Une jeune poète Jihène Oueslati se présente pour la première fois au grand public à travers «le Temps». Le Temps : comment l'idée vous est-elle venue pour écrire de la poésie, surtout qu'aujourd'hui il n'y a pas des jeunes qui s'intéressent à l'écriture ? Jihène Oueslati : Je crois qu'il y a toujours une place à la poésie dans notre vie moderne. Le désir d'écrire ou de lire de la poésie vient, en fait, de ce besoin d'échapper à la vie moderne et à ses aléas. La poésie est avant tout un art, elle est un voile subtil jeté sur la réalité et pour moi, la vie serait insupportable sans écriture. L'idée de devenir poète m'a toujours obnubilée depuis mon enfance. J'ai été influencée par l'écriture des grands poètes et écrivains de la trempe de Victor Hugo, Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, et Charles Baudelaire. Donc, j'ai pris une décision d'écrire et pourquoi pas de devenir un jour une grande poète. J'ai commencé l'écriture à l'âge de 9 ans, mes parents ont soutenu mon talent et surtout ils ont respecté mon orientation. Allez-vous continuer sur cette même lancée ou croyez-vous qu'un jour vous arrêterez l'écriture ? Je rêve d'être une grande poète surtout que ce métier me donne la sensation de liberté et d'autonomie. Quand j'écris, je me sens libre. Être poète pour moi c'est de vivre sa liberté, pleinement, sans limites, car l'écriture me permet de m'exprimer et surtout favorise l'ouverture d'esprit. Malgré les mauvaises conditions des artiste et écrivains tunisiens je veux vivre jusqu'au bout cette aventure et voir ce qui va passer parce que j'aime vraiment ce que je fais. D'après vous, la culture peut-elle être une arme contre l'extrémisme ? D'après moi, la meilleure manière de triompher de l'extrémisme est d'éduquer jeunes et adultes, par la force des lettres et des mots. Montrer à tout le monde le chemin pour vivre dignement tout en respectant la vie de l'Autre qui est une chose sacrée. Il est important aujourd'hui d'encourager les jeunes comme moi et mêmes les adultes à appréhender certains concepts comme la paix, le respect de la différence .... l'être humain est le meilleur rempart contre l'obscurantisme. Le gouvernement a un grand rôle à jouer dans tout cela. Car pour combattre l'extrémisme il faut passer par l'école, l'apprentissage. Mais surtout il faut toujours trouver un juste milieu car il ne s'agit pas là d'effacer notre culture musulmane et de rayer de l'existence tout ce qui est en rapport avec la religion. Dorsaf Ayari