Une nouvelle vague, un nouveau groupe de joueurs talentueux commence à prendre forme. Il ne tardera pas à nous satisfaire lorsque nous aurons trouvé un successeur à « Monsieur » Lemerre, quelqu'un qui sera capable de comprendre et de s'adapter à notre football. En effet, nous possédons comme ce fut le cas par le passé, une équipe en mesure de rivaliser avec plus huppées qu'elle. Malheureusement, faute de courage au niveau des instances dirigeantes de notre sport roi, nous devons continuer à souffrir par la faute d'un technicien à la philosophie singulière, unique en son genre. Roger Lemerre, contrairement à la quasi-majorité des entraîneurs, est trop individualiste, il ne cherche pas à s'adapter au groupe qu'il a sous sa houlette, aux propres potentialités de ses poulains, mais c'est plutôt à ces derniers qui de le faire. Il est européen, nous sommes africains. Nous n'avons pas la même approche, la même philosophie pour ce sport et pourtant, lui, il n'a pas cherché à évoluer, ni peut-être voulu (serait-ce un lèse majesté) et à mettre son savoir faire au service de l'équipe. Face à l'Autriche, une équipe largement à la portée de notre team national, il a surpris encore une fois tout son monde par une nouvelle tactique méconnue jusque là dans nos contrées, le catennaccio. Abdelmajid Chétali, en fin diplomate, étonné certainement de cette nouvelle tactique prônée, lui qui est allée chercher à comprendre de plus près, avoue ne rien déceler d'important « Ce n'est certainement pas la tactique avec laquelle nous allons affronter nos adversaires en coupe d'Afrique », déclara-t-il. Non, monsieur Chétali, ce fut l'esquisse d'un dispositif auquel nous devrons, bon gré mal gré, nous habituer et Lemerre nous déclarerait dans les jours qui viennent que la Coupe d'Afrique au Ghana sera une belle occasion, la meilleure, pour préparer la Coupe du Monde 2010 comme il l'avait fait à la veille de la CAN égyptienne. La suite on la connaît tous. Cette fois, on espère tout de même ne pas frôler le ridicule, surtout lorsque l'on voit Zaïem et Jemaâ jouer la plupart du temps de la partie de Vienne au niveau de leurs latéraux respectifs, et Nafti et Mnari collés à notre axe central. Le système cher à Lemerre n'est plus le 4-3-2-1, mais plutôt le 8-2-1 ou le 10-0. Comme lors de la première mi-temps quand Santos, le seul attaquant, passa le plus clair du temps dans sa propre moitié du terrain.
Les joueurs Mathlouthi : pour une première titularisation en équipe nationale, il a prouvé qu'il est rompu aux grands rendez-vous, notamment après les nombreuses participations aux différentes compétitions africaines. Calme, sûr de lui, le portier étoilé a sauvé deux buts, à un chaque mi-temps. Une sortie honnête, mais il faut avouer tout de même que l'adversaire n'était pas de gros calibre. A revoir dans d'autres circonstances pour vérifier si son handicap de taille ne lui jouera pas de mauvais tour, notamment sur les balles aériennes.
Ben Fraj : le meilleur latéral droit du pays à l'heure actuelle. Il fit preuve d'une belle assurance, mais il n'a pas réédité ses dernières sorties qui l'ont propulsé au devant de la scène et qui ont conduit le staff technique national à solliciter ses services. Le latéral buteur s'est contenté cette fois, certainement en raison des consignes données par le coach de son rôle défensif, ce qui a nui à son rayonnement habituel.
Bekri : ce jeune élément n'est pas le meilleur à ce poste. Mikari lui est nettement supérieur, particulièrement sur le plan offensif. D'autres latéraux gauches évoluant dans notre championnat auraient pu être testés à sa place.
Abdi : voilà un joueur qui a perdu de son allant, de son élégance balle au pied ou lors de ses interventions, depuis qu'il a quitté le CSS. Il manque certainement de compétitions et surtout de sérénité après son différend avec son club actuel Ezzamalek. Son entente avec Haggui n'a pas été exempte de reproches (les choix de Lemerre y sont aussi pour beaucoup). Par deux fois, on aurait pu encaisser des buts n'eut été la précipitation des avants autrichiens.
Haggui : l'homme le plus sûr de la défense. Intraitable sur l'adversaire direct, sans pitié à chacune de ses interventions, mais ma foi, de nos jours, un défenseur ne doit en aucune manière se satisfaire de son rôle défensif. Il a intérêt à soigner sa relance. Lui aussi a flotté au cours de ce match mais ce n'est nullement sa faute, étant obligé à chaque match à s'adapter à un nouveau partenaire.
Nafti : généreux dans l'effort, il n'est pas par hasard dans un championnat aussi exigeant que la Premier League anglaise, jouant sans calcul et arpentant sans se lasser une grande distance au cours d'un seul match. Il s'est acquitté de sa tâche, mais doit surtout faire attention à ses interventions qui frôlent l'agressivité. En plus il est capitaine.
Mnari : n'a fait étalage de ce dont il est capable qu'après la sortie de Nafti et l'entrée d'équipiers à tempérament offensif. Mnari préfère les espaces, s'occuper de la récupération et de la relance, où il n'est pas si mauvais, notamment avec ses longues balles. Ce qui lui permet de diriger à son aise la manœuvre. Lorsqu'il est dans un bon jour , il peut être déterminant sur des tirs de loin.
Belaïd : dernière retrouvaille de Lemerre, certains le comparent à Ben Achour pour diriger le jeu de notre équipe. Seulement, ce jeune joueur a encore beaucoup de déchets dans son jeu, notamment des passes à l'adversaire au moment où il ne faut pas.
Zaïem : un match plutôt médiocre, une fois encore le staff technique national continue à faire appel à lui malgré les réserves de beaucoup de techniciens. Ce jeune n'est pas encore arrivé à s'imposer comme un patron à part entière dans son équipe. En plus, il est presque toujours blessé, sans oublier le rôle qui lui fut dévolu face aux Autrichiens, celui de joueur de couloir ayant pour principale tâche de prêter main-forte à son latéral droit. Une tâche que Zaïem, par formation ou tempérament ne peut réussir.
Santos : notre buteur patenté, notre sauveur lors des années passées, semble perdre toutes ses qualités en raison d'un manque de compétition, lui le réserviste en Ligue 2 française. IL fut, comme au cours des matches auxquels il avait participé cette saison, lourd et méconnaissable. A chaque fois pris au piège du hors-je, ce qui est inadmissible et inacceptable pour un international. Franchement, Santos n'a plus sa place au sein du groupe tunisie.
Jemaâ : le meilleur de tous ses camarades par sa générosité dans l'effort , par sa disponibilité et son application. Il a appliqué à la lettre les consignes de son entraîneur venant en aide à Bekri, toutes les fois que la balle était en possession de l'adversaire. Cette ébauche d'efforts lui joua un mauvais tour vers la fin de la rencontre où il est paru essoufflé obligeant son patron à le remplacer.
Chikhaoui : le meilleur de sa génération, mais qui n'arrive à s'imposer dans l'équipe. Certains lui reprochent son jeu individualiste, mais dans le dispositif ultra-défensif préconisé par Lemerre face aux Autrichiens, il ne peut faire mieux, surtout que ses équipiers tardent à lui venir en aide lors des actions offensives, étant dans leur moitié de terrain. Ce qui l'a obligé à temporiser et à perdre le ballon parfois, mais ce qui est sûr, c'est que Chikhaoui n'est pas bien exploité pour le moment. Il n'a pu s'adapter à la tactique et à la philosophie de Lemerre. Dommage !
Chermiti : dès son entrée, le jeune diable étoilé fit étalage de tout son savoir d'attaquant dangereux. Ses appels de balle, son placement et ses dribbles constituèrent un danger permanent pour la défense athlétique des Autrichiens. Avec Chikhaoui et Jemaâ, ils pourront faire souffrir plus d'une équipe .
Zouaghi, Ben Saâda : le premier, en dépit d'un gabarit impressionnant, est paru lourd comme lors du match de samedi face à la Namibie. Le second, handicapé par sa petite taille et la présence d'autres éléments qui lui sont supérieurs, se contentera probablement du banc .