeunes, le drapé est à l'honneur cette année avec possibilité d'utiliser des tissus et des habits traditionnels régionaux tels que la « malya », le « hzem », la « fouta » ou encore le « beskri ». Connu pour leurs fines broderies et leurs costumes élégants, des artisans ont pu allier parfaitement tradition et modernité. D'autres ont dévoilé une collection de couture qui bouscule les codes vestimentaires traditionnels. Emaillée de couleurs et de broderies, leur collection reflète une tendance vestimentaire « contemporaine ». Samia très émue nous a indiqué que l'habit traditionnel allie l'élégance et le charme de couleurs, notamment le bleu, compatible avec la couleur du ciel. Héla a été frappée par la qualité des habits présentés par les jeunes mannequins. « C'est merveilleux. Je remercie, a-t-elle ajouté, les organisateurs qui ont pu rassembler les professionnels du secteur autour de la création d'habits contemporains inspirés du patrimoine visant à consolider l'image de marque de l'artisanat national et, notamment, en matière d'habillement. En alliant aspect ancestral et modernité vestimentaire, les artisans ont suscité l'intérêt du public national et international pour un patrimoine vestimentaire revisité.» « Je voulais donner au ‘Haïk' sa valeur véritable et j'en suis à mon second essai », avoue Souad, une artiste-peintre tête nue au quotidien, mais qui veut défendre bec et ongles la tradition du pays. A Hammamet, on a pu découvrir à la mairie, la beauté des costumes traditionnels des hammamettoises portés par de belles artisanes. Le costume de la mariée est brodé avec finesse. La blouse (kadroun) ajustée par une « fouta » en soie rayée rouge et jaune, ne laisse personne indifférent. La jebba colorée, la toque toute dorée (Taaguiya) sur la tête et la fouta en soie, le caftan brodé ont séduit tous les visiteurs.