Le samedi 25 mars, la Foire Internationale du Livre de Tunis a organisé une cérémonie de distribution des prix aux lauréats tunisiens de la création littéraire (roman, nouvelle, poésie, traduction). Une occasion qui a permis au public de rencontrer les lauréats et de discuter avec eux autour de leurs ouvrages respectifs. Cette rencontre, animée par Hichem Rifi, a été marquée par l'intervention de chacun des lauréats pour présenter son ouvrage au public. De même, des discussions ont suivi chacune des interventions. Rappelons que la 33è session de la FILT a décidé de décerner des prix aux meilleures productions récentes dans le domaine littéraire, soit le Prix Béchir Khraief de la Créativité littéraire, le Prix Tahar Haddad des Etudes Humaines et littéraires, le Prix Ali Douagi de la Nouvelle, le Prix Ouled Ahmed de la Poésie et le Prix Sadok Mazigh de la Traduction. Tous les prix décernés portent les noms d'illustres hommes de lettres tunisiens qui ont enrichi la bibliothèque tunisienne par leurs ouvrages valeureux et immortels. Le Prix Béchir Khraief a été décerné au romancier Kamel Zaghbani pour son roman « La Machine du Bonheur », le Prix Tahar Haddad a été octroyé à Baccar Ghrib pour son œuvre « Penser au Changement en se joignant à Gramsci », le Prix Ali Douagi a été gagné par Mohamed Fatoumi pour son recueil de nouvelles intitulé « Tout ce dont tu as besoin est une fleur lunaire », le Prix Ouled Ahmed a été accordé au poète Ridha Abidi pour son recueil « Sur un trottoir froid » et le Prix Sadok Mazigh a été décerné en ex-aequo à Sadok Mehenni pour sa traduction du livre de Habib Boularès « Histoire de Tunisie : principaux événements de la pré-histoire jusqu'à la Révolution » et à Amira Ghenim pour sa traduction du livre « Travaux linguistiques : étude de la philosophie du langage ». Les lauréats s'expriment Lors de son intervention, le lauréat Kamel Zaghbani s'est félicité du prix obtenu en soulignant que la valeur de cette distinction vient surtout du fait que le prix porte le nom d'un grand écrivain tunisien qu'est Béchir Khraief qu'il considère comme « l'un des sommets du roman en Tunisie et dans le monde » il a ajouté avoir passé onze ans à écrire son roman. Baccar Ghrib, lauréat du Prix Tahar Haddad, a déclaré que son livre montrait ce qui s'est passé exactement en Tunisie ces dernières années et que si son étude de la situation s'appuyait sur la pensée de Gramsci, « c'est que ce penseur russe, décédé depuis déjà quatre-vingts ans, a vécu la période de la crise et de la transition, et qu'en se basant sur ses idées on pourrait comprendre facilement ce qui se passe actuellement en Tunisie... » A son tour, Mohamed Fatoumi, lauréat du prix Ali Douagi, a reconnu que « l'écriture est une dure épreuve, même quand il s'agit d'écrire la nouvelle qui constitue d'ailleurs un genre littéraire ardu ! Ma formation scientifique, en tant que technicien supérieur, ne m'a pas empêché de réaliser cet ouvrage littéraire! » Quant à Ridha Abidi, il a affirmé qu'il avait débuté l'écriture dans les années 90 du siècle dernier et que cet ouvrage primé est son deuxième recueil de poésie, n'ayant publié aucun livre depuis plusieurs années. Il s'est déclaré très satisfait d'être choisi en tant que lauréat du prix de la poésie par le jury de la Foire. Enfin, le lauréat de la traduction, Sadok Méhenni a confié qu'il était venu à la traduction depuis les années soixante. « A cette époque, a-t-il expliqué, toute ma génération rêvait de changement ; cette ambition de vouloir changer le monde était l'objectif du mouvement Horizon » Il a ajouté que le livre de Boularès qu'il avait traduit avait des dimensions historiques contenant des éléments distinctifs spécifiques aux Tunisiens, notamment les femmes et leurs actions pour l'émancipation et la prise de position dans la société tunisienne à travers les époques, de Carthage jusqu'à nos jours.