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Les Chants de la fureur
Léo Ferré, l'écrivain qui chantait
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 01 - 2014

Les Chants de la fureur présente en un seul volume de 1.600 pages l'œuvre de Léo Ferré, l'auteur d'Avec le temps: chansons, poèmes, autobiographie et textes divers... La révélation d'un parcours artistique parallèle à la musique
Beaucoup d'artistes ont vu leurs textes de chansons édités en livre, de Georges Brassens à Serge Gainsbourg, de Charles Aznavour à Renaud, de Barbara à Alain Souchon. Il manquait un volume pour Léo Ferré, et c'est enfin chose faite avec un énorme volume de 1.600 pages qui vient de paraître chez Gallimard sous le titre Les Chants de la fureur. Ce n'est pas un hasard si Léo Ferré est aujourd'hui publié par la plus prestigieuse des maisons d'édition françaises, au catalogue de laquelle il côtoie maintenant Louis Aragon ou Guillaume Apollinaire.
Car, si Léo Ferré a, par ses compositions, popularisé des textes de Louis Aragon, de Charles Baudelaire, d'Arthur Rimbaud ou de Rutebeuf, les poètes l'ont aussi marqué au fer rouge. Ainsi, il restera toute sa vie attaché aux formes les plus classiques de la poésie française – et notamment à l'alexandrin, que l'on trouve dans ses chansons d'un bout à l'autre de sa carrière.
Vers classiques de douze pieds, donc, dans Le Bateau espagnol, une de ses premières chansons enregistrées en 1950 («Un jour je m'en irai très loin en Amérique / Donner des tonnes d'or aux nègres du coton / Je serai le bateau pensant et prophétique / Et Bordeaux croulera sous mes vastes pontons») ou dans La Vendetta, une chanson furieusement politique de 1982 («C ́est un tracteur pensant qui crache de l ́avoine / C'est la cadence de l ́usine à l ́Elysée / C ́est un cri de mouette au-dessus de la douane / C ́est l ́illettré qui va corriger ta dictée»). Evidemment, l'ombre portée de Baudelaire est plus flagrante au commencement, et celle d'Apollinaire quand Ferré commence à briser le carcan de la chanson de forme habituelle.
Et, au fond, la principale révélation des Chants de la fureur est qu'une bonne partie de l'évolution de Léo Ferré est celle d'un écrivain. Un écrivain qui travaille pour le micro et pour la scène, mais un écrivain d'abord. Il passe d'une science parfaite du vers régulier à l'habileté à déconstruire la poésie classique. Il passe d'une langue très tenue à un usage savant de l'argot, il passe de la strophe très claire à des flots de vers irréguliers... Et on a presque l'impression, à la lecture, que la langue seule aurait pu commander toute son œuvre. Car il compte parmi les seuls auteurs dont l'écriture peut faire oublier les compositions...
Mais, outre ses chansons, on trouve dans Les Chants de la fureur un torrent de textes de toutes formes et de toutes intentions. Des fragments de journal intime, son roman autobiographique Benoit Misère, des préfaces, des textes de circonstance et des dizaines de textes inédits en vers ou en prose, comme Mes chansons, qui dit : «Ce sont des copines, ce sont de drôles de filles, mes chansons, venues, comme ça, d'on ne sait où, peut-être de la vie, peut-être de la mort... Mes chansons m'aident à vivre et à chanter, elles m'aideront un jour à mourir dignement, seul, sous une arche d'automne, de cet automne ‘malade et adoré' comme le disait amoureusement Guillaume Apollinaire.»


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