Le premier volet d'un documentaire sur l'état actuel du Centre national du cinéma et de l'image (CNCI) a été proposé récemment par la « Wataniya 2 » sous l'intitulé de : « Le CNCI, le rêve boiteux. » D'après une idée et une conception de notre confrère Abdellatif Grouri, ce programme a voulu aller plus loin pour poser toutes les questions à l'actuel et à l'ancien directeur de cette institution, qui ont donné un aperçu sur le processus de la création du CNCI, comme à des producteurs, cinéastes, universitaires et critiques cinématographiques. Car depuis sa création, en 2011-2012, le CNCI n'a cessé de faire parler de lui et de faire couler beaucoup d'encre. Venait-il remplacer la mythique Société Anonyme Tunisienne de Production et d'expansion Cinématographique (SATPEC) ? Ou jeter de la poudre aux yeux, histoire de permettre aux gens du métier de bâtir des châteaux en Espagne ? Les divergences étaient telles, que la réflexion à propos de ce centre national du cinéma et de l'image reste ouverte. Et sans reprendre le contenu de ce documentaire-enquête, la création du CNCI a posé problème auprès des gens concernés qui n'y voyaient pas une solution idoine pour la production cinématographique sous nos cieux. Mieux encore, le CNCI n'assume pas entièrement son rôle, car il ne jouit pas de toutes ses prérogatives. Si bien et d'après l'intervention du producteur Abdelaziz Ben Mlouka, que les autorisations de tournage, par exemple, sont délivrées par le service cinéma dépendant du ministère des affaires culturelles. Donc ça se passe entre la Kasbah (ministère de tutelle) et Gammarth (siège du CNCI et ancien siège de la SATPEC et de ses laboratoires.) On a appris grâce à ce documentaire que le premier CNCI a été créé en Tunisie le 13 juin 1946, sous le protectorat français, qui visait à assurer la protection culturelle de ses colonies et à décentraliser son administration. Mais il a été aboli quelques mois après sa création. Les universitaires Ikbal Zalila et Fethi Doghri ont évoqué l'historique de la SATPEC qui a été l'objet d'une mauvaise gestion durant des décennies, ce qui a amené à sa mise en liquidation en 1992. Elle a été créée en 1957, après que l'ancien président Bourguiba, qui ne croyait pas beaucoup au cinéma, mais plutôt au théâtre, ayant même construit un théâtre au palais de Carthage, ait été convaincu par ses ministres de la nécessité de cette création, afin que les images des actualités qui montraient ses activités, pouvaient être vues au cinéma à travers le pays. Et aujourd'hui ? Le CNCI n'est aucunement comparable au CNC, en France, ou au CCM, au Maroc. Car ces derniers accomplissent leur rôle dans les normes internationales, ayant toutes les prérogatives légales et commerciales, quant à la part du prix du billet de cinéma, par exemple, qui est versé dans le budget de production des films. Une opération qui s'avère toujours difficile à réaliser en Tunisie et pour laquelle un bon nombre de producteurs et de distributeurs ont en rêvé et appelé à sa concrétisation. Le rêve demeure. Mais pour le moment, il reste boiteux. Attendons la seconde partie de ce documentaire et attendons de voir des solutions rapides qui s'imposent d'elles-mêmes.