Un point de presse a été tenu, hier , à Tunis, sous l'égide du Centre national pour la promotion de la transplantation d'organes (CNPTO), au cours duquel a été présenté le programme du 7ème congrès franco-maghrébin sur la transplantation d'organes qui se tiendra les 7 et 8 avril à Sousse, avec la participation de délégations de Tunisie, d'Algérie, du Maroc, de Mauritanie et de France. La Directrice générale du Centre national pour la promotion de la transplantation d'organes, Pr Rafika Bardi, a rappelé que la Tunisie avait déjà abrité le 3ème congrès en 2007, ajoutant qu'il n'est ni un congrès médical, ni une manifestation scientifique, mais qu'il s'agit d'une plateforme d'échanges et un lieu de réflexion sur les programmes de coopération et les politiques menées dans le domaine du don et de la greffe d'organes. Quelques 300 personnalités prendront part aux travaux, constituées de professionnels de la santé, responsables d'institutions, spécialistes de la communication, représentants d'associations et journalistes. Passant en revue la situation du don et de la transplantation d'organes en Tunisie, Pr Bardi a souligné qu'elle n'est pas reluisante et n'a pas connu d'améliorations, sauf des légers mieux, de temps en temps, en ce qui concerne le consentement des familles illustré par des reculs instables de leur opposition au prélèvement d'organes sur un parent mort. Ainsi, en 2016, le taux d'opposition a baissé à 69%, contre 96% en 2012. Cependant, cette amélioration est aléatoire et la résistance psycho sociale au don d'organes reste forte, entraînant une pénurie d'organes, au moment où la demande ne cesse d'augmenter, avec en conséquence une diminution notable de l'activité de greffe, notamment celles du foie, du poumon et du cœur, a-t-elle dit. Elle a signalé qu'en 2016, on a enregistré en Tunisie 31 cas de mort cérébrale sur lesquels il était possible de prélever divers organes, reins ( à raison de 2 par mort), foies ( à raison d'un foie par mort), cœurs ( à raison d'un cœur par mort), permettant d'opérer 62 transplantations, toutefois à cause de l'opposition des familles, on n'a pu effectuer des prélèvements que sur cinq morts, grâce au consentement de leurs familles. Aussi, la greffe du cœur est totalement arrêtée depuis de nombreuses années en Tunisie, tandis que 3 greffes du foie ont été effectuées en 2016, contre 90 greffes du rein. Pour les poumons également, une seule greffe du poumon a été effectuée en 2014. La directrice générale du CNPTO a insisté sur la nécessité d'intensifier les campagnes d'information et de sensibilisation auprès des citoyens pour accroitre leur adhésion au don d'organes, rappelant que plusieurs savants religieux dont certains muftis de la république tunisienne ont soutenu qu'il constitue un acte de charité. Des efforts vont être déployés de concert avec les services concernés du ministère de l'Intérieur en vue d'encourager les citoyens à faire porter la mention « donneur » sur leur carte d'identité. Actuellement, il n'y a que 18 mille donneurs par ce moyen. Au total, depuis la première greffe du rein, en 1986, on a enregistré, en Tunisie, 1783 greffes du rein, 43 greffes du foie, 18 greffes du cœur et 2 greffes du poumon, outre les greffes de la cornée.